Enchaîné à son Destin

Chapitre 17: Son Histoire

Note de l'auteur : Attention, ce chapitre comporte des passages avec du sang et de la violence sexuelle et physique. 

Je me suis débrouillé comme je pouvais afin de maintenir la blessure. Avec les draps du lit, j'ai enroulé mon avant-bras pour compresser la plaie. N'ayant toujours pas de moyen connaître le temps qui passe je me retrouve allongé en train de penser à ce que j'ai bien pu faire à la déesse pour finir ici.

Je me sens rapidement fatigué, mes forces me quittent peu à peu et je lutte contre le sommeil. Je baisse mon regard sur mon avant-bras et la vision que j'ai me glace le sang. Le drap est complétement imbibé de mon sang. Pourquoi est-ce que je ne cicatrise pas bon sang ? Normalement, il ne me faut pas plus d'une dizaine de minutes pour cicatriser complétement, je le sais, ils ont essayé. J'attrape le bout du drap afin de défaire le bandage de fortune que j'ai pu créer et regarde mon bras à nu. Recouvert de sang, je ne parviens pas bien à apercevoir ma plaie.

Je souffle longuement, rassuré. C'est bon, c'est cicatrisé. Un sourire apparaît sur mes lèvres alors que je sombre dans l'inconscience.

Je me réveille en sursaut. Immédiatement, je me redresse de mon lit, je tourne la tête à droite et à gauche afin de trouver le bruit qui m'a réveillé. Un plateau est posé sur le chariot à côté de mon lit et une bonne odeur s'en échappe. Je m'approche du mieux que je peux malgré ma main toujours attachée à mes menottes et tire le chariot vers moi. Un verre d'eau trône au milieu du plateau accompagné d'un sandwich. Il ne me faut pas plus de quelques minutes pour me jeter sur le sandwich et le dévorer. Le verre d'eau fini avec le même traitement et je me rassois à ma place maintenant plus en forme.

"Bon Kiara, on a été assez patiente maintenant, on doit se sortir de là. Je ne sais même pas si Azrael sait que nous avons disparu."

"Bien sûr qu'il le sait voyons Lily, notre lien est presque créé désormais, il n'y a que toi qui met une barrière avec ton esprit. Ai confiance en votre lien, ait confiance en lui. Mais je suis d'accord avec toi, on ne va pas attendre qu'un homme nous sorte de là."

Je souris à sa remarque avant de me concentrer sur ma main enchaînée. J'ai déjà réussi à me sortir de ce genre de situation, je peux le refaire. Je me concentre pour me remémorer douloureusement comment je me suis enfuie il y a quasiment quatre ans.

**Flashback**

Il y avait beaucoup de sang, ma main était trempée de mon propre sang et j'étais épuisé. Attaché par les mains le corps complètement relâché, je ne me tenais même plus debout. Retenu par mes chaînes. Ma tête pend lâchement. Je sais que j'ai abandonné. Je n'entends même plus Kiara au fond de moi. Et cela, depuis des semaines. Un bruit ce fait entendre et je ne réagis pas. Je n'en ai plus la force.

Une silhouette s'approche de moi et me gifle violemment. Ma respiration se coupe légèrement, mais mon corps n'émet plus un signe de vie. Je ne veux plus vivre qu'ils m'achèvent qu'on en finisse. La femme, car la silhouette est celle d'une femme me cris dessus, me hurle dessus alors que je ne réagis toujours pas.

Devant mon manque de réaction, elle reprend ses coups. Je ne sens presque plus rien comme anesthésiée par le désespoir, la tristesse, l'abandon. Je me rends compte que mon corps ne bouge plus. Elle a cessé de me gifler, me donner des coups de poings et de me frapper. Ma tête se relève légèrement pour observer la pièce, enfin, la cave qui me retient prisonnière. Mon regard croise ma pire tourmente depuis que je suis ici, le mur de miroir qui me fait face.

L'image que rejette mon corps me donne envie de vomir. Mes plaies se sont déjà refermées, le sang à sécher et physiquement, je n'ai plus rien. Mais je suis sale, mes cheveux bien trop longs tombent de chaque côté de mon visage, ce dernier est creux, tiré et l'étincelle que j'ai dans mes yeux est parti depuis longtemps. Mon corps maigre ne porte plus aucune séquelle de violence physique. Mais pourtant, mes vêtements déchirés sont les vestiges de mes coups pourtant déjà cicatrisés.