Sœur Animale : Cœur de Loup

Chapitre 12 : Triste réveil

12 juin 2007

« Es-tu réveillée ? »

Les yeux bouffis par le sommeil autant que par les pleurs, la fillette releva péniblement la tête du lit où elle était allongée, la mémoire confuse.

Un instant, elle oublia quand et où elle se trouvait.

Ce fut la vision de Loulou entre ses mains qui raviva ses souvenirs.

Son cœur se serra douloureusement dans sa poitrine en se rappelant les événements de la veille.

Suite à de douloureux adieux avec Tiffany, elle avait finalement été emmenée par les scientifiques de la C.I.A jusqu'au complexe où elle y passerait désormais une bonne partie de son existence, à en juger par leurs propos.

Tout le long du trajet, afin de la distraire de la souffrance causée par sa séparation avec sa famille, les deux scientifiques qui l'avaient embarqué avaient essayé de converser avec elle.

Elle avait notamment appris leurs noms.

L'homme se nommait Walter Jones, aussi appelé ''Professeur Jones'', et était actuellement âgé de quarante-deux ans.

Quant à la femme, elle s'appelait Amélia Miller, et aussi appelée ''Docteur Miller'' et avait vingt-neuf ans.

Tous deux figuraient parmi les scientifiques les plus compétents de la C.I.A, ou plus exactement de la D.A.S soit ''Département des Activités Surnaturelles''.

D'après ce qu'Ashley avait compris, il s'agissait d'une section de l'organisation américaine qui s'intéressait à tout ce qui concernait les événements que la science était incapable d'expliquer.

Comme par exemple le pourquoi du comment une fillette de six ans s'est transformée en loup assoiffé de sang.

Ashley frissonna à cette pensée et se mordilla lèvre pour se reprendre.

Non. Je ne suis pas ''assoiffée de sang''.

Je n'ai jamais voulu les tuer.

Je voulais juste...protéger ma famille.

C'est l'entité qui les a supprimé, pas moi.

Pourtant, la fillette avait beau tenter de s'en persuader, une petite part d'elle lui soufflait qu'elle avait tort.

Et que c'était elle, de sa propre volonté, qui avait massacré ces hommes.

Cette pensée la terrifiait.

L'entité en elle, réagissant à sa frayeur, lui envoya de douces ondes de chaleur pour l'apaiser.

Tandis qu'Ashley se demandait si elle ferait mieux de les accepter ou de les rejeter, le fil de ses souvenirs la ramena de nouveau aux événements de la veille.

Une fois le trajet terminé, elle avait pénétré dans un grand bâtiment, dont l'infrastructure argentée avait été plus qu'impressionnante pour l'enfant.

À vue d'œil, elle aurait juré qu'elle mesurait plusieurs dizaines de mètres de hauteur – et au moins le triple en longueur.

Une fois à l'intérieur, on l'avait directement conduite dans sa chambre, où on lui avait donné à boire et à manger avant de l'aider à installer ses affaires dans la pièce.

Une chambre qui n'avait rien qui sortait de l'ordinaire.

Avec ses murs d'un rose bonbon, le tapis coloré de jaune, de bleu et vert la salle, son lit baldaquin qui lui donnait l'impression d'appartenir à une princesse, ou même les jouets qu'on avait installé au préalable sur les étagères ou sur le tapis, cette chambre aurait pu être celle de n'importe quel enfant.