Partie 2

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Finalement c'était les deux qui rentraient en même temps, généralement ils rentraient chacun leur tour. Soraya est allé saluer mes frères avant de revenir dans ma chambre. Kassym m'a appelé pour que j'aille lui servir à manger, j'ai mis deux assiettes sur la table, pour qu'ils aillent manger. J'ai demandé à ma cousine si elle souhaitait manger aussi, mais elle m'a dit qu'elle avait déjà manger. On a alors laissé les garçons entre eux, et on est allés se coucher.

Le lendemain matin, on a pris notre petit déjeuner. Soraya est restée avec moi toute la matinée, mais elle a du s'en aller. J'en ai profité pour réviser, en effet cette année j'étais à la dernière ligne droite de ma scolarité au lycée. J'avais pour but d'avoir mon bac in sha Allah. J'étais à fond dans mes révisions, quand mon père toqua à ma porte. Je lui dis d'entrer, et il me demanda de l'accompagner faire les courses, aujourd'hui il avait un jour de repos, et dès demain il allait reprendre pour travailler de nuit cette fois. J'accepte volontiers, bien que je sois assez en colère contre mes frères. Ils auraient dû y aller eux-même afin de laisser Baba profiter de son seul jour de repos de la semaine.

J'ai enfilé mes vêtements, attrapé mes cheveux afin de les attacher, puis je suis descendue rejoindre mon père dans la voiture. On est allés dans le supermarché du coin, au bout d'une demi-heure on est ressorti avec des sacs de courses pleins les mains. On les a tous déposés dans le coffre avant de démarrer en direction de notre petit appart. Une fois arrivée, j'ai d'abord appelé Kassym pour qu'il vienne monter les courses, mais je suis directement tombée sur son répondeur, alors j'ai donc appelé Kamyl qui a décroché au bout de la troisième sonnerie. Je lui ai fait part de ce que je voulais qu'il fasse, et il est arrivé très rapidement. Vous pensez que je suis une petite sœur assez lourde? Qui appelle ses frères pour un rien, mais si je les ai appelé c'est pour qu'ils évitent à mon père de monter les courses jusqu'au neuvième étage. Il a des problèmes au dos, et je n'ai pas envie que son cas s'aggrave. De plus que l'ascenseur est en panne, je le vois mal monter 9 étages les bras chargés.

Quant à moi, je retourne à mes occupations, je veux rendre fières mes parents, je veux qu'ils me voient réussir. Je veux pouvoir les sortir de cette misère, je veux épargner les cassages de dos à mon père. Je veux rendre heureuse ma mère. Je veux que lorsque mes frères parlent de moi ils aient le sourire aux lèvres. J'ai révisé une bonne partie de mon dimanche, il devait être environ 19h00 lorsque je me suis arrêter, je suis allée me chercher une boisson fraîche dans le frigo et je suis retournée dans ma chambre. J'ai ouvert grand ma fenêtre, j'avais l'impression que la chaleur était terrible. En l'ouvrant j'ai aperçu l'homme que j'avais vu lors de la bagarre le jour précédent, non pas l'un des deux qui se battait mais le premier à être venu séparer.

[...]

6h05 - Mon réveil sonne, on est lundi j'ai cours. Je me lève difficilement, mais je vais prendre une bonne douche afin de mieux me réveiller. Dix minutes plus tard, je me retrouve dans la cuisine en train de petit-déjeuner. Je suis la seule à être debout, je met dans des petites boîtes le repas que j'ai préparé pour mon père la veille, au soir. Je les dépose dans le frigo, comme à mon habitude, comme ça lorsqu'il ira travaillé il les prendra. Je finis de me préparer, et je m'en vais en direction de mon lycée, que j'espère tant quitté au fond. La journée s'annonce longue, en effet je fini tard, 18h00 pour être plus précise. Je rejoins mes amies, Houria et Kenza. On fait pas dans la mixité nous, on reste entre fille, ça nous suffit.

Ma journée se termine enfin, j'suis exténuée, j'ai qu'une seule envie c'est de rentrée pour dormir. J'arrive chez moi dans les coup de 18h45/19h00, en rentrant je m'écroule dans mon lit. C'est seulement aux alentours de 22h00, que je me lève. Je vais mangé un peu, puis je me met en pyjama. Je m'apprête à fermer mes volets, quand je revois de nouveau le garçon de la dernière fois. Décidément je l'aperçois tout le temps celui là, cette fois je l'ai reconnu grâce à sa paire de chaussure, lorsqu'il est passé près d'un lampadaire vu que dans le noir son visage était méconnaissable, surtout à une telle hauteur. Je referme mes volets, et vais me coucher.

Quelques jours passent sans que rien de spécial ne se passent. Nous sommes jeudi, aujourd'hui j'ai fini plus tôt que prévu, un prof était malade. J'étais bien contente de pouvoir rentrer chez moi plus tôt, mais à ma joie s'oppose les révisions. J'en avais marre, mais n'oublions pas 'no pain no gain'. Je me forçais à travailler quand j'ai craqué et que j'ai lâché mes révisions pour respirer un peu par la fenêtre. Je rêvassais une fois de plus, imaginant des scénarios de vie aux personnes qui passaient en dessous de ma tour. Parfois je me sentais comme Raiponce, perchée bien haut, isolée de tous. Alors que j'étais en pleine réflexion sur ma vie, j'aperçu l'arabe que je voyais tout le temps.

Nous arrivons enfin au week-end tant espéré, ma mère rentrer du bled aujourd'hui, j'étais plus qu'euphorique. J'avais fais le ménage à fond, préparé à manger, lavé et étendu le linge. Tout ce qui fallait pour qu'elle soit contente dès son retour. Je me suis préparée en vitesse pour accompagner Kamyl à l'aéroport afin de récupérer ma mère. Mon père lui travaillait aujourd'hui, elle le verra ce soir. Je descend les neufs monstrueux et infinissables. Je vous cache pas que le fait de les avoir descendus en courant m'a coupé le souffle. J'ai alors rejoint mon frère dans sa petite clio toute essoufflée.

Kamyl : T'as vu un jnoun ou quoi ?

_ Non pourquoi ? - en reprenant mon souffle -

Kamyl : T'es toute essoufflée, bon aller attaches-toi on y va.

Je me suis attachée et au moment où j'ai relevé la tête, j'ai vu le rebeu qui passe tout le temps sous ma fenêtre, il passait encore une fois, en dessous de chez moi, sauf que cette fois je le voyais de plus près. Il était vraiment beau ma sha Allah. On a pris l'autoroute pour arriver plus vite, mais il y avait quand même de la circulation. Nous sommes arrivés au bout d'une demi-heure. On attendait la sortie de ma mère, j'étais assise sagement quand j'ai vu Kamyl revenir avec des pâtisseries et de la boisson. Je lui ai tapé un gros sourire en le voyant s'approcher de moi avec ses offrandes.

Kamyl : Ranges tes dents, c'est pas pour toi.

Mon sourire c'est effacé net, j'ai du tiré une tête vu le rire d'ogre qu'il a laissé échapper.

Kamyl : Oh c'est bon je te taquine, tiens.

_ Je savais ! - sourire de grosse -

Il s'est mit à dévorer sa nourriture comme un ogre devant un public outré. Certes il a englouti ça assez rapidement, mais je ne comprends pas pourquoi ça choque autant. On mange comme on veut surtout qu'il a mangé proprement donc je ne vois pas ce qu'on peut bien lui reprocher. J'étais en pleine réflexion sur le monde qui m'entoure et oui je suis une fille qui réfléchit beaucoup. Je commençais à m'impatienter, j'étais vraiment pressée de revoir ma mère. Les secondes passaient comme des minutes, les minutes comme des heures... Ça semblait interminable. J'allais enfin retrouver mon pilier. J'écrasais l'emballage de mon éclair au chocolat qui faisait des petits bruits de crépitements qui me plaisaient plutôt bien. Jusqu'à ce que mon frère me sort de mes pensées.

Kamyl : Si t'as faim dis moi, je te reprends un truc à manger, là on dirait que tu veux aussi manger le papier.

J'allais riposter lorsque j'ai vu que les gens commençaient à sortir avec leur bagages.


Salem Aleykoum la famille ! N'hésitez surtout pas à commenter pour me dire ce que vous en pensez, et n'oubliez pas de voter. Merci.

La cité de ma fenêtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant