La cité de ma fenêtre

Partie 22

J'avance la tête pensante. Le fait de réfléchir pour tout et rien commence à me fatiguer moralement. Parfois je fais tout un plat d'une chose qui n'en vaut pas forcément la peine...

J'avance vers ma tour et je l'aperçois au loin... J'ai comme une envie de me défiler, mais je me remotive bien vite. Hors de question qu'il se joue de moi avec une telle facilité. Il faut que je mette les choses au clair avec lui.

J'avance toujours en direction de ma tour et d'Hakim, puisqu'il se trouve au pied de celle-ci.

J'ai mal au ventre, je commence à stresser.

Je tente de retrouver une respiration normale avant d'arriver face à lui, ce serait bête d'arriver essoufflée pour qu'il se moque de moi une fois de plus.

J'arrive à sa hauteur, lui lance un regard méchant, même si je ne sais pas si il a l'allure que je souhaitais qu'il ait.

Il sourit en réponse à mon regard.

Je souffle pour lui faire comprendre mon mécontentement, ce qui le fait bien vite réagir. Tant mieux, je n'aurais pas à engager la conversation.

Hakim : Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

_ C'est à moi que tu poses la question ?

Hakim : C'est toi qui tires la gueule, pas moi.

Pff, il m'a eu sur ce coup.

_ À qui la faute ? Réfléchis au lieu de poser des questions aussi bêtes.

Hakim : Ouh, c'est que je t'agace on dirait. Faut pas m'en vouloir, c'est dans ma personnalité.

Il se foutait de moi ouvertement, ce qui me faisait rager...

_  Grandis s'te plait, parce que pour ton grand âge t'es bien minable.

Hakim : Restes mignonne, j'peux vite m'énerver aussi. Encore une facette de ma personnalité.

Il sourit en coin, il fait tout pour que je m'énerve et ça marche réellement bien.

_ Écoutes moi bien, tu ferais mieux de supprimer la photo que tu as prise de moi puis ne m'adresse plus la parole. Je ne sais même pas pourquoi tu te permets de me parler d'ailleurs !

Son visage a changé suite à mes paroles, ses traits se sont durcis. Il s'est contenté de sortir son téléphone de sa poche, a supprimé la photo de manière à ce que je vois qu'il l'ait fait. Il m'a ensuite lancé un regard très noir, qui m'a limite fait froid dans le dos.

Hakim : Maintenant bouges, ce que tu viens de dire ça vaut aussi pour toi.

Il me bouscule légèrement en sortant de mon hall.

Je souffle un bon coup et je monte chez moi.

Je suis dégoûtée par la tournure que cette histoire a prise. J'y suis peut-être allée un peu fort... Je lui ai dis de ne plus me parler mais en réalité c'était la dernière chose que je souhaitais.

Je tape mon front contre la paume de ma main avant d'entrer et de saluer tout le monde.

Je file m'enfermer dans ma chambre.

[...]

Les jours passent et je croise quelques fois Hakim, il m'ignore littéralement et c'est vraiment très frustrant.

Je fais quand même avec, je me vois mal retourner le voir pour m'excuser.

Je traîne des pieds pour aller à la boulangerie du coin, tout en scrutant chaque recoin de cette cité.