Un craquement déchirant se répercute dans la demeure. Le son ricoche de mur en mur, grimpant tel un serpent jusqu'à atteindre la chambre de Sophia. Elle se réveille en sursaut, en sueur. Elle ne sait plus quel jour il est, ni quelle heure. Le bruit avait cogné contre la porte et perturbé son sommeil. Une goutte de sueur froide coule le long de sa nuque, la faisant frissonner. Paniquée, elle tâtonne sur la table de chevet pour trouver le cordon sur lequel se trouve l'interrupteur.
Avec maladresse, elle renverse quelques cahiers sur le sol. Sophia a l'impression qu'elle n'est pas seule dans la chambre, elle se sent épiée. La bile lui monte à la gorge quand, enfin, ses doigts effleurent l'interrupteur. La lumière envahit la chambre, chassant toute obscurité. Sophia regarde tout autour d'elle et prête l'oreille au silence qui domine la maison.
Son cœur peine réellement à reprendre un rythme normal, car c'est l'un des seuls sons qui lui parviennent. Un étage en dessous, son grand-père ronfle assez bruyamment, et quelques voitures passent dans la rue. Mais sinon, rien d'autre ne provoque le stress qu'elle a eu plus tôt.
Prenant son courage à deux mains, elle se lève pour se rapprocher de la porte. Cela lui paraît étrange, la sensation qu'elle a eue. Elle ouvre la porte pour scruter les escaliers, mais aucun mouvement suspect ne réagit devant elle. Malgré tout, devant cette pénombre, Sophia est prise d'un frisson. Elle referme aussi vite la porte, met son pyjama et glisse sous la couette pour s'y enfermer tel un cocon. Elle ne saurait comment l'expliquer, mais elle a l'impression qu'elle n'est pas seule dans cette chambre. Angoissée, elle resserre la couette autour d'elle et essaie désespérément de se rendormir.
Quand les premières lueurs du matin éclairent la chambre, Sophia est le dos appuyé à la tête de lit, les yeux fixant le plafond sans avoir pu fermer l'œil. La lumière lui brûle les rétines. Elle détourne le regard tel un vampire agonisant sous le soleil. Fatiguée, elle se lève et traîne des pieds jusqu'à la salle de bain. En passant devant la chambre de papy Jean, elle remarque que le lit a déjà été fait au millimètre près. Telle une fumée enivrante, l'odeur de viennoiseries remonte à ses narines.
Ni une, ni deux, elle se précipite sous la douche, se prépare et descend au salon pour nourrir son estomac qui réclame pitance. Jean est déjà assis à table. En entendant le vacarme de sa petite-fille, il avait pris le temps de faire chauffer deux chocolats chauds. Bien évidemment, il invite Sophia à passer à table tout en lui proposant les viennoiseries encore fumantes tandis qu'il pose son journal.
— As-tu passé une bonne nuit ?
— Je me suis endormie comme une masse hier soir.
Elle attrape un pain au chocolat qu'elle enfourne dans sa bouche avec gourmandise, songeant à la suite de sa nuit.
— Mais après, j'ai dû faire un cauchemar qui m'a empêché de fermer l'œil.
— Vraiment ?
Il l'a regarde étonné, puis lui demande plus d'explications sur ledit cauchemar. Elle le lui raconte en n'omettant aucun détail et remarque une chose. Pendant son récit, le regard si malicieux de papy Jean est passé à l'inquiétude. Comme si une sensation le dérangeait.
— T'as-t-on déjà dit que tu avais une imagination débordante ? Je suppose que oui.
Il la taquine en buvant son café.
— Je t'avais dit que cette vieille bicoque faisait des bruits, mais de là à un déchirement ? Je ne vois pas ce que cela pourrait être.
Sophia lui sourit et le rassure sur le fait que ce n'était qu'un cauchemar avant de se noyer de nouveau dans son chocolat.
* * *
Papy Jean est parti rendre visite à l'un de ses voisin, laissant Sophia s'occuper dans la demeure. Elle en profite pour faire ses devoirs tout en écoutant de la musique.
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Imaginarium Tome 1: Un secret bien enfoui. Terminé
FantastiqueCroyez-vous aux rêves ? Croyez-vous à l'imagination et aux événements improbables qui peuvent à eux seuls bouleverser la vie d'une personne ? Sophia est une jeune lycéenne, maladroite et rêveuse, qui va découvrir que certaines choses peuvent sortir...