Chapitre TROIS

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Seonghwa

Une semaine,  une  putain de semaine qui s'est écouler depuis le jour 1 de cette dapocalypse. Je n'y crois toujours pas. Comment ce genre de monstres peuvent exister ? Ce n'est pas censé être uniquement dans les films ? Bien que je n'y crois pas, leurs grognements me rappellent en permanence que c'est bel et bien réel.

Et encore, je ne vous parle pas de l'odeur qui règne dans cette ville, elle est immonde. Pour être honnête, dès que j'ai mis le pied à l'extérieur de la bâtisse où je me réfugie, la nausée m’a rapidement pris et à peine deux minutes après j'ai vomis l'entièreté de mon estomac déjà bien vide. Vais-je réussir à m'y habituer  ? Clairement pas en restant enfermé dans mon appartement. Mais, en y pensant bien, est-ce que c'est quelque chose qu'on devrait sincèrement être fière d'être apte à se balader dans les rues puantes de cette ville sans même être affecté  par celle-ci ? Ca ferait juste en sorte de nous faire  bien comprendre que c'est la toute nouvelle réalité,  ce que je ne suis  pas certain de vouloir.

L’odeur des  corps en décompositions, des nombreux litres de sang frais et coagulés, l’odeur de la chair  ainsi que des entrailles éparpillés partout au sol sans compter l'odeur des poubelles accumulée à la grosse chaleur depuis plus d'une  semaine.  Et, éventuellement, dans un avenir  non loin,  toutes ces odeurs seront accompagnées de moisissures provenant des bâtiments à l'abandon, sans compter le nombre de cadavres qui ne  cessera d’augmenter, donc l'odeur de  mort grimpera en  force. La joie. 

Le soleil d'après-midi d'été se fait bien sentir, la chaleur est insupportable  et pourtant,je suis peu habillé. J’ai chaud, mon corps est recouvert de sueur et  cri de souffrance. Mon souffle se fait court et de plus en plus difficile. Le manque de nutriments et d'hydratation mélangés à cette température ne m'aide clairement pas.

Bien que je tente de  marcher le  plus rapidement possible pour éviter d'être à l'extérieur trop longtemps, mon corps ne suit pas mes directives. Autour  de moi se trouve que de la chair en décomposition, par chance qu’aucun  zombie ne soit ici. Bien que, en  y repensant, c'est plutôt étrange. Je n'ai aucunement la force et l'énergie pour me battre contre eux.

Le magasin se trouve finalement dans mon champ de vision. Bordel, il y était temps. A bout de souffle,  je fais un dernier sprint pour m'y rendre le  plus rapidement  que je puisse. Le regard qui parcourt les  alentours,  à la recherche de rôdeurs, a ma grande surprise, il n'y a strictement personne. Je suis grave chanceux. Il faudrait que je me prenne un billet de Loto !

Pour cette fois,  l'entrée est inaccessible. Les fenêtres  ainsi que les portes semblent être barricadées de l'intérieur. Bonne ou mauvaise nouvelle ? Je n'arrive pas à me décider. Si elles sont fermées de l'intérieur, ça veut dire qu'il y a des gens ? Mort ou vivant ? Putain, je n’aime pas ca. 

Je passe près de deux heures pour me créer une  petite  entrée. Avec uniquement un siphon,  je ne peux pas faire de miracles non plus, hein. Je me faufile  rapidement à l'intérieur sans me soucier de savoir s'il y a des gens ou non. Il fait sombre, vraiment sombre je n'y vois presque  rien. Le  peu que j'arrive a voir c'est grâce aux espacements entre les  planches clouées aux fenêtres.

Tout est saccagé ici aussi, ca ne me dit absolument rien de bon. Une bonne majeure partie des étagères métalliques sont désormais au sol et leur contenu semble avoir disparu. Le sol est recouvert de, je ne sais quoi et honnêtement,  je n'ai pas envie savoir. 

Rapidement, une odeur  nauséabonde vient me chatouiller le nez. J’arrive  pas à déterminer s'il s'agit de celle de la nourriture moisi ou plutôt celle des putains de zombies. Comme le bâtiment était fermé de l'intérieur,  le deuxième choix reste très probable et inquiétant mais tant que je ne suis pas en réel danger, je dois me focuser sur ma principale tâche, trouver de  la nourriture et quelque chose à boire. 

Succomber à la noirceur *SeongJoong* Où les histoires vivent. Découvrez maintenant