Chapitre 13

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PDV Mael.

J'ai ramené Sacha à son appartement et suis sorti de celui-ci avec une sérénité exaltante. Je ne sais pas comment j'ai fait pour partir sans me jeter sur elle. Pour être honnête, je sais qu'elle m'a parlé, mais je ne l'ai pas écoutée. Seulement obnubilé par ses lèvres pulpeuses qui se mouvaient. Si elles pouvaient de nouveau le faire contre les miennes, ce ne serait pas de refus. Je n'ai jamais été obsédé par quelqu'un comme je le suis pour Sacha. Ce n'est pas bien, et pourtant c'est tout simplement logique. C'est elle, et c'est tout. Ça fait donc bien dix minutes que je reste figé face à sa porte d'entrée, indécis. Je toque ou je ne toque pas. Si je toque, ça ira loin, plus loin qu'un simple baiser. Et si je ne toque pas... je le regretterai sûrement. Ou bien, c'est le fait de passer le cap avec Sacha O'Connell, cette petite chevalière, qui fera regretter. Non, c'est impossible. Je m'apprête à toquer quand j'entends un hurlement s'échapper de la pièce en face de moi. Sans hésiter, j'entre en trombe dans l'appartement de Sacha. Je vois rouge quand je remarque ses yeux larmoyants et choqués, puis ses mains ensanglantées. Plus loin sur le sol gît le cadavre d'un chat.

- Putain de merde ! Sacha ! Tu saignes ?

Je lui prends ses mains et suis content de constater que non, elle ne saigne pas. Dieu merci, elle n'est pas blessée. Ce n'est pas son sang. J'ai un soupire de soulagement elle la prend dans mes bras, la berçant doucement. Je lui dis que tout va bien se passer et que je retrouverai le batard qui a fait ça.

- Il... il ressemble à mon chat.... sanglote-t-elle. Cela me brise le cœur.

Mais je tilte. Je fronce les sourcils et demande :

- Quel chat ? Tu n'as pas de chat, Sacha.

- J'en avais un... Miaousse... Elle est morte écrasée par une voiture. J'étais dévastée.... Elle lui ressemblait tellement...

Cette fois, ce sont les traits de son visage qui se déforment. Mais je tilte. Je fronce les sourcils et demande :

- Quel chat ? Tu n'as pas de chat, Sacha.

- J'en avais un... Miaousse... Elle est morte écrasée par une voiture. J'étais dévastée... Elle lui ressemblait tellement...

Cette fois, ce sont les traits de son visage qui se déforment.

- Je ne m'étais jamais rappeler si nettement cette partie de mon enfance...

Oh. Ça remonte. Finiras-tu par te souvenir de moi, petite chevalière ?

- La question qui se pose est plutôt qui est le psychopathe qui t'a envoyé ça ? Tu as des ennemis, Sacha.

Bien-sûr qu'elle en a. Et elle ne le sait même pas.
Elle secoue la tête en signe de négation.

- Non... Je m'étends avec tout le monde... Enfin, je crois...

Sacha est un ange avec les autres. Qui pourrait ne pas l'aimer ?

- Bon. Je ne peux pas te laisser dans cet appartement. Je vais t'emmener chez ton grand-père, ça t'irait ?

- D'accord... Mais Mael ?

- Oui ? Je la fixe, curieux.

- Tu pourrais... Rester avec moi ?

Mon corps entier se fige... Je n'aime pas la situation. Pourtant, le fait qu'elle me veuille à ses côtés pour la protéger, j'adore ça. Je pourrais vivre pour ça.

- Bien-sûr, petite cheffe. C'est toi qui décide. Je lui répond, nouant mes doigts au sien.

•🔫•

Le grand-père de Sacha, le fameux Marius O'Connell, se révèle être un grand gaillard d'1mètre90. Et malgré son âge, cet homme est tout en muscles. Je me dis secrètement qu'il faudra que je continue d'entretenir mon corps si je veux avoir la même forme que lui à l'avenir.

Je lui ai expliqué la situation lorsque Sacha s'est murée dans un mutisme. Elle était installée dans le canapé à boire un chocolat chaud quand je me suis levé. Elle m'a attrapé par la main et m'a seulement dit de rester. Ce sont ses derniers mots, avant qu'elle ne tombe de fatigue. Marius O'Connell m'a jeté un regard aussi froid que j'aurais pu geler sur place.

- Je t'ai vu, la dernière fois devant ma porte, gamin, me dit-il soudainement d'un ton mauvais.

- J'ai ramené Sacha.

Il me saisit fermement par l'épaule, ce qui me fait serrer les poings, et me dit d'un air menaçant :

- Écoute. Je sais qui tu es, vaurien. Et le fait que tu sois lié à Théodore Clarke, de près ou de loin, ne me plaît absolument pas.

Je me crispe. Évidemment qu'il sait. Mais je ne me démonte pas face au vieil homme. Il me teste, il veut voir si je suis assez fort pour protéger sa petite-fille. Bien que Sacha et moi ne soyons pas ensemble, j'ai l'impression d'avoir une vie normale où le petit ami demande la bénédiction du père. Sauf que ce n'est pas le cas.

- Sacha est une personne importante pour moi, tout comme vous. Je ne la mettrai pas en danger, bien au contraire. Je pense que vous comprenez parfaitement ce que je veux dire.

- Tu as intérêt à la protéger au péril de ta vie, menace-t-il encore une fois.

Un rictus mauvais naît sur mon visage. Mais je le fais disparaître aussitôt. Je sais que je ne devrais pas penser ni dire ça. Mais dès que j'ai revu ses yeux de biche, je savais déjà que j'avais perdu la tête.

- Je donnerais ma vie pour elle. Et bien plus encore.

Le grand-père de Sacha semble satisfait.

- Elle commence à se souvenir. De son enfance, je veux dire. Quand ils referont totalement surface, elle va craquer.

Il soupire, le regard perdu dans le vide et me lance simplement :

- Tu dormiras dans la chambre d'amis. Si Sacha se rend compte que tu es partie, elle ne me parlera plus. Tu dois bien savoir à quel point elle est têtue.

Oui. Ça aussi, je le sais. Ma petite chevalière, ma petite cheffe. Mais quand le passé refera surface, il ne faudra pas se contenter de l'ignorer.

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