Chapitre 34

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PDV Sacha.

Les murs blancs de l’hôpital me donnent la nausée. Cela fait deux semaines que Mael est plongé dans le coma, et chaque jour est une nouvelle torture. Je reste assise à côté de son lit. Mes doigts sont entremêlés aux siens. Mes yeux me brûlent de fatigue mais je ne veux pas le quitter. Lyam et Tori sont là aussi. Lyam m’a dit que tout était fini. J’ai compris.
Les bips réguliers des machines qui indiquent le rythme cardiaque me sont rassurant car ils prouvent que Mael est en vie.

— Sacha... Murmure doucement Tori d’une voix inquiéte. Tu devrais peut-être aller te reposer un peu.

Je secoue la tête, mes yeux sont toujours rivés sur Mael, incapable de m’en détourner comme si, si je le faisais, il allait disparaître. Non, je ne peux pas. Je dois être là quand il se réveillera.

Lyam, assis à l’autre bout de la pièce, frotte son visage avec une main fatiguée.

— Tori a raison. Tu ne peux pas rester ici indéfiniment, Sacha. Tu vas te rendre malade.

Je les ignore tous les deux. Mael est fort, mais personne n’est invincible. Et l’idée qu’il puisse… non, je ne peux pas y penser.

Je serre sa main un peu plus fort, priant silencieusement pour un signe, un geste, n’importe quoi.

C’est là que je le sens. Une légère pression. Mon cœur rate un battement.

— Mael ? Je me penche en avant. Je ne respire plus.

Les paupières de Mael bougent doucement, ses doigts se contractent autour des miens. Une vague d’émotion me submerge, et je retiens à peine un sanglot.

— Mael ! Ma voix est à peine un souffle, mais il l'entend. Lentement, très lentement, il ouvre les yeux.

— Sacha… Murmure-t-il d’une voix rauque à peine audible.

Je me jette dans ses bras sans réfléchir, des larmes coulant sur mes joues.

— Oh, mon dieu, Mael ! Je sens sa respiration saccader sous moi, et il grogne de douleur.

— Doucement… Il grimace, mais ses lèvres s’étirent tour de même en un sourire amusé.

Tori éclate d’un rire nerveux.

— Tu vas le tuer une deuxième fois si tu continues comme ça.

Je m’écarte un peu, essuyant mes larmes avec le dos de ma main, mais je ne peux m’empêcher de rire aussi. Je suis si soulagée.

— Désolée, désolée, je suis juste tellement…

— Heureuse de me voir. Finit-il, sa voix encore faible mais teintée d’un humour espiègle. Je suis content de te voir aussi.

Lyam s’approche du lit, un sourire fatigué  sur son visage.

— Bordel, mec, tu nous as fait une sacrée peur.

— Ça… faisait partie du plan. Plaisante Mael.

— On va vous laisser un peu. Tori et moi, on va chercher quelque chose à manger. On revient plus tard.

Tori hoche la tête et me fait un clin d’œil.

— À plus tard. Prends soin de toi, Mael.

Ils quittent la pièce, nous laissant seuls.

Je me tourne vers Mael, mes yeux ne quittant pas les siens. Maintenant que je suis à nouveau seule avec lui, la peur de le perdre revient en force, et sans réfléchir, je me rapproche de lui, collant mon corps au sien, ignorant la douleur que je peux lui causer.

— Sacha. Grogne-t-il. Je crois que tu es en train de m’écraser.

— Tant pis. Répliqué-je sans le lâcher. J’ai cru te perdre. Alors tu vas devoir supporter ça.

Il rit doucement, un rire qui réchauffe mon cœur et chasse mes angoisses. Il passe doucement ses mains dans mes cheveux, me plaquant contre sa poitrine où je sens son cœur battre à un rythme effréné.

— Très bien. Mais je souffre quand même.

Je me redresse légèrement, alarmée.

— Où ? Montre-moi.

Il désigne son torse bandé, une lueur amusée dans ses yeux.

— Ici…

J’embrasse l’endroit.

— Et là aussi…

Il pointe plusieurs endroits, et je comprends son petit jeu. Un sourire naît sur mes lèvres.

— Ah oui ? Je murmure en me penchant vers lui, mes lèvres frôlant à peine sa peau. Je commence à déposer de légers baisers partout où il montre.

Il rit à chaque contact.

—Tu sais, je pourrais m’habituer à ce genre de traitement.

Je lève les yeux vers lui, mon sourire se faisant malicieux.

— Dans ce cas, tu as intérêt à ne plus jamais me faire peur comme ça.

Il hoche la tête, son regard plongé dans le mien.

— Promis.

Pour la première fois depuis des semaines, je sens un vrai sentiment de paix m'envahir. Parce que Mael est là. Et tant qu'il est là, je sais que tout ira bien.

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