PDV Sacha.
— C’est un gros boulet, je te dis ! Un gros boulet ! scande ma meilleure amie dans l’un des couloirs de l’université de Stanford.
J’observe les cheveux blonds de Tori qui s’agitent en balançant ses bras de tous les côtés. Avec sa combinaison rose fuchsia, elle est le parfait exemple de Barbie stéréotypée.
— Ce boulet est arrivé avec 30 minutes de retard, ne s’excuse pas, ne me parle que de son ex et à quel point elle est folle, critique le service et oublie soi-disant son portefeuille ? Énumère-t-elle en colère. Comment le considérer autrement que comme un boulet ?
Je fais mine d’être offusquée et d’être d’accord avec elle bien que je n’écoute qu’à moitié. Il faut dire que ce n’est pas la première fois que Tori me raconte ses dates chaotiques. Parce que, tous ses rendez vous le sont. Mais la jeune femme ne désespère pas. Au contraire, elle croit au grand amour, au coup de foudre et au destin. Je n’ai rien contre le destin, moi-même j’y crois, pareillement pour le karma. Or, crier à chaque eye-contact avec un beau garçon "coup de foudre". Ça, par contre, j’y crois moyen.
— Bien évidemment, je n’ai payé que ma part et je l’ai planté là. Non mais quoi encore, l’argent ne tombe pas du ciel ! termine-t-elle.
— Ton père est gouverneur. Même tes excréments sont des lingots d’or, Tori.
— Eh ! Je n’ai que mille euros d’argent de poche par mois, et je travaille même comme serveuse !
— Rien que ça, me moquais-je en sortant de l’établissement.
Tori et moi travaillons toutes les deux comme serveuses dans le café de mon grand-père. Moi pour l’aider et gagner un peu d’argent pour payer mon loyer, et Tori parce que je l’ai forcée à m’accompagner dans cette lourde tâche. Mon grand-père pense qu’il faut travailler pour réussir, que l’argent se mérite.
J’ai donc grandi dans un monde où rien n’est gratuit. J’ai toujours dû faire en sorte de le mériter pour avoir la reconnaissance de mon grand-père. Bien que, je le sais, même si j’étais une débile mentale, il m’adorerait tout de même.Tori et lui sont ma seule famille, les seules personnes en qui je confierai ma vie et en qui je souhaite faire confiance. Sans eux, je n’aurais pas le courage d’avancer la tête haute.
— Comment ai-je fait pour te supporter pendant toutes ces années ? Râle ma meilleure amie.
Notre grande amitié dure depuis le collège. Plus précisément, depuis le jour où elle a giflé ce garçon un peu trop relou qui essayait de placer ses mains là où il ne fallait pas sur moi. C’est à ce moment là que j’ai su qu'elle allait devenir une personne très importante dans ma vie. Et j’ai eu raison.
— C'est ça, oui. Fais comme si tu n'as pas le béguin pour moi depuis le collège.
Tori éclate de rire en m’envoyant balader.
Son euphorie est telle que je me joins à elle. Nous devons ressembler à deux hyènes, vu la tête des autres étudiants en passant devant nous. Comment font les filles pour être mignonnes même quand elles rigolent ? Je ne comprendrai jamais.Le rire communicatif de Tori cesse d’un coup et son regard se fait suspicieux.
— Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? Demandais-je à mon amie.
— Euh... panique pas Sacha, il y a juste un magnifique mâle alpha à l’aura ténébreuse qui te fonce dessus.
— Hein ? Quoi ?
Je tourne vivement la tête devant moi pour découvrir en effet un homme à la carrure colossale fonçant droit sur moi.
— Mais non... Ce n’est pas sur moi, baissais-je le ton.
Tori confirme d'un hochement de tête que oui, il vient vers moi.
Le regard océan de l’inconnu se plante dans le mien. Oh ! Qu’ai-je dit en ce qui concerne le coup de foudre ? Je retire, je retire, je retire. Cet homme est magnétique.
Ce bel inconnu s’arrête brusquement juste devant moi, me tendant son téléphone de sa main tatouée d’une rose qui brûle et d’une tête de mort.
Je regarde partout autour de moi, ne comprenant pas la situation.— Pardon ?
— Ton numéro. M’indique-t-il en secouant son téléphone.
— Comment ? On se connaît ? Pourquoi tu me tutoies ? Et pourquoi tu me fonces dessus comme un animal prêt à manger sa proie ?
Un sourire en coin naît sur son visage.
— Manger sa proie, hein ? Ça me plaît bien.
Je sens mon visage s’empourprer si rapidement que j’en suis désorientée.
— Pas dans ce sens, pervers ! T’es qui au juste ? M’emportais-je.
— Je suis un étudiant transféré. Un prof m’a dit que je devais venir te voir pour les cours.
Étudiant transféré, un prof, des cours... Oh mais oui, Monsieur Wilson m’avait dit que je devais aider un nouvel étudiant à s’intégrer dans la vie universitaire... C'est bien ma veine. Attendez... une seconde...
— Mael Clarke, murmurai-je. Mais... tu n'étais pas censé arriver demain ?
— Ouais, ben je suis là. Donc, on commence par quoi ? Je suis pressé, m’interroge-t-il tout sourire en s’approchant tout près de moi.
Mon souffle se coupe aussitôt. Mes yeux s’écarquillent face à Mael et son sourire à en faire tomber plus d’une. La pression de la main de Tori me fait revenir à la réalité. Je prends son téléphone, rentre mon numéro et m’envoie directement un message pour avoir le sien.
— Mael Clarke, je t’enverrai un message pour demain. Moi aussi, je suis pressée. Sur ce, bonne soirée. Je conclus en emmenant d’un pas accéléré ma meilleure amie et en laissant, par la même occasion, cet homme plus si inconnu derrière moi.
Officiellement, disons que je ne suis pas à sa disposition. Ce qui était prévu pour demain se fera donc demain. Officieusement, j’ai besoin de reprendre mon souffle.
— C'était quoi ça ? Ricane Tori.
Je lui fais les gros yeux pour lui faire comprendre que ça, c'est le début des emmerdes.
— Plus sérieusement Sacha, ce mec ressemble vraiment à l’un de ces mafieux des livres de romance qu’on lit.
L’un de nos passe-temps, à Tori et à moi, est la lecture de romans de New Romance et parfois même de Dark Romance.
— N’en parlons plus Tori, on va être en retard au café sinon. La coupais-je dans son élan de curiosité.
Ne nous prenons pas la tête avec les problèmes de demain.
Même si je ne peux pas m’empêcher d’y penser... Ce mec va vraiment signer le début des emmerdes.
VOUS LISEZ
First Vow
Roman d'amour"Je ne t'abandonnerai plus jamais. C'est un serment, de cœur à cœur, d'âme à âme." Sacha O'Connell aspire à la paix. Mael Clarke recherche la liberté. En tant que successeur d'un important marchand d'armes, Mael est chargé de surveiller une jeune ét...