Chapitre 30

38 8 0
                                    

PDV Sacha.

Je n'en peux plus de rester enfermée. J'ai besoin de sortir, de respirer autre chose que l'air de ce manoir. Maintenant que j'ai décidé de pardonner à Mael, je veux lui parler, lui demander de m'emmener en ville. Je veux rester dans ses pattes. Parce que c'est amusant. Une vraie sortie, pas juste une virée autour du manoir ou un entraînement dans la salle de boxe.

En cherchant Mael, je tombe sur Léo, assis à une table dans un coin du salon, une pile de lettres devant lui. Il est penché, concentré, sa main courant sur le papier avec une telle intensité que je ne peux m'empêcher de m'approcher, curieuse.

- Tu écris des lettres pour ton amoureuse ? Je demande en m'appuyant contre la porte.

Léo sursaute, ses yeux se relevant brusquement vers moi.

- Sacha... Oui, enfin... Non. Ce n'est rien.

Il essaie de cacher les lettres derrière lui, mais je peux distinguer l'écriture soignée sur les enveloppes. Je ne peux m'empêcher de sourire.

- C'est mignon. Tu sais, à notre époque, on envoie plutôt des textos.

Il fronce les sourcils, puis un sourire finit par se dessiner sur ses lèvres.

- Très drôle. Disons que certaines choses méritent plus qu'un simple message snapchat.

Il semble un peu gêné, ce qui est rare venant de lui. Je sens aussi qu'il ne dit pas tout.

Mael arrive derrière moi.

- Hé, petite chevalière, tu veux sortir d'ici, oui ou non ? Demande-t-il avec un sourire en coin.

- Enfin ! Je m'exclame. Tu as lue dans mes pensées, Princesse. Je le taquine.

Ça le fait rire.

En ville, tout semble plus vivant. Les discussions des gens, le bruit des voitures qui passent. Je me sens presque normale, comme si je pouvais échapper à tout ce chaos qui a envahi ma vie récemment. Alors que nous marchons, nous tombons sur une animalerie. À travers l'immense fenêtre je vois un adorable Golden Retriever. Mes yeux s'illuminent immédiatement.

- Oh mon Dieu, regarde ce chiot. Je dis en entrant en trombe dans l'institut. Je m'accroupis vers le chiot pour le caresser. Ses grands yeux doux et ses petites oreilles tombantes me font fondre.

Mael me regarde, amusé.

- Tu veux un chiot ?

- Quoi ? Non, je veux dire... Il est mignon, c'est tout.

- Très bien. Il se tourne vers le propriétaire du chiot. Vous avez d'autres chiots à vendre ?

- Mael ! Je proteste. Tu essaies d'acheter mon pardon avec un chiot maintenant ?

Il hausse un sourcil, un sourire joueur sur les lèvres.

- Est-ce que ça marche ?

Je ne peux m'empêcher d'éclater de rire.

- Oui, complètement.

Quelques minutes plus tard, nous avons un chiot avec nous, ses petites pattes trébuchant sur le trottoir. Sur le chemin du retour, Mael s'installe sur sa moto tandis qu'un de ses hommes transporte le chiot dans une voiture qui nous suit.

Mais alors que nous roulons, je sens quelque chose de mauvais dans l'air. Une tension dans l'air, comme si quelque chose était sur le point d'éclater. Je ne le sens pas.
Un crissement de pneus retentit alors derrière nous, et je tourne la tête pour voir plusieurs voitures qui se rapprochent dangereusement.

- Mael ! Je crie à travers le vent qui nous fouette le visage.

- Accroche-toi ! Hurle-t-il en accélérant. Le vent fouette mon visage, mais je ne peux pas me concentrer sur autre chose que sur les voitures qui se rapprochent. Bordel, bordel, bordel ! Des coups de feu retentissent et je sursauge. Je sors le pistolet dans la poche de Mael et, sans réfléchir, je tente de changer de place. Toquant la mienne pour une devant Mael. Je ne sais comment, j'y arrive. Je me retrouve la poitrine collée contre le torse de Mael sur la moto, prenant appui sur ses épaules.

Je vise les pneus de la voiture la plus proche et tire. La voiture dérape violemment, heurtant un autre véhicule. Une explosion retentit. Mael slalome entre les voitures, esquivant les balles et les obstacles avec une habileté presque effrayante. Je tire à nouveau, touchant un des hommes armés dans la voiture qui suit. Le sang pulse dans mes oreilles. J'ai l'impression que mon cœur est une bombe prête à exploser.

Nous atteignons finalement le manoir, mais l'horreur est loin d'être terminée. À peine arrivés, nous entendons d'autres coups de feu.

- Putain de merde, ce sont eux. Jure Mael

Les Hernandez. Ils ont trouvé un moyen de s'infiltrer et de nous prendre par surprise. Mael jure, le visage crispé de rage, et nous courons tous les deux à l'intérieur. Mael se retourne d'un coup vers moi.

- Reste là, c'est trop dangereux.

- Tu te fous de moi ?

- Sacha... Si te perds.... Non je ne peux pas te perdre. Jamais. Je t'en prie, reste en sécurité.

Je comprends sa terreur. Alors qu'il s'éloigne vers l'intérieur je ne peux pas m'empêcher de le suivre. Ça fait un an que je m'entraîne au combat et je sais tirer. Je sais me défendre, j'en suis capable.

Le hall est un véritable chaos. Des meubles sont renversés, il y a des impacts de balles sur les murs. Je me jette derrière un canapé renversé, tirant sur un des hommes qui avance vers nous. Le bruit des balles est assourdissant. Je vois Lyam en train de se battre avec un autre à main nue, sa main droite ensanglantée mais toujours rapide et efficace. Dans d'autres circonstances je m'arrêterai pour admirer ce combat. Mais c'est réel alors je ne le fais pas.

- Elle est là ! J'entends derrière moi.

Puis un type baraqué me prend par surprise. Il me maintient fermement contre lui tandis que je me débat dans succès. Je vois Mael tendue et paniqué. Je ferme les yeux et prend une grande inspiration. Il est temps de mettre un an de pratique à l'épreuve.

- Arrête de gigoter, ma belle ! Grogne ce connard.

Je me contorsionne autant que je peux et lui met un coup de pied bien placé. Mon assaillant crie de douleur si bien que j'arrive à m'échapper de son emprise. Je me retourne et lui met un énorme coup de poing dans la figure, puis dans le ventre avant de lui refaire un coup de pied dans couilles. J'ai mal mais le voir ainsi et jouissif.

Puis, tout se passe très vite.

Un cri retentit. Je tourne la tête et vois Léo. Il a pris une balle en pleine poitrine, et il s'effondre, son corps inerte heurtant le sol avec un bruit sourd. Mon cœur rate un battement. Non !

- Léo ! Je crie en courant vers lui, mais Mael me tire violemment en arrière.

- Non, Sacha ! Reste derrière moi ! Sa voix est grave. Je le sens trembler. Ses yeux sont sombres. Je le reconnais à peine.

Je regarde Léo, du sang coulant de sa bouche. Il essaie de parler, ses yeux paniqués et suppliants, mais aucun son ne sort. Une larme roule sur ma joue, chaude et brûlante.

- Non... non, non, non, reste avec nous, Léo, s'il te plaît... Tu ne peux pas me faire ça... Dit Lyam, son frère jumeau, sa moitié, les larmes devalant de ses joues pâles.

Il y a un rire froid quelque part dans la pièce.

- Simple retour du karma, O'Connell. Lance une voix que je ne connais pas. Mais je comprends qui est cet homme. Le chef des Hernandez, un sourire cruel aux lèvres. Ton père a tué mon fils. Je détruirai tous ceux que vous aimez. Puis je te tuerai.

Cet homme est un malade.
Mael est immobile, une rage silencieuse grondant en lui. Il serre son arme, prêt à exploser.

- Tu vas le regretter. Murmure-t-il, une promesse mortelle dans sa voix.

Ma respiration est haletante, mes larmes brouillant ma vue. C'est comme si tout était en train de s'effondrer autour de nous. Je sens la colère monter en moi, une rage sourde et bouillonnante. Les Hernandez viennent de signer leur arrêt de mort. Et cette fois, il n'y aura pas de rédemption.

First VowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant