Chapitre 20

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PDV Mael.

Le souvenir de Sacha sous la pluie, seule et vulnérable, me hantait. Je ne sais pas ce qui se serait passé si j’étais arrivé quelques minutes plus tard. Je ne préfère même pas l’imaginer. Sur le campus, je suis Sacha comme son ombre. Je suis plus sur la défensive que d’habitude, me méfiant de tout le monde. Dès qu’un regard d’un étudiant se pose sur Sacha, je lui renvoie un air tellement meurtrier qu’il se détache direct.

Le groupe des jumeaux, Tori et même Lex, nous rejoignent et me braquent directement.

— Salut les amis. Comment ça va en cette belle journée ? Demande Léo, tout content.

Il y a de quoi l’être, bien sûr. D’un ton irrité, je lui réponds.

— Oh, génial. Comme d’habitude. Et vous, les héros de la journée, quoi de neuf dans votre monde parfait ?

Je remarque très bien le regard désapprobateur de Sacha sur moi. Mais je ne m’en soucie pas.

— Il y a un problème, Mael ? M’interroge Tori, sur la défensive.

Sacha soupire et répond à ma place.

— Laissez tomber, il est grognon aujourd'hui. Manque de sommeil, tout ça.

Sa remarque a l'air de fonctionner, car la Barbie stéréotypée se détend. Ce n'est pas contre eux. C'est contre ce connard qui harcèle ma copine. Ma copine. On n’a jamais établi que c’était ma copine. Mais c'est tout comme, merde !

— C’était cool de vous voir, les gars, mais je dois y aller ! Nous informe Lex, dont j’avais oublié la présence.

Qu’il disparaisse. Mais avant que je puisse réagir, il dit au revoir à Sacha en l’embrassant sur la joue. Celle-ci a un mouvement de recul vers l’arrière et l’observe avec surprise. Lex lui donne un grand sourire et s’éloigne. Moi, je vois rouge. J’abandonne le groupe pour suivre ce connard qui s’est permis de la toucher. Il n’en a pas le droit.

À l’abri des regards, je lui tire le t-shirt et le plaque contre le mur. Tout son visage se transforme. Il me lance un sourire crispé.

— Cool, mec. C'est quoi ton problème ?

— Tu ne l’as touche plus. Éloigne tes putains de doigts et ta putain de bouche poisseuse d’elle. Ok ?

Son teint blêmit et il n’y a plus aucune lueur dans ses yeux. Il semble éteint. Il me répond d’une voix que je n’avais jamais entendue. Elle est remplie de venin.

— Quoi ? C'est ta copine ? Je ne crois pas, non. Alors je fais ce que je veux.

Je le plaque encore plus fort contre le mur.

— Même si elle n'était pas ma copine, tu n'as aucun droit, Rex.

— C’est Lex, connard.

— Rien à foutre, Rex. Je t’ai supporté assez longtemps. Maintenant, dégage et ne l’approche plus si tu tiens à ta vie.

— Tu me menaces ? Mais t’es qui, mec, pour me parler comme ça ?

— Un gars que tu n’as pas envie d’énerver. Et franchement, on y est presque.

Je serre les dents. Un sourire mesquin naît sur son visage. Flippant. Mais je suis pire.

— Tu me sous-estimes, Mael Clarke. Et crois-moi, tu n’es pas prêt pour ce qui va suivre, usurpateur.

Sur ces derniers mots, je le lâche. Il s’éloigne d’un pas pressé et les poings serrés. Que veut-il dire par « usurpateur » ?
Soudainement, je le vois autrement. Je secoue la tête pour me remettre les idées en place. Ne laisse pas les fantômes du passé prendre place dans ton esprit.
À mon tour de me retourner pour rejoindre mes amis, espérant ne plus jamais avoir à faire à ce débile.

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