Chapitre 16

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PDV Mael.

Lorsque je me réveille, il fait jour et la place à côté de moi est vide. L’absence de Sacha à mes côtés me fait paniquer. Où est-elle ? Je n’ai pas été assez vigilant. Je me lève en vitesse, vêtu uniquement d’un caleçon, et cours vers la pièce à vivre. C’est là que je vois ma petite chevalière, se trémoussant et chantant sur une chanson qui dit : « Ladies and gentlemen, will you please stand ? ». Mon cœur se fit instantanément plus léger. Rien qu’à sa vue, je suis sûr que mon visage s’est illuminé sans que je ne puisse rien contrôler. Avec elle, je suis hors de contrôle.

— « With every guitar string scar on my hand ! » Chantonne-t-elle, tout en continuant sa petite cuisine.

Je m’adosse au mur à côté de moi et commence à la filmer en secret.

— « I take this magnetic force of a man to be my lover »

Lover. Amant. Amoureux.

Je range mon portable et m’approche d’elle. Je l’enlace par-derrière, nichant ma tête au creux de son cou. Elle poussa un cri de surprise qui me fit sourire. Elle me rend dingue. Et comme elle sent bon.

— Tu me donneras la marque de ton parfum. Je veux le même.

Ses oreilles sont devenues toutes rouges. C'est adorable, ma petite chevalière.

— N’importe quoi, Mael. Tu m’as fait une peur bleue ! Bouge ! Je suis en train de faire des pancakes ! Et pourquoi veux-tu mon parfum au juste ? Déblatère-t-elle à la vitesse de la lumière.

Elle dit vouloir que je m’éloigne, mais elle n’essaie pas de me faire partir. Alors je reste.

— Pour asperger mes oreilles. Je dors mieux quand tu es près de moi, avec ton doux parfum de monoï...

— Tu es un grand psychopathe en plus d’être un pervers, Mael Clarke !

— Je n’y peux rien si tu m’obsèdes.
Je sais bien que je lâche une bombe. Mais j’en ai marre de nier l’évidence. Je suis attiré par Sacha et je ne veux pas me contraindre. Et je veux qu’elle le sache.

— Je… commence-t-elle sans jamais terminer, car nous sommes interrompues par trois énergumènes.

— ¡ Hola a todos ! ¡ Buenos días !, s’exclame Léo tout sourire.

Il tient Sacha par la main tandis que Lyam fait la moue derrière, en retrait. Je fronce les sourcils.

— Des pancakes ? Oh mon dieu ! Sacha, je t’aime ! Crie Tori à son tour.

Puis, c’est au tour de ma petite chevalière de crier quand elle voit les mains de nos deux amis entrelacées.

— Alors je n’ai pas rêvé ? Vous deux, vous ?

— Depuis hier. On est ensemble, depuis hier. Répond Tori. Mais, et vous alors ? On ne vous a plus vus de la soirée et on trouve Mael en mode koala sur Sacha.

Elle esquive clairement la conversation. Mais attendez ? Ils sont entrés dans ma chambre ?

— On ne peut jamais être en paix avec vous ? Un peu d’intimité, vous connaissez ? Les réprimandais-je.

— Bouhouuu ! J’ai peur ! Léo fit mine de pleurer en se frottant les yeux.

— Tu ne veux pas m’énerver, Léo. Je le menace. Il a compris qu’il allait trop loin.

Et bien quoi ? L’intimité, c’est important et s’ils ne veulent pas parler de leur couple, c’est leur choix. Alors qu'ils nous laissent nous retrouver tranquillement.
Lyam ne dit pas un mot de tout le repas et part même avant tout le monde. Je sais que Lyam avait des vues sur Tori également. Mais il ne sait vraiment pas s'y prendre avec les femmes, alors ça ne m'étonne pas que Léo l'ait emporté. Sans sous-entendre que Tori est un quelconque trophée, loin de là. J'adore cette Barbie, bien qu'elle soit insupportable. Elle fait du bien à Sacha. Et au fond, on est pareils : deux êtres en quête de liberté et de recherche d'identité.

•🔫•

J’adore le week-end. Grasse matinée. Pas besoin d’aller travailler. Juste de la détente. Après le départ de Lyam, c’était au tour de Tori et Léo de partir en rendez-vous. Nous laissant ainsi l’appartement pour nous deux.

C’est ainsi que Sacha et moi nous sommes retrouvés sur le canapé, avec des plaids et du pop-corn afin de regarder, à ma grande joie, une série coréenne. Lovely Runner, je crois. Je fais semblant de m’ennuyer et, en réalité, contre toute attente, c’est super prenant. Je me sens hyper mal pour Sol qui doit retourner dans le futur pour sauver son bien-aimé. Ça doit être terrible de vivre cela. Voir l’être qu’on aime mourir, tenter de le sauver en vain. Je ne peux m’empêcher de m’imaginer dans la même situation que Sol, mais avec Sacha à la place de Sunjae. Et ça me donne mal à la tête.
Sacha n’arrête pas de chouiner. Je lui masse le crâne, doucement. Cette fois-ci, on doit ressembler à un vieux couple. L’idée me plaît.

— Je crois que je serais effondrée si je voyais l’homme que j’aime mourir, sans que je n’aie pu y faire quoi que ce soit... dit Sacha.

— J’espère qu’elle réussira à le sauver. La vie réelle est trop dure pour que même dans la fiction, ça le soit.

Un petit sourire se dessine sur son visage.

— Ah ! Tu vois que tu as aimé ! T’étais pris aux tripes, avoue !!

Je la repousse, tandis qu’elle commence à me monter dessus. Je suis un arbre et c'est un singe ou quoi ? Elle essaye de me faire des chatouilles la vipère.

— Je. N’irai pas. Jusque là. Je répond difficilement car elle me chatouille un peu partout.

C’est moi qu’elle chatouille, je ne ris même pas, mais elle est morte de rire. Quand elle vacille du canapé, je tente de la stabiliser, mais elle m’entraîne dans sa chute.
Un claquement se fait entendre. Ouille, ça a dû faire malJe m’apprête à lui demander comment mais m’arrête en remarquant que son regard est enflammé. Elle déglutit. Je comprends vite le pourquoi de sa réaction. Mon entrejambe, gonflée de désir pour elle, est collée sur son bas ventre.

— On joue avec le feu, là, Sacha, dis-je d’une voix rauque.

Ses yeux quittent mes lèvres pour trouver les miens.

— Tu sais quoi, Mael ? Je crois que j’aime bien jouer avec le feu.

Mon cœur tombe automatiquement.

Et tant pis si ce que je fais est mal. Si personne ne comprend. Encore moins dans mon monde. Mais à ses côtés, je me sens tout simplement libre de mes choix, de mes pensées, de mes actions. Et même si je lui mens sur mon identité et même la sienne. Je ne peux m’empêcher de saisir cette occasion. Je le veux et elle le veut. C'est pourquoi je plaque mes lèvres contre les siennes d’un mouvement brusque.

First VowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant