Chapitre 27

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PDV Sacha.

Je regarde le paysage défiler par la fenêtre de la voiture, mes doigts tambourinent nerveusement sur la portière. Léo est venu me chercher ce matin et sans plus de discussion, m’a mise dans la voiture. Il dit que c’est en rapport à mon message, sans m’en dire plus. Une forêt dense s’étend de chaque côté de la route. Il m’emmène vraiment dans un coin perdu.
Le silence dans la voiture est insupportable. J’envoie un message à Tori disant de plaquer son mec car il est vraiment louche tout d’un coup. Elle me repond immédiatement. Mais sa réponse me fait froncer les sourcils. Elle dit qu’elle va y penser... Je sais que ca ne va pas très bien entre eux en ce moment et connaissant Tori, son message n’est pas ironique. Le regard fixé sur la route, les traits du rouquin sont fermés et inaccessibles.

— Comment ça va avec Tori ? Je demande alors.

Léo me jette un coup d’œil puis souffle.

— Bien.

OK. Il reste évasif.

— En toute honnêteté, Léo.

— En toute honnêteté ? Notre relation ne tient plus qu’à un fil. J’adore Tori 3t elle aussi m’adore mais... C’est compliqué et je n’ai pas envie d’en parler.

— OK ! Donc si tu ne veux pas parler de ça alors peut être que tu voudras bien me dire où est-ce qu’on va ?

— Tu verras.

Il est sérieux, là ? Ça commence à sérieusement m’énerver.

Je croise les bras et me redresse sur mon siège.

— Bon, c’est quoi encore ce plan foireux ?  Je demande d’un ton sec.  On est en train de me kidnapper ou quoi ? Parce que, franchement, ça commence à devenir une habitude chez vous.

Léo ne détourne même pas le regard. Il se contente de hausser légèrement les épaules.

— C’est pour ta sécurité, Sacha.

— Ma sécurité ? Je ricane. Ah oui, parce que ça, me garder dans l’ignorance, ça super bien marché jusqu’à présent, pas vrai ?

Il garde le silence, ses mâchoires crispées. Je ne l’ai jamais vu aussi silencieux. Je tourne la tête vers lui, la colère montant.

— Léo, ça ne te ressemble pas. T’es une vrai pipelette d’habitude ! Tu comptes me dire où on va, ou on doit continuer à jouer aux devinettes ?

Il me lance un bref regard par le rétroviseur.

– Mael a décidé que tu devais rester dans un endroit plus sûr. Désolé, Sacha... Je ne savais pas comment tu allais réagir...

Mon cœur rate un battement à l’évocation de ce nom. Mael. Un flot de souvenirs me submerge, chacun teinté d’amertume. Je serre les dents, refusant de laisser voir à quel point cela me touche.

— Et tu crois que c’est à lui de décider ça, après tout ce temps ? Je rétorque, les yeux plissés.

— Je sais bien... Mael est un abruti mais il ne pense pas à mal. Et puis, vois le bon côté des choses, c'est comme des vacances entre amis ! Il y aura moi, toi, Lyam et... Mael... Youhou !

Bon. Maintenant que l’abcès est crevé, Léo redevient Léo. C’est une vrai pipelette.

Mon cœur se serre. Le manoir Clarke. Un monument à l'arrogance et au pouvoir de cette famille. Je ne peux m’empêcher de sentir la colère monter encore d’un cran. J'ai l’impression d’être constamment énerver quand je pense à lui.

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