Chapitre 21

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PDV Sacha.

Dans la journée, je reçois un appel inquiétant de Lex, qui est paniqué. « J’ai un énorme problème, Sacha. J’ai besoin d’aide », m’a-t-il dit. Évidemment, je lui ai demandé comment je pouvais l’aider. C’est dans ma nature d’aider les gens qui comptent pour moi. Parce que oui, Lex est mon ami, alors je m’inquiète. J’ai réussi à semer Mael en route et je reviens vers un Lex qui a la mine sombre.

— Lex ! Que se passe-t-il ?

— Dieu merci ! Sacha, tu es là ! Rentre dans la voiture, tu dois venir avec moi ! M’indique Lex en me montrant une voiture noire.

Je me fige en la voyant, elle me dit quelque chose. Mais je n’ai pas le temps de me poser trop de questions avant d’être déjà à l’intérieur du véhicule.

— Où va-t-on, Lex ?

Nous sommes en route, mais Lex ne me répond pas. Son visage reste fermé.

— Lex ? Tu me fais peur là.

Il regarde dans son rétroviseur et commence à accélérer, ce qui me vaut un hoquet.
Je continue d’appeler son prénom, mais il ne me répond pas. Que se passe-t-il ?

— Tais-toi, Sacha. Ça m’énerve.

J’écarquille les yeux, mais finis par me taire. Quelque chose me dit que je ne dois pas l’énerver, là.
Lex finit par s’arrêter dans un vieux hangar sombre. Je sors et regarde partout autour de moi, inquiète. Mes yeux finissent par se poser sur le véhicule noir et une lumière vient s’éclairer dans mon cerveau. Merde. Putain. Non. C'est pas vrai !

— Lex… Tu… Tu me fais une blague, n’est-ce pas ? C’est une caméra cachée ?

Un sourire méchant vient naître sur son visage abîmé. Il devient effrayant.

— Tu commences à tilter, Sacha. Il t’en aura fallu du temps.

Soudainement, un choc s’abattit sur ma tête et je m’effondrai. Lex parle à quelqu’un, mais je ne l’entends plus. À la place, je sombre peu à peu dans les ténèbres…

•🔫•

Je me réveille en sursaut. J’ai froid. Mes cheveux sont trempés. Devant moi, Lex a un seau d’eau à la main. J’essaie de me relever, mais c’est impossible. Je suis attachée à une chaise au milieu d’une vaste pièce sombre.
Je me mets alors à hurler, espérant que quelqu’un m’entende.

—  Ferme-la !  crie à son tour Lex en me mettant une droite.

Une sensation de brûlure se fit sentir sur ma joue.

— Enfoiré ! T’es qui, au juste ? Criai-je les yeux piquant.

Je ne pleurerai pas. Pas devant une merde pareille.

Il ricana, l’air mauvais.

— Enfin, tu poses la question. Ça me dégoûte de te voir, Maël et toi, alors que vous ne me reconnaissez même pas.

— Quoi ? Hoquetai-je.

— Lex n’est pas mon prénom, petite cheffe.

— Je ne comprends pas...

— Tu es plus bête que je ne le pensais. Si je te dis : Alexandre Clarke ? Tu piges ou toujours pas ?

Alexandre. Clarke ? Comme Mael Clarke ?

— Je- Tu es de la famille de Mael ?

— Ouais tu chauffes, ma belle. Mael est mon putain de demi-frère. Un imposteur. Il m’a volé ma place ! S’emporte-t-il.

Je fronce les sourcils, ne comprenant rien à son charabia. Il semble le comprendre.

— Mais tu ne t'en souviens pas. Sa voix se détend avant de s'emporter à nouveau. Mais je vais te le dire !

Je l’incite à le faire.

— Alexandre Clarke est mon véritable prénom. Mon père, Théodore Clarke, a adopté ce petit con de Mael quand il était jeune. Pauvre petit orphelin. Tu l’as toujours adoré, lui et lui seul. C’était le prince que tu devais sauver du grand méchant dragon. Comme tu m’appelais, toi la puissante chevalière. J’ai essayé d’être gentil. Pour vous ! Je voulais vous sauver !

Je tremble de tout mon corps à ses mots. Comme une lumière aveuglante dans mon esprit venant me rappeler mon enfance. Comme des flash-back des moments passés que j’avais oubliés. Ma vie est un mensonge en plus d’être un véritable merdier. Ce petit garçon, Alexandre — c’était son nom — qui s’est fait tuer en même temps que mes parents…
Mais Lex ne s’arrête pas là, il continue.

— Cette journée-là, nous jouions quand ton père nous a ordonné de monter à l’étage. Tu te souviens, Sacha ? De tout ce sang ? Des détonations, des hurlements ? Tu te souviens ? Quand je me suis jetée à la mort ? Moi, je me souviens quand ils m’ont défigurée. Je me souviens quand, alors que j’étais à deux doigts de la mort, mon père m’a dit de prétendre être réellement morte. Je me souviens de la colère que j’ai ressentie quand Mael, cet imposteur, a pris ma place.

Il crie, il frappe. Il fait peur. Et je tremble sans jamais pleurer. Les souvenirs remontent un à un. Ce petit garçon innocent… qu’est-il devenu ? Fou. Il est devenu fou.

— Je suis désolée...

C’est la seule chose que je puisse dire.
Ça l’énerve encore plus et il tire de son arme sur le mur derrière moi. Je sursaute.

— Je ne veux pas de ta pitié !

Il se retourne. Puis sort son téléphone, composant un numéro qui répond tout de suite.

— Qui est à l’appareil ?

J’entends la voix grave de Mael. J’ai soudainement de l’espoir.
Lex lui donne une adresse.

— Viens à cette adresse, je veux que tu voies mourir ta précieuse chevalière de tes propres yeux, cracha Lex. J’en ai assez. Je vous tuerai tous.

L’espoir disparaît aussitôt.

Au bout de 30 minutes qui me semblent durer des années, Mael finit par arriver.
Il se fige en me voyant attachée.

— Qu’est-ce que tu lui as fait, connard !? Crie-t-il.

— Nous voilà enfin réunis tous les trois, après tant d’années. Es-tu heureux, mon frère ?

Maël se braque. Je vois dans son regard qu’il commence à faire les liens.

— Non... Ce n’est pas possible... Tu... es... mort !

— Surprise !

Il nous lance un sourire effrayant. Mael ne peut pas s’avancer vers moi car Lex me menace de son arme à feu, qu’il a posée sur ma tempe.

— Vous m’avez tué ! Vous m’avez abandonné ! Alors c'est à mon tour de le faire ! Je vais vous tuer, tous !

Lex enlève la sécurité de son flingue, je ferme fortement les yeux mais rien ne se passe. Les traits de Mael sont déformés d’inquiétude et de colère. Je remarque ensuite un vieil homme imposant qui vient de faire son entrée.

— Lex ! Arrête ça !

J’entends même Mael jurer un nom que je n’arrive pas à distinguer.

— Bienvenue, Papa ! s’exclame Lex qui me lâche enfin.

First VowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant