Chapitre 36

41 8 0
                                    

PDV Sacha.

— Je ne sais plus quoi faire, Sacha...

La voix de Tori craque.. Je l’ai rarement vue ainsi et cela me brise le cœur. Ses yeux sont rouges et bouffis. On est assises toutes les deux sur le lit de sa chambre, ses affaires sont dispersées partout dans la pièce.

Je ne sais pas quoi dire. Quelle réponse peut-on apporter à quelqu’un qui vient de perdre son petit ami ? Plus que ça, il était son meilleur ami avec qui elle partageait tout. De ses peurs à ses joies. Il était mon ami aussi. Il m’a aidé quand je n’allais pas bien. Il ne méritait pas ça. Maintenant, je ne peux que lui apporter une épaule sur laquelle pleurer.

— Tu n’es pas seule, Tori. On est là, Lyam, Mael, moi. On est tous là pour toi.

Elle secoue la tête.

— Tu ne comprends pas, Sacha. Personne. J’avais encore tant de choses à lui dire… Et je ne pourrai plus jamais le faire...

Sa voix se brise à la fin de sa phrase, et je la prends dans mes bras, la serrant contre moi aussi fort que je le peux.

— Je sais. Je lui murmure. Je sais que c’est dur, mais tu dois être forte. Pour lui. Pour ceux qui sont encore là.

Elle sort alors une lettre froissée de sa poche. La fameuse lettre. Mon cœur se serre atrocement. Ses mains tremblent en la tenant.

— C’est de lui… Léo m’a laissé cette lettre. C’est Lyam qui me l’a donné... Elle fixe le papier comme si elle pouvait lire à travers. Je n’arrive pas à la lire. Je n’en ai pas la force.

Je regarde ma meilleure amie avec le cœur serrée.

— Alors, garde-la avec toi. Quand tu seras prête, tu la liras.

Elle hoche lentement la tête.

— Peut-être… que je devrais rentrer à Miami. Dit-elle soudainement, la voix à peine audible.

— Si c’est ce que tu veux, fais-le, Tori. Parfois, on a besoin de s’éloigner pour mieux guérir. Mais n’oublie pas qu’on est là pour toi, quoi que tu décides. Tu es ma meilleure amie, je serai là si tu as besoin.

Elle hoche la tête, silencieuse. Une part de moi est triste à l’idée qu’elle parte, mais une autre comprend parfaitement.
On se serre l'une contre l'autre un moment encore, chacune cherchant du réconfort chez l'autre.

• 🔫 •


Je retrouve Mael dehors, appuyé contre sa moto. Je m’approche doucement de lui et glisse une main contre son bras. Il tourne la tête vers moi, son expression s’adoucit immédiatement.

— C’est fini. Murmure-t-il.

Je fronce les sourcils.

— Qu’est-ce que tu veux dire ?

— Tout ça, Sacha. Tout ce bordel. Les Hernandez… Tout est fini.

Je sens une vague de soulagement m’envahie. Je saus, c’est terminé. Mais il y a également une pointe d’inquiétude.

— Et maintenant ? Demandais-je.

Il prend une profonde inspiration.

— Je vais donner le titre de chef à Theo. C’est un bon gamin ambitieux qui aime ce monde. C’est lui qui reprendra les rênes de la famille. Quant à moi... je vais arrêter tout ça.

— Arrêter ? Mais tu as toujours été dans ce monde, Mael. Qu’est-ce que tu vas faire ?

Il passe une main nerveuse dans ses cheveux.

— Je ne sais pas encore. Peut-être quelque chose de légal, cette fois. Quelque chose sans danger. Ses yeux se fixent sur moi l’air sérieux. Un domaine où je pourrai être avec toi.

Mon cœur rate un battement. Je n’avais jamais vraiment imaginé une vie normale avec Mael. Mais à cet instant, c’est tout ce que je veux.

— Tu es sérieux ? Soufflais-je.

— Plus que jamais. Je ne veux plus vivre avec ce poids sur mes épaules. Et je ne veux plus que tu aies à regarder constamment par-dessus ton épaule. J’en ai fini avec cette vie, et toi aussi, Sacha. J’en ai fini avec tout ça.

Il prend ma main dans la sienne et la serre d’une douce étreinte.

— Ton grand-père l’a fait. Il a quitté ce monde et a reconstruit quelque chose de sain. Je pense que je peux faire pareil. Pour toi. Pour nous.

Les mots m’échappent. Une nouvelle vie, sans peur, sans vengeance. Juste nous, ensemble, à bâtir quelque chose de différent. Je sens une larme rouler sur ma joue, mais cette fois, c’est une larme de soulagement, de bonheur.

— Ça a l’air bien. Murmuré-je. Très bien même.

Il sourit et se penche pour m’embrasser doucement.

— Alors, on commence quand ? Je plaisante.

Il rit doucement, secouant la tête.

— Maintenant. On commence maintenant.

Et pour la première fois depuis longtemps, je vois la lumière au bout du tunnel. Je crois que je peux enfin voir un avenir, clair et sans ombres. Rien ne sera parfait mais à mes yeux, ça le sera. Un avenir avec lui.

First VowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant