Chapitre 12

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PDV Sacha.

Mael m’emmène dîner au restaurant. J’ignore ce qui lui a pris, mais au petit matin, il m’a pris par la main et m’a emmenée dans ce petit restaurant italien. Il y a littéralement trois pâtes dans mon assiette. C’est donc ça, un restaurant cinq étoiles ? Mais je note l’attention de Mael qui ne cesse de me réconforter depuis que nous nous sommes rencontrés.

Après avoir mangé, nous partons vagabonder dans les rues. Nos mains se frôlent à chaque instant sans jamais s’unir. Il ne parle pas beaucoup, mais je déblatère. Je lui explique ma volonté de devenir psychologue pour enfants, mon désir de me marier et de fonder une famille. Je veux deux enfants, un garçon et une fille. Je lui raconte que j’ai la phobie des serpents et des mouches, ce qui le fait rire, surtout les mouches.

Soudain, un bruit sourd retentit dans la rue. Je m’accroupis par terre en poussant un cri et en mettant les mains sur mes oreilles. Des coups de feu ! C’est une fusillade. Ils vont tous mourir !

—  Papa... Maman... , murmurai-je sans comprendre ce que je disais.

Je n’entendais plus rien autour de moi, juste un satané sifflement dans mes oreilles. Pourtant, je voyais les lèvres de Mael bouger pour me demander si j’allais bien. Puis, je crois qu’il pesta quand il m’a pris dans ses bras et qu’il s’est mis à courir pour nous sortir de là.

— S.... Sach... Sacha, tu m’entends ?

— Mael ? Ils vont tous mourir... il, je...

— Ce ne sont que des pétards !
Les jeunes sont stupides. Ce n’est rien, je te le promets. Me rassure-t-il tandis que je reprends peu à peu mes esprits.

Quelle abrutie.

— Désolée... Je m’excuseai

— Tu n’as pas à le faire. Allez, viens je t’emmene quelque part. M’annonce-t-il en me prenant par le bras.

— Où ça ?

— Surprise, ma petite chevalière.

Nous faisons la route sur sa Harley. J’adore cette sensation de liberté et de légèreté que me procure cette activité. Et, en élargissant un peu plus, ce que me Mael, aux allures de brute épaisse, me fait ressentir. Il n’y a plus grand monde sur la route. Le paysage urbain se change peu à peu pour faire découvrir une immense plage de sable blanc. Il m’a emmené à la place, ce con ! J’y crois pas !

Une fois descendu, je saute dans les bras de cet abruti.

— Merci, merci, merci ! Criais-je en l’enlacant.

— Oulah ! Sacha, tu m’étouffes ! Rigola-t-il, mais je ne le lâchais pas. Je ne pensais pas que ça te plairait autant.

Je me reculais pour observer l’océan et sentir l’air marin sur mon visage.

— Je crois que j’adorais ça quand j’étais petite. Je ne m’en souviens pas bien, mais il me semble qu’on allait souvent à la mer.

Je sais qu’à Stanford, on a l’océan à proximité et donc que je le vois souvent. Mais, le fait que ce soit lui qui ait pris l’initiative de m’y emmener est significatif à mes yeux.

Puis, sans qu’il ne s’y attende, je l’abandonne là et cours vers l’eau salée, hâte de mettre les pieds dans l’eau. J’abandonne par la même occasion mes chaussettes et mes baskets un peu partout sur la plage. Mon rire accompagne celui de Mael.

Les vagues sont déchaînées aujourd’hui, si bien que nous ne pouvons pas faire un petit plongeon dans l’eau. Mais ce n’est que partie remise.

Nous marchons le long de la plage, les pieds dans l’eau et, quelques fois, j’essaie d’arroser Mael qui se révèle plus fort que moi à ce jeu-là.

— Oh non ! Il fait super froid ! Criai-je.

— Tu m’as cherché ! Vicieuse !

Je hurle quand il commence à me courir après.

— Arrête-toi là, Mael Clarke ! Je te jure que si tu ne t’arrêtes pas…

— Quoi ? Tu feras quoi ? Me coupe-t-il, me mettant au défi.

Je recule en marchant en arrière.

— Je ne sais pas. Mais j'ai plein de tours dans mon sac que même le grand Mael Clarke serait surpris !

— J’aimerai beaucoup voir ça. Annonce-t-il, tout sourire en avançant au pas de loup devant moi.

Puis, je tombe sur les fesses. Et Mael éclate de rire.

— Foutue branche ! Sérieusement, qui a mis ses bouts de bois là !? M’exclamais-je en me massant les fesses.

— L’océan lui-même, petite chevalière !

Il se marre toujours, le fourbe !

— Arrête de rire. Ordonnais-je.

— Tu as un sacré caractère quand même. Tu adores commander. Ça t’excite, hein, petite cheffe ? Se moque-t-il.

Je ne tilte pas au nom de famille familier, mais je décide de rentrer dans son jeu. Cette fois-ci, je joue les téméraires et m’avance doucement vers lui. Il ne bouge pas d’un iota, il me fixe comme s’il allait me bouffer. Ses yeux rieurs font place à de la curiosité et de l’envie aussi. Je crois.

— Il est temps de me montrer de quel bois tu te chauffes, Sacha O'Connell, susurre ce loup.

— Tu n’es pas encore prêt à affronter la tempête que je suis, Clarke Kent.

— Oh non, Sacha. Ça, c’est un tue-l’amour. Rit-il.

— Ça devenait trop sérieux... Et Henry Cavill est mon idéal masculin ! Mais plus sérieusement, alors.

Il se reprend avec un rictus.

— Montre-moi à quel point je ne suis pas prêt pour la tornade, petite chevalière, m’incite-t-il.

Me voilà pousser des ailes, je me met sur la pointe des pieds et pose d’un coup brutale mes lèvres sur celle de Mael. Mon dieu. Notre premier baiser. Je remue mes lèvres aux siennes de manière sensuelle. Il y repond sans hésiter, incitant même le passage de sa langue dans ma bouche. Nos langues entament une douce valse, et c'est si bon. Je gémis dans sa bouche.

— Oh, Mael...

— Tais-toi, Sacha. Continue de m’embrasser.

Nous reprenons notre baiser. C’est si doux. Je ne pensais pas que ses baisers auraient le goût du miel. Comme la promesse du bonheur. Je m’emballe, peut-être. Ça fait longtemps que je n’ai pas embrasser un garçon comme j’embrasse l’homme en face de moi. Mais l’ai-je déjà fait ? Je veux dire, avec tant de sentiments ? Ce n’est pas qu’un baiser. C’est une union, un rappel aux sources. Comme si j’étais là où j’ai toujours dû être. Ma famille.
Et je sais que lorsque nous passerons à l’étape suivante, car je sais que nous la passerons, ce sera encore plus merveilleux.

Au bout de longues minutes, nous nous lâchons, les souffles coupés. Les mains de Mael sont toujours agrippées dans mes cheveux et les miennes sur son col de t-shirt. Son front est collé contre le mien, ses yeux sont fermés.

— C'était pour te punir de t'être moqué de moi, soufflai-je.

— Si c'est une punition, alors je vais faire encore plus de bêtises à l'avenir. Je ne te félicite pas, ma petite chevalière, tu viens de créer le diable.

Je rigole et l’embrasse une dernière fois. Mais cette fois, c'est un baiser plus chaste qui ne dure qu’une seconde.

— Et celui-là, c'est pour te remercier.

Je souris devant son air étonné et le laisse là, retournant d’un pas de course vers sa moto. Mais je l’entends tout de même murmurer :

— Oh, Sacha. Qu’est-ce que tu me fais, là ?

Toi, Mael ? Qu’est-ce que tu es en train de me faire ? Vois-tu que je suis déjà en chute libre ? Et toi, alors ? L’es-tu aussi ?

Trop de questions en tête, et pas de réponse. Mais surtout, pas assez de courage pour le définir.

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