Chapitre 8 - La salle blanche

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« Ichiro, mon mari, a un Alter que je lui envie : il perçoit les émotions ressenties par les autres sous la forme d'auras colorées. Que ne donnerais-je pas pour percevoir le monde comme lui... Le monde et les gens doivent être si beaux, perçus par ses yeux ! »

- Extrait des carnets d'Empathy, série « Alters »

- Et donc, c'est la fin de la liste de pourquoi tu ne devrais pas te sentir coupable et donc, ne pas te sentir violette. Ou pire, conclut Emiko après une longue tirade.

Mara fit de son mieux pour retenir ses protestations et pour s'empêcher de dévisager Midoriya et les serviettes qu'il avait recouvert de sang par sa faute. Elle tordit sa couverture entre ses mains, autant pour se changer les idées que pour éviter les regards inquiets d'Elynn et d'Eyden. Ça n'était pas la peine de s'en faire pour elle. Depuis le temps, elle avait l'habitude, et comme elle l'expliqua à Recovery Girl, elle se sentait parfaitement bien. Patraque, mais c'était la faute au déploiement d'énergie. Son Alter, lorsqu'il s'assombrissait, la fatiguait beaucoup plus vite que lorsqu'il arborait une autre couleur, peut-être parce que l'effet noir était plus fort que tous les autres.

- C'est un Alter puissant, quand même, commenta Elynn après un instant de silence. Mettre à terre deux personnes en les mettant hors d'état de nuire, c'est quand même un sacré exploit.
- Il est incontrôlable, marmonna Mara, réticente à l'idée d'en parler. Je suis vraiment désolée, Midoriya.
- Non, c'est rien, je t'assure, s'empressa de répondre son tuteur. Au contraire ! J'ai pu voir exactement ce que faisait la fameuse couleur noire.
- Jamais vu quelqu'un d'aussi content après l'avoir subie, lâcha Emiko.
- Je veux dire, oui, ça fait mal, grimaça-t-il, comme si le fantôme de ses souffrances revenait le hanter. Mais j'avais du mal à me le représenter exactement. C'est incroyable, à un pas près, on échappe totalement à sa zone d'influence. Il faudrait qu'on évalue à peu près sa taille, reprit-il en marmonnant de plus en plus vite, ça devrait pouvoir se faire sans dommages avec le violet, et je me demande si ça peut fonctionner autrement, je sais que l'Alter d'Empathy fonctionnait au toucher, parce que sinon, ça pose un problème, l'Alter ne fait pas la différence entre les alliés et les ennemis...

Emiko articula silencieusement : « Il est toujours comme ça ? ». Mara haussa les épaules, incapable de lui répondre. Mais c'était déjà la deuxième fois qu'il se plongeait si profondément dans ses réflexions qu'il en oubliait le monde alentour. Aucun des quatre élèves n'osèrent l'interrompre. Au contraire, Eyden écoutait attentivement, un éclat curieux au fond de ses yeux verts. C'était presque étrange de le voir arborer une expression autre que de la crainte.

D'ailleurs, se dit Mara en esquissant un sourire, voir son visage fixé ailleurs que sur le sol était déjà un exploit en soi.

- Empathy ? prononça Eyden, qui ne comprenait pas ce qu'elle venait faire là.
- Quel rapport avec Sazaka ? demanda Elynn, sur la même lancée.

Cela eut le mérite de tirer Midoriya de ses pensées en un sursaut. Il jeta un coup d'œil vers Mara, comme pour lui demander la permission, mais la concernée s'en chargea à sa place :

- C'était ma mère, avoua-t-elle.

Si la bouche d'Eyden dessina un « o » surpris, Elynn en trépigna sur sa chaise, des étoiles dans les yeux :

- Oh c'est vrai ? s'émerveilla-t-elle. Je me disais bien que tu me disais quelque chose ! J'ai beaucoup entendu parler de ta mère et de son agence, je me suis toujours dit que c'est elle que je rejoindrai plus tard. J'ai énormément de respect pour son travail !
- Tu as un Alter de l'esprit, euh... commença Midoriya avant de s'interrompre parce qu'il ne connaissait pas son nom.
- Elynn, se présenta-t-elle. Oui, je peux créer des illusions !
- Tu peux nous montrer tu peux nous montrer ? s'exclama Emiko.

Des Couleurs plein le Coeur |MHA|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant