Chapitre 26 - La blancheur dans leurs souvenirs

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« Les Alters de mon Agence sont si variés. Comment a-t-on pu un jour ostraciser ces Alters, malgré leurs bienfaits évidents ?

Je pense à celui de Vérité en premier, bien sûr. Mnémosii, qui vole les souvenirs, n'a pas été mieux lotie.

La brume de Nebula a aussi longtemps été jugée, m'a-t-elle dit. Une brume qui prive les autres de leurs cinq sens. Et pourtant, elle peut être si bénéfique... »

- Extrait des carnets d'Empathy, série « Alters »

BOOM !

Eyden heurta le sol de l'arène dans un cri étranglé. Il avait arrêté de compter après la quatrième fois. L'orage filait à présent vers d'autres horizons et ne laissait derrière lui qu'un maigre crachin qui allait s'amenuisant. Et plus la pluie se tarissait et plus les explosions de Bakugo prenaient en volume et en puissance.

— On fait moins le malin maintenant qu'on ne peut plus s'échapper à l'autre bout du monde, hein ?! vociféra le tuteur d'Elynn.

Eyden roula dans une faille, échappant de justesse à une énième détonation en pleine poire.

Il détestait les explosions, leur bruit, leur odeur, leurs flammes. Elles le ramenaient dix ans plus tôt, au milieu de ruines fumantes et de décombres ravagées par un incendie toxique.

Bakugo revint à la charge, plus rapide et énervé que jamais. Eyden dessina deux failles à toute vitesse, mais d'une explosion de la main droite, son adversaire dévia sa trajectoire et fonça sur droit lui. Eyden en fabriqua deux nouvelles à toute vitesse pour se remettre à l'abri. Depuis trois minutes, il se protégeait par bonds de puce, chacune de ses tentatives de sortir Bakugo de l'arène se soldant par une esquive parfaite de sa part. Il prédisait avec de plus en plus de justesse ses portails et il clignait à peine des yeux pour ne rater aucun piège.

Parce qu'aussi hargneux qu'il soit, Bakugo était loin d'être stupide, en plus de posséder une expérience hors de ses normes. Un mois contre un an.

Tu n'as pas le choix Eyden, allez. Il faut gagner si tu veux ton stage. Et si tu ne peux pas sortir Bakugo du terrain, il va falloir le mettre au tapis.

Ce qui représentait un objectif dix fois plus compliqué, armé qu'il était du peu de muscles que Todoroki avait réussi à lui construire et d'un Alter qui n'avait rien d'offensif. Enfin, presque rien d'offensif.

S'il visait vite et bien... C'était moins évident que de dévier le torrent de glace de Todoroki, mais s'il continuait de s'enfuir, il finirait par perdre. Et ce ne serait pas la plus flatteuse des défaites.

Aussi, quand Bakugo se jeta de nouveau sur lui, les paumes crépitantes, Eyden se campa dans le sable plutôt que de chercher une échappatoire.

Où va-t-il viser ? La tête ? L'épaule ? Une jambe ?

Bakugo projeta son poing vers lui, crépitant d'étincelles. Plus proche, encore plus proche...

La tête !

Eyden esquissa deux failles d'un geste vif des doigts.

BOOM !

L'explosion traversa le portail d'Eyden pour ressortir sur le côté gauche du crâne de Bakugo. Projeté violemment sur le côté, il rebondit sur plusieurs mètres.

— Oh ça, je parie que Bakugo ne l'avait pas vu venir ! gloussa Realie depuis la loge des commentateurs. Ça n'a pas dû faire de bien !
— La précision qu'il est capable de mettre dans son Alter m'impressionnera toujours, comment il peut faire ça et l'instant d'après, se retrouver dix mètres au-dessus du stade comme s'il avait raté sa cible ? demanda Present Mic.
— Parce que plus ce qu'il cible est proche, plus il peut dessiner précisément ses failles, répondit Aizawa. En taille comme dans leur position. Non, il ne peut plus s'échapper comme pendant la première épreuve, mais la taille actuelle du stade est idéale pour un travail de précision. Et Kowano excelle en travail de précision.

Des Couleurs plein le Coeur |MHA|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant