« Lorsque le corps est soumis à de trop grandes pressions extérieures, nos Alters peuvent muter pour nous aider à surmonter cette épreuve. De nombreux Héros ont un jour déclenché ce phénomène que l'on appelle l'Éveil.
Au vu de la complexité des Alters de l'esprit, à quoi s'attendre de la mutation de tels Alters ? La condition pour les éveiller est-elle alors une pression physique ou mentale ? »
- Extrait des carnets d'Empathy, série « Alters »
Les heures suivantes consistèrent en une série de dépositions et de récits à la police, aux enseignants de UA et à tout le personnel qui pouvait s'intéresser à l'histoire. Inutile d'essayer de le garder secret : la moitié du lycée n'avait pas pu manquer les voitures de police entrées dans l'enceinte, malgré leur présence à l'internat. La nouvelle s'était répandue comme une traînée de poudre.
Le temps qu'ils se remettent du choc et de leurs interrogatoires respectifs, les quatre élèves de la 2-C patientaient à l'infirmerie. Emiko grimaçait au moindre mouvement. Malgré ses écailles, des hématomes commençaient à apparaître sur ses bras. Recovery Girl ne les avait pas rassurés du tout en leur disant que si le Vilain avait frappé les articulations avec un peu plus de force, il aurait pu lui briser les os comme l'on casse une tablette de chocolat. Elynn, un bandage sur le bras, était la seule à avoir eu droit au lit, même si elle aurait adoré pouvoir se lever. Pour une estafilade, elle pensait son traitement un peu exagéré.
— Il jouait avec moi, fulminait Emiko. Il aurait pu me blesser gravement s'il l'avait voulu, mais il se contentait de parer ou dévier tous mes coups, comme s'il savait à l'avance ce que j'allais faire !
Sérénité, trop inquiet pour ses élèves et probablement Mara, entendait l'histoire pour la dixième fois en un laps de temps très court et paraissait à deux doigts de se mettre à tourner furieusement en rond, bien loin de l'aura que lui conférait son pseudonyme.
— Il s'est présenté comme Manterouge, vous disiez ? voulut s'assurer Sérénité.
— Manterouge. Manteau rouge, gants rouges et une canne noire avec des reflets rouges. Croyez-moi, je l'ai sentie passer, celle-là, grimaça Emiko.
— Et un casque en forme d'insecte sur la tête, frissonna Eyden. Il y avait même les antennes. Vous le connaissez ?
— Je n'ai jamais eu affaire à lui personnellement, répondit Sérénité. Le nom m'évoque quelque chose, en revanche.
— Si vous l'aviez déjà vu, vous vous en souviendriez avec une telle dégaine, renchérit Emiko. Ce n'est pas tous les jours qu'on croise autant de rouge sur une même personne.
— Quoi, tu ne vas quand même pas oser dire que c'est un fashion-faux-pas ? soupira Elynn.
— Eh bien je n'y pensais pas, mais maintenant que tu le dis...Un gloussement échappa à Elynn, qui contamina Emiko. Mara se laissa gagner par leur hilarité, certes débile, mais bienvenue après autant de tensions. Son Alter, crispé d'un violet soutenu depuis des heures, profita de cette occasion pour s'alléger d'un certain poids. Sérénité sourit à la plaisanterie, et même Eyden autorisa ses épaules à se détendre.
— Aizawa est avec un policier que l'école connaît bien, s'ils ont des infos sur Manterouge, ils nous le transmettront.
— Je n'aurai jamais pensé vivre un début d'année aussi mouvementée, soupira Elynn.
— C'est sûr... approuva Eyden, l'air morose.Emiko se leva de son tabouret, le dos courbé, et se laissa tomber sur Eyden pour l'enlacer avec toute la force qu'il lui restait. Un rouge carmin décora ses joues et il lui rendit son étreinte avec des bras plus qu'incertains.
La Dracomorphe se décala quelques secondes plus tard avant de se tourner vers Elynn. Cette dernière se leva de son lit, les bras ouverts avec enthousiasme. Recovery Girl ne fit pas mine d'essayer de la recoucher. Puis ce fut au tour de Mara de recevoir son étreinte.
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Des Couleurs plein le Coeur |MHA|
Fanfic« S'il y a bien une chose que mon expérience m'a apprise, c'est que personne ne se résume à une couleur. Aucun Héros n'est tout blanc ; eux aussi souffrent du rouge violent de la colère. Tout comme aucun Vilain n'est tout noir ; combien en réalité p...