Chapitre 20 - Quatre cerceaux dorés

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« Ce n'est un secret pour personne : le corps-à-corps est mon domaine de prédilection, que l'on prenne en compte mon Alter ou pas.

Pour quelqu'un comme moi, un Vilain capable de contrôler le terrain et les mouvements de son adversaire, c'est un cauchemar. »

- Extrait des carnets d'Empathy, série « Alters »

La sueur collait son uniforme de sport à sa peau tandis qu'il bondissait de failles spatiales en failles spatiales. Seule l'adrénaline permettait à Eyden de tenir la distance. L'adrénaline, et la terreur pure que déclenchait le son des explosions à sa poursuite.

BOOM ! BOOM ! BOOM !

Non pas qu'il s'attendait à autre chose, depuis qu'il avait dérobé le cerceau doré du Désert une fraction de secondes avant que Bakugo Katsuki ne mette la main dessus. Il avait simplement espéré que même lui se serait lassé et rabattu sur les diadèmes d'argent pour s'assurer une qualification.

C'était sous-estimer son caractère de teigne. Bakugo ne voulait pas seulement se qualifier : lui aussi visait la victoire.

Et Eyden était la cible idéale pour se l'approprier. Les autres cerceaux ne possédaient qu'une valeur dérisoire à côté des trois mille points qui se balançaient autour de son torse. Quand bien même il déviait sa course, Bakugo commençait à comprendre l'astuce, à distinguer les fines fentes à travers l'espace qu'il dessinait, à anticiper son raisonnement. Et ça le terrifiait, parce que l'analyse des situations, c'était censé être son point fort et que lui, il n'avait pas le temps de réfléchir. La moindre hésitation lui serait fatale, dans cette situation.

Eyden avait eu une chance phénoménale, dans la Forêt. Il n'était clairement pas aussi serein en ce qui concernait la Montagne. Ils venaient de dépasser la moitié du temps réglementaire. À cette heure-ci, le cerceau doré de la dernière zone devait se trouver entre les mains de quelqu'un. Eyden comptait sur le chaos et les course-poursuites qui ne manqueraient pas de s'ensuivre pour lui ouvrir une opportunité.

Le seul petit couac, c'est qu'il était à lui seul une poule aux œufs d'or et une opportunité encore plus dodue que ce qu'il convoitait.

Ça, il l'avait oublié quand il avait pris sa décision de récupérer le gros lot de chaque arène.

Heureusement, le terrain montagnard devrait être à son avantage. Il apercevait déjà les plateformes et les pics plus hauts que lui, des perchoirs idéaux pour se repérer et y semer Bakugo.

BOOM !

Pas le temps de consulter sa montre. Eyden se téléporta au sommet du plus haut des pics dans l'espoir de dénicher une piste. Le bond en avant de plusieurs centaines de mètres devrait lui accorder au moins cinq secondes hors de portée de Bakugo. Pitié, au moins cinq, supplia-t-il intérieurement. Il avait terriblement besoin d'une pause. Sa vue se troubla, ses mains se dédoublèrent, un signe clinique de son Alter à bout de souffle.

Encore un petit effort, Eyden, s'encouragea-t-il. C'est bientôt terminé.

Il inspira un bon coup et lorsque la roche à laquelle il s'accrochait cessa de tanguer sous ses paumes, il se remit en route. Le temps d'un mètre à peine. Eyden se tordit la cheville sur un caillou traître et glissa sur plusieurs mètres. Il se plaqua contre la paroi et réussit à stopper sa chute en se bloquant sur une mince corniche qui dépassait de la pente la plus raide qu'il ait jamais vue de sa vie.

- Zut zut zut zuuuut ! cria une voix familière. Attention devaaant !

Eyden se protégea de la fine pluie de gravillons qui dévala la pente et ne vit donc pas arriver le boulet de canon noir et blanc qui le percuta à toute allure. Dans un enchevêtrement de cris de douleur et de peur, de membres et de cailloux, Eyden roula sur plusieurs mètres jusqu'à ce qu'un... truc ne s'enroule autour de son bras et que sa chute ne soit brutalement stoppée.

Des Couleurs plein le Coeur |MHA|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant