Académie d'Excidium - ARC 2: Révélation

Chapitre 31 : Ellipse #3 - La chute

Dans les couloirs d'un magnifique château à la pierre de taille sombre, et aux icônes religieuses et héroïques disséminés dans les murs, courait une jeune fille emprise aux larmes et à la tristesse. Elle traversait ainsi les allées comblées de drapeaux héraldiques, et de tableau représentant la famille Vinctory. Cette toute jeune fille brune aux grands yeux noirs, le nez fin, le front haut et proéminent et à la peau grise arriva ainsi, son visage humide des pleurs dans les jardins du palais. En s'asseyant dans l'herbe caché par quelque buisson, elle se mit sur la longue traîne de robe qu'elle possédait en son derrière et jeta vivement un éventail dans les fleurs devant. Elle se re-laissa ensuite plongé dans les larmes.

« Eh bien ? » Fit une voix juste à côté d'elle. C'était un gamin du même âge, le regard nonchalant et le sourire malicieux. « Ça fait longtemps que je t'observe, et tu ne fais que pleurer. C'est pas fatiguant d'être une pleurnicheuse... »

- « Aaaaahhh ! » Et elle lui jeta tout d'un coup sa pince qui retenait sa chevelure. Le garçon eut juste le temps de se baisser, puis de rage, elle s'avança et tenta de le pousser par terre, par réflexe il se tenu dans sa chute à un poteau d'un petit porche, où trônait une belle table orné d'un plateau de fruit. Elle courut pour prendre les fruits et s'apprêta encore à les lancer.

Le gamin s'écria totalement enjoué : « Bah alors ? C'est pas bien de gaspiller la nourriture ! »

- « T'es qui toi pour me soûler ainsi ? » Cria-t-elle sortant de ses gonds.

- « Je suis le prince ! William Vinctory. »

- « Quoi ?! » Et elle se mit à genoux pour saluer le noble petit enfant dont les titres étaient évidemment plus important que les siens.

- « Bah voilà ! Tu es une bonne domestique. » Rigola-t-il.

Sans qu'il s'en rende compte, la fille lui flanqua une gifle et il tomba par terre : « Je te déteste ! » Cria-t-elle. Et elle partit en courant, les larmes aux yeux, sans se retourner de peur d'avoir fait la plus grande bêtise de sa vie, s'attaquer au prince impérial.

Elle se dirigea dans sa chambre. Le garde chargé de sa sécurité cria aussitôt : « Madame Aguentina ! Je vous cherchais... » Mais sans lui répondre, elle entra dans sa chambre et la ferma à clé. Elle se jeta sur son beau lit double fait d'une magnifique couette violette et d'un plaide gris. Elle prit le coussin de même couleur que sa couverture et le frappa avec toute sa rage. « Je déteste la vie ! Je la déteste. » Elle s'effondra en larme, et encore une fois elle chuchota cette phrase.

Pendant au moins trente minutes, elle s'accrocha à cet état, à ces mots, à sa dépression, rien ne semblait lui enlever le mal qu'on lui avait infligé.

***

Soudain, un bruit fit son apparition. Sonné par ce son brusque qui tapait quelque chose, elle se leva en essuyant le liquide qui traversait son visage et tenta de remettre correctement ses cheveux en bataille. « Qu'est-ce ? »

Le bruit réapparut. Elle sursauta. Aussitôt, elle se dirigea au niveau de la fenêtre pour voir qui s'était.

« Boum »

Le bruit venait effectivement de la fenêtre, d'un caillou lancé depuis les jardins. Sans demander son reste, elle l'ouvrit et s'aperçut qu'en bas, en tenue de prince impériale, le regard fier et le sourire malicieux se tenait le même garçon que tout à l'heure elle avait giflé.

« Qu'est-ce que tu me veux ? » Fit-elle légèrement en rougissant. Soudain, une autre fille arriva, ainsi qu'un autre garçon, blond cette fois et venant d'Elysalie. « Comme tu pleurais, je me suis dit que tu pouvais jouer avec nous. »