– Mais dis-moi, à quelle heure êtes-vous arrivés au monastère.
– Nous avons dû arriver au monastère aux alentours des dix-sept heures, je dirais. À peine j'étais descendu de ma monture que je l'avais déjà remarqué. Elle était d'une beauté époustouflante. Elle avait les yeux d'un bleu extrêmement clair et profond au point de se demander si elle n'était pas aveugle. Ses cheveux étaient longs, lisses et noir de jais. Elle avait la peau aussi pâle que celle de Blanche neige dans les contes de Perrault. Avec bien sûr, les lèvres rosées qui vont avec.
Ah ! Ça me rappelle ce que j'ai écrit plutôt. Ironique. Non ?
– Seulement ... comment te l'expliquer ... disons que, j'avais remarqué que cette pâleur n'était pas naturelle. Elle n'était pas comme celle de Blanche neige. Elle paraissait malade. Très malade. Mais visiblement, personne ne s'en inquiétait et pourtant cela se voyait à dix kilomètre. Non. Il y avait seulement moi que cela intriguait. Et j'avais une folle envie de connaître la vérité.
Tu prends une pause ! Est-ce que par hasard tu cherches à me dire que tu souhaites ne pas être dérangé dans tes souvenirs ? Bon, ne t'inquiète pas. Je suis capable d'attendre, encore. Marmonne autant que tu le veux dans ta barbe et rappelles-toi bien de ce mauvais moment que tu as passé loin de cette fille. Car je veux tout savoir. Tout. S'il te plaît, ne néglige aucun petit détail, que je puisse en faire tout un exposé pour les deux autres garnements. Allez, s'il te plaît ! J'ai et ils ont besoin toi. Même s'il y en a un qui ne veut pas l'admettre. Allez, parle maintenant !
– Je n'arrivais à taire cette faim que j'avais de découvrir ce que se tramait. En plus d'avoir réussi à voir cette « anomalie » – je m'excuse du terme que j'utilise mais, je n'ai pas d'autres mots pour exprimer sa peau anormalement blanche comme celui du dernier cadavre que j'ai vu – ...
– Ne t'excuse pas, l'interromps-je sans qu'il ne fasse attention à moi pour autant.
– ... je suis parvenu à voir qu'elle avait quelques blessures encore toutes fraîches qui remontaient tout près de sa nuque. Et je le sais parce que je le voyais. Le col de sa tenue était teinté de rouge près de la naissance de ses cheveux. Je n'en voyais que le bout, mais j'imaginais très bien à quel point elles devaient être immenses. Elles devaient partir du bas de sa nuque, voire de la pointe de son cuir chevelu et descendre, et descendre jusqu'en bas de son dos. Je m'imaginais parfaitement les coups de cravache qui donnèrent de grosses plaques rouges ; ceux des fouets lui transperçant la peau et ce jusqu'à l'os ; ceux du martinet ou du bâton et encore bien d'autres armes qui servaient à la torture. En tout cas, c'est ce que je m'étais imaginé, car c'est le genre de chose que j'avais déjà pu voir quand j'étais jeune.
– Tu avais déjà vu des personnes se faire torturer ?!
Encore absent ou il ne veut pas me répondre ? En même temps, je comprends un peu son silence. Moi non plus je crois que je serais incapable de répondre à ce genre de question.
– Eh... tu es allé la voir comme ça ? Sans motif ou petit cadeau pour essayer de l'impressionner ?
– Oh ! Non, non jamais je n'aurais osé faire ça.
– Eh bien, qu'as-tu fait alors une fois que tu avais fini de t'imaginer la profondeur ... de ses blessures ?
Ah ! Il a dû sentir de la pitié dans le ton de ma voix. Je n'aurais peut-être pas dû relancer le sujet des blessures de J... de cette femme. Enfin, de cette jeune fille. Après tout, elle n'avait que huit quand ils se sont rencontrés.
– Pour commencer, je ne suis allé la voir qu'une heure plus tard.
– C'est vrai que c'est bien mieux d'aller voir une gente dame sans fleur ou cadeau une heure après l'avoir vu et l'avoir scruté de toutes parts du corps, ai-je dit sur un petit ton moqueur afin d'essayer de détendre l'atmosphère pesante.
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L'inconstance des Sentiments
RomanceUn jour, après avoir passez une bonne dizaine d'années dans un rustre monastère, quelqu'un vint chercher la belle, délicate et naïve Jane. Ou plutôt Hyacinthe. Enfin bref, du jour au lendemain, le mariage frappe à sa porte ... C'est un homme de bon...