Deuxième partie : Chapitre 4 → L'art d'éprouver de la gêne et de la passion

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 – Je ne sais plus trop. Mais je pense ... je pense que je voulais déclarer mon amour et la sincérité de mes sentiments. J'avais compris que j'étais amoureux. Je ne sentais plus cette hésitation au fond de mon cœur. ... Je voulais la faire mienne et être sien. ... J'aurais voulu m'excuser auprès d'elle pour ne pas lui avoir écris en quatre ans ; de ne pas être aller la voir pendant neuf ans et peut-être de l'avoir oubliée pendant quelques instants aussi. Je voulais lui expliquer tout ça mais elle ne m'en a pas laissé le temps.

– Pourquoi ? Qu'est-ce qu'elle a fait pour que ...

– Elle m'a sauté dessus ! me coupe-t-il.

– Pardon ?! Rassure-moi, c'est une blague j'espère, dis-je choqué par ses mots.

– Pas le moins du monde.

          D'accord. Alors ... là, maintenant, je crois que mes neurones ont cessé de fonctionner. Mais qu'est-ce qu'il me baragouine ?

– Tu ne comprends pas ? Alors je vais t'expliquer plus clairement. Elle est venue celer ses lèvres aux miennes. Nos bras entourant le corps de l'autre. Avec sensualité.

– C'est bon ! J'avais compris.

– Qu'est-ce que c'est amusant de te voir si gêné par de simples phrases.

          Parle pour toi. Tu es exactement comme moi.

– Mais vois-tu, quand je me suis réveillé le lendemain matin, à ses côtés, et j'ai un peu regretté.

– Comment ça ? Tu pourrais t'expliquer. Comprends moi, je suis très surpris par ce que tu viens de me dire, et là tout de suite, je ne suis pas très sûr de comprendre ce que tu cherches à me narrer. J'ai l'impression aussi que tu te paies ma tête.

– Eh ben ... disons que je crois que j'aurais aimé d'abord lui parler et qu'on apprenne avant tout à se connaître psychiquement plutôt que physiquement. ... J'aurais aimé connaître tous ses points faibles comme ses points forts. Ce qui l'a rendait heureuse et malheureuse. Ce qui l'a faisait sourire et ce qui l'a rendait triste. Je voulais connaître toutes ces petites choses avant de faire ce que l'on avait fait. ... Mais je pense que j'aurais aimé par dessus tout lui faire la cour. Malheureusement, même ça, je n'ai jamais pu le faire, dit-il avec beaucoup de regret sur le visage. C'est aussi pour cela que je n'ai pas utilisé le terme de « coucher ensemble ». J'aurais même pu dire que l'on s'est « envoyé en l'air ». Parce que c'était un acte sans amour.

– Mais pour elle aussi c'était ...

– Un acte sans amour, m'interrompt-il ? Oui. Elle ne me l'a jamais dit mais ... quelques années plus tard, quand je lui ai demandé pourquoi elle avait ça, elle m'a répondu : « C'était le seul moyen que je voyais pour te remercier de m'avoir sauvé. Le seul qui pouvait rembourser ma dette envers toi. ».

– Sa dette ?

– Elle a longtemps cru qu'elle me devait quelque chose parce que je l'avais sauvée du monastère.

– Je vois, dis-je bouche bée. Bon, changeons un peu de sujet. Comment elle était ... au petit matin ? ... Enfin ... Je ... Arrête avec ce sourire moqueur ! Tu sais très bien qu'il n'y a aucune allusion dans ce que je veux te dire.

– Je sais, rigole-t-il. Je veux juste te charrier un peu. Dis-moi clairement ce que tu veux me dire.

– Je veux dire ... Est-ce qu'elle allait mieux ? Elle n'était plus malade ?

– Elle n'en avait plus l'air. Je l'ai regardé attentivement, et elle dormait paisiblement. Je lui caressais le visage, je lui remettais les cheveux en place ...

L'inconstance des SentimentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant