Deuxième partie : Chapitre 9 → L'art d'éprouver de la peur et de la sûreté

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 – Et toi, t'es qui ?

          Je ne sais pas pourquoi mais je n'ai pas réussi à lui répondre tout de suite. 

          Il était intimidant. Avec des cicatrices par tout sur son corps et sa marque sur son bras droit. Un loup ! Comme celui du vieux.

– Ha ! J'ai compris. Tu es le fils qui déteste par-dessus tout son protecteur.

          Comment il sait ça ? Je sais que ce n'est un secret d'état pour personne mais il ne me connaît pas et moi non plus. Alors comment ? Il faut m'expliquer là.

– Ouais, je suppose qu'on peut dire ça de cette façon.

– Il n'y a pas trente-six façons de définir votre relation.

          Il tourne sa tête vers cet homme qui est encore absent, assit sur une racine épaisse. Puis il s'attarde vers les cendres que j'avais posé plutôt.

– Bon, moi je suis venu pour les cendres. Passe-les-moi.

– Et pourquoi je ferai ça ? Je ne te connais pas. Et puis, as-tu un quelconque liens avec elles ?

– Bien sûr.

– Comment pourrai-je te croire alors que je ne te connais pas. En plus de ça, tu es bizarre : tu es à moitié dévêtu avec seulement ton pantalon sur toi ; tu t'adresses à moi comme si l'on se connaissait depuis toujours et il y a plein de loups avec toi derrière. C'est un peu suspect.

– Si tu le dis.

– Et puis tu viens d'où ? De la forêt ? Au vue toutes les cicatrices que tu as sur le corps ça ne m'étonnerais même pas. Alors dis-moi pour ...

– Ah ! Ah !

          Quelqu'un rit ? Si ce n'est pas moi, ni cet homme mystérieux, alors ça ne peut être que lui.

          Qu'est-ce que ... Pourquoi il rigole comme ça ? Mais surtout, depuis quand il est réveillé ?

– Eh ben, ce n'est que maintenant que tu te décides à reprendre du poil de la bête ?

– Ho, s'il te plaît, ne sois pas trop méchant avec moi. Tu sais très bien à quel point c'est difficile pour moi en ce moment, Conan.

          Conan ? Le frère de Hyacinthe. Celui qui leur a annoncé la mort du père de sa sœur.

– Je te laisserai tranquille une fois que tu m'auras rendu les cendres de ma famille ainsi que cet objet qu'il y a dans ce sac. Après tout, c'était l'une de ses dernières volontés.

– Très bien, très bien. Mais avant toutes ces formalités, fais donc la connaissance de Azel.

– Pourquoi je ferais ça ?

– Parce que la dernière fois que l'on sait vu, tu m'as dit que tu pourrais le « sauver ». L'aider ou je ne sais quoi. Donc voilà ! Je te l'ai amené comme convenu.

          Il réfléchit. Il réfléchit longtemps sans donner de réponde. Et en même temps, il ne cesse de me dévisager. Du haut de mon cuir chevelu jusqu'à la pointe de mes orteils. Il me dévisage pendant au moins cinq minutes. Visiblement, cela n'inquiète pas le vioc. Il a même plus tôt l'air rassuré. Conan m'a demandé de rendre les urnes à mon père.

          Après un soupir, j'ai exécuté sans bronché et je ne sais pas pourquoi. Mais quand je le regarde, pour je ne sais quelle raison, il m'apaise malgré son air intimidant. Malgré les loups qu'il y a derrière lui et ses profondes cicatrices.

– Alors. Tu as fini de le scruter ? Comment tu le trouves ?

– Il a énormément changé depuis la dernière fois que l'on s'était vu. Enfin, il a changé physiquement, et en mieux. Avant, il était tout gringalet. Maintenant, c'est un vrai fauve. C'est à s'en couper le souffle. Par contre, est-ce qu'il a changé mentalement ?

L'inconstance des SentimentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant