– ... Personnellement, je n'en suis pas si sûr. Je sais pertinemment que tu ne cherches pas à te donner un genre, mais par pitié ... Accouche ! Azel et Thalia ne connaissent pas l'histoire comme moi. Et contrairement à eux, j'ai eu la chance ou la malchance de la vivre. ... Avec l'âge, j'ai vite compris. J'ai réussi à faire des liens entre vous et nous. Et les deux autres guignoles les ont très bien fait ces liens mais c'est tout. Ils ne comprennent pas et c'est normal. Alors, je t'en supplie ... ne fais pas ça pour moi mais pour eux. Parce que, même si Conan à raconter certaines choses à Azel, ils ne savent pas tout. ... Il n'y a que toi qui ... qui sait ce que tu as fait.
– Je sais, dit-il la larme à l'œil. Mais ce n'est pas facile. Rien que de te parler de cette nuit à toi, c'est dur. Justement parce que tu en as vu plus que les autres. Tu nous a vu dans les meilleurs comme dans les pis moments, alors que Azel et Thalia nous ont toujours vu dans les plus épouvantables. ... Ils m'ont toujours regardé d'un mauvais œil. À chaque fois, je sens le jugement, la rancœur et l'indignation dans leurs expressions. Et ...
– Oui, je sais, le coupe-je. Mais, regarde-moi. Regarde-nous. Et est-ce que Thalia et Azel t'ont critiquer ouvertement ? Non. Par contre, je pense qu'ils l'ont fait en écrivant, vu tout ce que j'ai lu. Mais ça ne change pas le fait qu'ils t'aiment tous les deux. Et moi, je ne te critique pas pour autant que je sache. À vrai dire je peux même comprendre l'hystérie de Hyacinthe vis-à-vis de toi mais j'embrasse aussi la façon dont tu as agit. Sûrement parce que je crois – même si je tente de m'en persuadé du contraire – que j'aurais fait comme toi. ... Parce que l'amour nous change. Il nous différent.
– Merci Gabriel, me sourie-t-il malgré ses larmes. Si seulement Azel pouvait être comme toi. Je veux dire ... moins tranchant et plus compatissant.
– Oh, tu sais, il parle. Il parle beaucoup même. Mais au fond, il penserait comme toi et moi. Seulement, il ne le dira pas. Il est trop buté pour ça. Trop en colère. ... Et puis, même s'il ne souhaite que ta mort, tu restes son père. Il y aura toujours un moment dans sa vie où il pensera du bien de toi. Et cela, simplement parce qu'avec Hyacinthe vous lui avez donné naissance. Il est ta chair et son sang. Et si tu n'avais pas été là, il ne serait pas de ce monde. Il ne peut que te remercier pour ça.
– Tu ne sais pas à quel point tes mots me font du bien. Vraiment. Ils sont à la fois doux et puissants.
– C'est toi qui m'as appris à parler comme ça. Surtout en politique parce les gens...
– ... sont de vrais escrocs, connards et abruti, fini-t-il ma phrase.
– Ah ! Ah ! Comme au bon vieux temps, hein.
– Bien sûr, rit-il. ... Tu veux un autre café ?
– Dis-moi d'abord ce qu'il s'est passé après. Quand vous vous êtes réveillés.
– ... Eh bien, pour commencer, je n'ai pas dormi de la nuit. Ou j'ai dû somnolé en tout cas. Mais c'est tout. C'était le cas pour Hyacinthe aussi. Elle a dû dormir un peu pendant la nuit mais sans plus. C'est au petit matin que nous nous sommes endormi.
– Comme dans la maison après sa sortie du monastère.
– C'est ça. Les cris des oisillons étaient un peu comme des motifs de sommeil pour nous. Un peu comme les réveils mais dans l'autre sens. Ma merveilleuse femme s'est endormit avant moi et s'est blottit contre mon torse, ses bras entourant ma taille. Elle me serrait tellement fort qu'elle m'en faisait mal. Ses doigts s'enfonçant dans ma peau fraîche et frissonnante de désir. ... Elle se recroquevillait en boule comme si elle avait peur de quelque chose. Comme aujourd'hui, j'ai pleuré de souffrance pour moi mais aussi pour elle. Je ne savais pas quoi accomplir pour la faire se sentir mieux. Puis, elle s'est mise à crier « Maman ! ». Et cela à plusieurs reprise et plus rapidement : « Maman. Maman. Maman. Maman. » dans son sommeil. Et inconsciemment elle me mordait le bras. Jusqu'au sang, encore. Elle gesticulait dans tous les sens : faisant ses pattes de lapins, ses bras m'enserrant toujours plus forts, sa tête tournoyant entre mes épaules. Mais elle restait toujours dans le creux de mon corps et mes bras continuaient de l'entourer malgré sa force. Je lui laissais l'intérieur de mon bras pour qu'elle morde quand elle en avait besoin.
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L'inconstance des Sentiments
RomanceUn jour, après avoir passez une bonne dizaine d'années dans un rustre monastère, quelqu'un vint chercher la belle, délicate et naïve Jane. Ou plutôt Hyacinthe. Enfin bref, du jour au lendemain, le mariage frappe à sa porte ... C'est un homme de bon...