Épilogue

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            Quand je suis arrivée avec Gabriel à la maison de notre père, personne n'ai venu nous ouvrir. Alors c'est vrai que jusqu'ici nous n'avions jamais daigné toquer à la porte d'entrée mais nous espérions qu'il serait content que nous ne débarquions pas dans son humble demeure comme des voleurs – pour une fois.

– Bonjour, demande Gabriel. Il y a quelqu'un ? Hé ho !

– ... Je vais voir dans le salon, je te laisse regarder dans sa chambre.

– D'accord, me répond-il.

          Aucun de nous deux n'avions trouvé l'homme en question. Il ne se trouvait nul part à l'intérieur et nous trouvions cela étrange car pendant un peu plus d'une décennie, jamais il n'était sorti sans quelqu'un pour l'accompagner.

– Il es peut-être dans le jardin.

– Cela m'étonnerait fortement mais allons-y pour voir.

          Pareil. Il n'y avait personne dans le jardin. Jusqu'à ...

– Ah !! Gab...

          ... ce que je l'aperçoive dans un recoin du jardin. Je me suis arrêté brutalement et j'ai fini par tomber en arrière tellement la peur avait emparé mon corps ainsi que mon esprit.

          Gabriel arriva en courant et criant : « Je suis là Thalia. Qu'est-ce que... ? ».

          Lui comme moi, nous ne finirons jamais nos phrases respectives. Nous avions eu le droit a un spectacle des plus horrible jamais vu depuis la mort de notre mère : cet homme que nous étions venus voir se trouvait assit, sur une chaise à bascule ; des feuilles fermement empoignées ainsi que le livre que moi et mes frères nous sommes tant donnés de mal à écrire ; les yeux mi-clos dénués de tous sentiments chaud.

          Il avait la peau pâle. Des joues un peu plus creusées. Des lèvres sèches et bleutés. Les bouts des ses doigts aussi devenaient bleus.

          La seule chose qui pouvait encore nous faire croire qu'il était en vie était ses yeux : des larmes humides arrivaient toujours à se frayer un chemin jusqu'au sol. Elles ne coulaient plus aussi vite mais elles continuaient leur route. Paisiblement.

– Tu vas bien, me demande avec une voix tremblante Gabriel.

– Oui. J'ai juste trébuché en le voyant. ... Tu crois qu'il est...

– Il est mort, me coupe-t-il sèchement.

– Non ! Impossible. Regarde ses ...

– Faisons-nous une raison Thalia, m'interrompt-il de nouveau avec un ton plus autoritaire. Il n'est plus de ce monde. Et plus vite nous nous y ferons, mieux nous nous porterons. C'est ce qu'il voudrait.

– Mais ... Comment allons-nous l'annoncer à Azel ? Il devait nous rejoindre ici, aujourd'hui. Dans la soirée. Comment va-t-on faire ?

– Je n'en sais rien Thalia, crie-t-il. Je suis autant dépassé que toi. ... Faisons simplement comme hier matin. Laissons-lui une lettre. De toute façon, ils emporteront le corps aujourd'hui et l'incinération n'aura lieu que demain au plus tôt. Et dans le pire des cas, ce sera dans deux jours.

– Où est-ce qu'on doit la laisser ? Ici ou chez nous ?

– ... Tu parles de la lettre ? ... Si tu veux, nous pouvons en laisser deux. Une ici, une dans la cuisine de notre maison.

– D'accord.

– Je vais les écrire. Toi, va t'asseoir dans le salon loin de lui. Tu pourrais ne jamais t'en remettre si tu le regardes encore deux minutes de plus. Et je vais aller chercher quelqu'un pour son corps. Ne t'inquiète pas et reste tranquille. Tout va bien se passer.

L'inconstance des SentimentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant