Troisième partie : Chapitre 13 → L'art d'éprouver de la miséricorde

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 – ... Après que Thalia et Azel se soit en allés, ma femme et moi sommes restés à nos places. Nous nous faisions face : elle me fusillait du regard et moi je pleurais toutes les larmes de mon corps en continu. Je n'arrêtais pas. J'en étais physiquement incapable.

– Qu'est-ce que tu as fait après ?

– Rien. Je suis resté là, immobile. Paralysé par la peur de faire quelque chose qui la déciderait à me tourner le dos. Puis, quand j'ai pris mon courage à deux mains pour lui parler ... elle m'a interrompu avant qu'une vocalise ne sorte : « Tais-toi. Tu as fait un choix ; moi le mien ! ». Je l'avais déçu mais elle continua sur sa lancée : « Je t'attendrai à l'endroit indiqué sur ce bout de papier. Viens quand tu lui auras légué l'entreprise. ... Je te laisse un an. »

– Un an ? Mais ... ça ne coordonne pas. Tu es resté au moins...

– Quatre ans, me coupe-t-il. Quatre ans à compte de ce jour où elle est partie. Trois ans, quand je suis venu te chercher. ... « Pas un jour de plus. »

– Comment ?

– « Pas un jour de plus parce qu'après, tu ne me retrouveras jamais plus. ». Ce sont les derniers mots qu'elle m'a dit.

          Il ne parle plus. Il est comme mort. Mort dans son fauteuil. L'amour l'a rendu tellement ... lui. Au lieu de le changer, ça a empiré sa personnalité. Il est devenu comme son père : un être capable d'aimer sa femme mais pas sa famille. Pathétique !

– La seconde d'après, je me suis écroulé au sol. Mes genoux avaient flanché. Ils ne pouvaient plus soutenir le poids des révélations que ma merveilleuse femme m'avait offert sur un plateau d'argent.

– Et c'est comme ça que vous vous êtes...

– Non ! m'interrompt-il encore. Non. Ça ne s'est pas fini comme ça. Elle m'a encore plus torturé l'esprit.

– Comment ?

– Elle est venue jusqu'à moi. ... Pour la regarder dans les yeux, je me devais de lever la tête. Ses pieds se trouvaient à quelques millimètres de moi ... et pourtant, je ne les ai pas agrippé. Mes épaules ne pouvaient être soulevées. Son visage se était à une ou deux tête de haut par rapport à la mienne. Mais ... je n'eus pas besoin de me lever. C'est elle, qui se baissa et m'accorda un baiser sur mon front et me laissa sur une phrase d'amour devenue un poison mortel pour mon cœur : « Je t'aime. Je t'aime de toute mon âme ... mais je suppose que ... tu n'avais pas besoin de l'entendre. ».

– Deux minutes. J'ai besoin de deux minutes.

           Thalia, c'est moi

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          Thalia, c'est moi. Je me suis permis de prendre ces pages et d'écrire ce qui se passe car j'ai la vague impression qu'il ne pourra pas plus en supporter. Une fois qu'il sera revenu, je le ferai partir et je garderai la lettre de Hyacinthe. Je la lirai. Très attentivement et je la réécrirai mot pour mot. Je vous rendrai l'originale, ne t'en fais pas pour ça. Mais le papier étant très vieux et l'ancre ayant un peu bavé avec le temps, je pense qu'il faudra lui apporter une petite touche de jeune.

L'inconstance des SentimentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant