Deuxième partie : Chapitre 2 → L'art d'éprouver de l'indifférence

0 0 0
                                    

           Environ une deux après notre discussion hasardeuse – si on peut vraiment appeler ça une « discussion » – nous sommes enfin arrivés au cimetière. Du moins, près de l'entrée de celui-ci.

          Au moment où j'allais descendre de la voiture, cet homme m'a stoppé dans ma course et m'a prié de ne pas continuer ma route « tout seul » selon ses dires, ainsi que de l'attendre patiemment dans cette charrette.

          Je reconnais avoir soupir de fatigue, à haute voix en plus, ce qui l'a fortement énervé. Mais j'ai cependant fait, très, gentiment ce qu'il m'avait demandé. Même si cela m'agaçait.

          Je crois que le pire là-dedans a été cet ennui total que j'ai éprouvé pendant une bonne vingtaine de minutes. Il restait planter là, sur le siège passager gauche ; les yeux fermés ; les poings liés ; comme s'il priait les Dieux.

          Oui, vous vous dites sûrement : « Qui d'autres peut-il prier à part les Dieux ? ». Eh bien, moi je vous répondrai : « Sa femme, bande d'idiot. ». Il n'a jamais cru en son Seigneur mais toujours en sa femme. Le problème dans tout ça, c'est que m'a exaspère. C'est comme un enfer. On y est parce qu'on a fauté. Et j'ai l'impression que c'est à chaque que je suis avec lui qu'il l'a prie. Ça a le don de me sortir de mes gonds.

           Une fois ce temps interminable passé, nous sommes une bonne fois pour toutes, descendus de la voiture

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

          Une fois ce temps interminable passé, nous sommes une bonne fois pour toutes, descendus de la voiture. Et je peux dire que ça a été dur.

          Il était neuf heures et demie du matin. Seules quatre heures et trente minutes sont passées. J'ai passé seulement quatre heures avec lui et j'étais déjà lessivé. Je savais que j'ai beaucoup moins d'endurance qu'autrefois mais là, ça devenait dangereux !

          Pour lui qui risquait de mourir sous les coups de ma frustration.

          Pour moi qui jouais avec deux feux : la prison ainsi que la peine de mort si elle n'était pas abolie d'ici là ; la décapitation menée à bien par Thalia.

          Ah, tiens ! Il a pris sa canne pour une fois. Ça m'étonne un tant soit peu.

          Et si j'essayais de lui faire un croche-patte avec ... Est-ce qu'il ... ? Non ! Mieux vaut ne pas y penser pour le moment. Au risque de m'attirer les foudre de Thalia.

          Nous avons marché d'un pas si faible qu'il nous aura fallu cinq minutes entre la voiture et l'entrée du cimetière. Il n'y avait pourtant que 100 mètres, même pas, entre ces deux points !

          Si ce vioc voulait ma mort, eh bah c'était bien parti pour.

        Mon Dieu, faites que je ne meurs pas des mains de Thalia ! Par pitié ; je vous en prie ; je vous en conjure !

          Nous n'avions toujours pas mis un pied dans ce boulevard des allongés à la fin de cette sorte de prière que j'ai prononcé d'une voix presque inaudible pour un être sans capacité réduite.

L'inconstance des SentimentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant