Troisième partie : Chapitre 3 → L'art d'éprouver du mépris

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 – Nous sommes simplement aller au cimetière pour récupérer les cendres de la famille de Hyacinthe. Puis nous sommes allés à la rencontre de Conan. Le frère de celle-ci. Et c'est tout. C'est tout ce que nous avons fait de la journée. Nous avons réussi à discuter normalement pour la première fois depuis une dizaine d'années et à la fin de la journée, oui, au lieu de m'appeler « le vioc », il m'a appelé « le vieux » puis « papa ». Voilà.

– À quelle heure est-il parti d'ici ?

– Hmm, je ne sais plus trop. Il devait être dix-neuf ou vingt heures, je suppose.

– D'accord.

– Mais je ne comprends pas. Il n'est pas venu vous voir après être parti de chez moi ?

– Non. Il l'a dit dans sa lettre. C'est à se demnder si tu l'a vraiment lu.

– N'a-t-on pas le droit de perdre la mémoire ?

– ... On l'a attendu jusqu'à vingt-trois heures puis on est parti se coucher avec Thalia. Et ce matin, c'est justement elle qui a découvert la lettre que tu as lu. Elle avait l'air triste et abattu. Et moi, je me suis mis dans une colère monstre. Je crois qu'elle ne m'a jamais vu comme ça, dis-je en passant ma main dans mes cheveux gêné par ce que j'avais fais.

– Je vois. Je comprends mieux pourquoi tu as débouler ici d'aussi bon matin.

– ... Dis-moi pourquoi vous êtes allés voir Conan.

– Hyacinthe souhaitait que je lui remette les cendres de sa famille.

– Ah oui ? Et tu était obligé d'amener Azel ? C'était vraiment une obligation ou tu en a juste fait qu'à ta tête pour qu'il porte les urnes ? Oh ! Et, ont-ils discutés tout les deux ?

– Je répondrais pour les deux questions : pas vraiment.

– Ah oui. « Pas vraiment ». Pourtant, il me semble que pendant le dernier enterrement qui nous a tous réuni, Conan était particulièrement attiré par Azel. Par sa personnalité, je veux dire.

– Attiré est un bien grand mot. Et puis ils ne se sont pas reconnu tout de suite quand ils se sont vu. Azel avait même oublié son existence. Quant à Conan n'en parlons pas même.

– Hmm, je vois. Mais si je rappelle bien, ton beau-frère avait tout de suite cerné Azel.

– Oui. Peut-être mais je ne me rappelle pas.

– Il disait que c'était un enfant en manque d'affection mais en dépit de ça, il était très altruiste et loyal. Particulièrement indépendant aussi. Qu'il avait une soif de liberté et réclusion en même temps. ... Donc, vois-tu aujourd'hui, avant de venir te voir et maintenant que tu m'as parlé de Conan, mes interrogations ne font que s'intensifier. Et la question que je me pose depuis ce matin est celle-ci : Est-ce que la forêt ne serait pas le moyen qu'il est trouvé d'être libre, entouré mais à la fois seul être humain de celle-ci ?

– Peut-être. Va savoir ce qu'il pense. Il ne dit jamais clairement ce qu'il a dans la caboche.

– Au contraire. Il lui arrive parfois de t'appeler « papa » ou « mon père » quand il parvient à se souvenir des bons moments que vous avez pu partager. Même s'il n'y en a pas eu beaucoup. Et c'est là où tu te trompes. Il est capable de dire tout ce qu'il pense seulement il ne le fera jamais en face de la personne concernée.

– Tant mieux pour toi si tu as pu voir ces instants où il m'appelait comme ça.

– ... Bon, maintenant que je me suis calmé, j'ai une question pour toi.

– Vas-y. De toute façon ça ne pourra jamais pire que ton entrée fracassante.

– Hmpt. Je vais prendre ça pour un compliment. Non, plus sérieusement. Peut-on reprendre ton histoire là où tu l'avais arrêté avec Azel ?

– Oui on peut. Mais, malheureusement, je n'ai pas envie de réexpliquer ma nuit catastrophique avec Hyacinthe.

– Hmpt. Ha ! Excuse-moi, mais ça tombe bien parce que selon ce qu'avait écrit Azel, c'est bien la dernière chose que tu ne lui ais pas expliqué.

– Ah. Le fourbe. Tu as tout lu avant de découvrir sa lettre ?

– C'est exactement ça. Bravo et bonne pioche comme dirait Azel. Thalia n'a pas eu le temps de le lire malheureusement car je suis parti avec sans m'en rendre compte tellement la colère s'était emparée de moi. Enfin bref, vas-y. Et contrairement à lui, je ne te lâcherai pas d'une semelle. Surtout que tu m'as menti il y a deux minutes de cela. Conan et lui ont discuté très sérieusement tout l'après-midi en te laissant seul dans la forêt. Ça lettre le dit aussi. Tu es sûr de l'avoir vraiment lu ? Parce que j'en ai pas l'impression. Mais bon, c'est hors-sujet alors revenons à nos moutons veux-tu. ... Oh, et pourrais-tu me servir un café ? Avec toute ses émotions je n'ai même pas pris le temps de manger ce matin.

– Si c'est demandé avec tant de sarcasme avec plaisir Gabriel.

– Je te remercie d'avance, « papa », dis-je avec un air satisfait et mesquin. Quelle idée il a eu de t'appeler comme ça ! Je n'en reviens toujours pas.

– Tiens. Ton café. Par contre je n'ai pas de sucre. Il risque de ne pas te plaire.

– Ce n'est rien. Au contraire, je serai tellement écœuré par le goût amer de tes talents culinaires que je vais préféré me concentré sur ce que tu me raconteras.

– Hmm. Je vois. Eh bien, si tu n'y vois aucun inconvénient, commençons.

– Parfait. Mon carnet et moi n'attendions plus que toi. Assis-toi dans ton fauteuil. Celui en face. Juste en face de moi. Histoire que je puisse bien regarder dans le blanc de tes yeux verts et que je puisse déceler chacun de tes mensonges.

– Je sens que je vais regretté de ne rien avoir raconté à Azel. Quel gâchis !

– Tu as raison. Parce qu'avec moi, ça ne sera pas une partie de plaisir. Je vais te faire déballer ton sac et ce jusqu'à ce que tu succombes dans tes larmes ou ta honte. ... Donc je te prierai de tout raconter. Même vos partie de jambes en l'air s'il le faut. ... Allez. Je suis prêt. J'attends.


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L'inconstance des SentimentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant