Troisième partie : Chapitre 9 → L'art d'éprouver de l'amadouement

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          Treize heures quarante-et-une. Nous sommes dans l'un des seuls restaurants de la ville.

          Il a prit une salade et moi du cerf. Il m'assure qu'il n'est pas végétarien mais je ne me rappelle pas l'avoir déjà vu manger de la viande depuis un bon moment.

          Enfin, ce n'est qu'un détail. Et s'il ne veut pas en manger, ce sera son problème.

– Je peux savoir comment elle est cette fille ?

– Non. Dans tes rêves. Et mange tes graines.

– Ses graines dont tu parles portent le nom de « salade ».

– Oui comme celles que tu as fait croire à Thalia.

– De quoi parles-tu ?

– De tes absences.

– Ah. Je suis grillé, c'est ça.

– Croyais-tu vraiment que je ne l'avais pas remarqué ? Au début, je comprenais. Après un tel évènement c'était normal que tu sois dans un état de choc. Mais maintenant ça fait plus de dix ans. Depuis le temps, je pense que tu as réussi à t'en remettre. Et puis, je n'ai jamais cru à ce que me racontait Thalia. Seulement sur ce sujet je tiens à préciser. ... Mange je te dis. C'est moi qui vais faire la conversation le temps du repas.

– D'accord alors je ne vais pas me gêner.

– Ah, tiens un peu de ma viande. ... Ne me regarde pas comme ça et mange. Sinon dans deux jours, tu goûteras à du gibier à chaque repas. ... Donc, pour commencer, dis-moi pourquoi tu nous a fait croire que tu étais malade. Et je veux que tu répondes tu tac au tac. J'en n'ai rien à faire de tes explications pour ça. Sauf si ça a un rapport avec ce que tu me raconteras tout à l'heure. ... Allez. J'attends.

– ... Hyacinthe voulait que nous nous réconcilions en vous révélant la vérité. Moi je voulais me réconcilier avec vous sans rien vous dire.

– Deuxième question : Pourquoi as-tu fait patienter Thalia pendant dix mois ?

– C'était la première que je devais me mettre à nu. Je ne savais ni par quoi commencer, ni comment le formuler. J'avais peur de dire quelque chose de travers. Thalia surinterprète tout ce que je dit. Azel aussi. Je tenais à faire attention à ce que je sois bien compris – par les deux.

– Troisième question : Pourquoi m'as-tu écrit ? Tu m'as envoyé une lettre pour me dire de prendre des congés et de rejoindre Thalia. Et d'amener Azel. Qu'il serait le prochain à qui tu raconterais la suite de ton histoire. Pour au final ne rien lui dire. Je trouve ça suspect.

– Je t'ai écrit car pour une fois j'avais envie de déballer mon sac.

– Je n'en crois pas un traître mots.

– ... Je ne savais pas jusqu'où Thalia devait me faire parler, et c'est quand j'ai su que je t'ai écrit. J'ai découvert également tout ce que vous vouliez savoir. Autrement dit, tout ce que vous me cachiez. J'ai également vu la lettre que Hyacinthe vous avait laissé. Et je sais que pour vous trois, ces paroles sont comme des prophéties prononcé par un dieu. J'ai compris avec tellement de facilité que vous ne lâcheriez pas l'affaire. ... Et, je sens mon heure arriver.

– Ah. Tu veux...

– Non, me coupe-t-il la parole.

– ... Alors quatrième question : Pourquoi as-tu présenté Azel à Conan ?

– Tu es encore figé là-dessus.

– Oui et jusqu'à ce que tu craches le morceau.

– ... Pour qu'il aille mieux.

L'inconstance des SentimentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant