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Dansant nerveusement d'un pied à l'autre, je lève le poignet, prête à frapper à la porte, mais j'hésite une fois de plus. Mon cœur bat la chamade, chaque pulsation résonnant dans ma poitrine comme un tambour. Je prends une profonde inspiration, chassant toutes pensées négatives qui tentent de s'immiscer dans mon esprit. Je me dis qu'il est temps de passer à l'action. Mon poing s'abat trois fois contre la porte, résonnant dans le silence ambiant : aucune réponse.

Je me recule légèrement, scrutant l'entrée, espérant apercevoir un mouvement à travers la vitre. Après quelques instants, je décide de réessayer, cette fois en appuyant sur la sonnette. Le son aigu résonne dans l'air, et je patiente, légèrement gênée. Je me demande si j'ai bien fait de venir , si je ne dérange pas, si je ne suis pas trop intrusive. La porte s'ouvre finalement lentement, révélant un garçon.

Il a des cheveux bruns, indisciplinés d'une manière qui lui confère un charme désinvolte et captivant. Je dirais qu'il a quelques années de plus que moi, peut-être trois ou quatre, ce qui lui donne une certaine assurance, une maturité qui attire l'attention. Ses mèches mi-longues tombent sur son front, dissimulant ses yeux noirs en amande, bridés, qui lui donnent un air mystérieux et exotique. Je me demande s'il a des origines asiatiques, ce qui ajoute une couche de complexité à son allure déjà intrigante.

Malgré moi, mon regard l'analyse, capturant chaque détail de son apparence fascinante. Il est torse nu, révélant un corps sculpté, chaque muscle parfaitement défini, fruit d'un entraînement acharné et d'une discipline de fer. Ses épaules larges et sa taille fine dessinent une silhouette athlétique qui ne laisse personne indifférent. Une vague d'admiration m'envahit, mêlée à une certaine gêne. Sur le côté droit de son pectoral, un tatouage d'aigle menaçant tenant un serpent entre ses griffes attire mon attention. Ce symbole puissant semble raconter une histoire de conquête et de lutte, un mélange de force et de vulnérabilité. Juste en dessous, un mot soigneusement calligraphié en anglais : "I am my own demon, and I accept every scar as a symbol of my struggle." Je le traduis dans ma tête : « Je suis mon propre démon, et j'accepte chaque cicatrice comme un symbole de ma lutte. » Ces mots résonnent en moi, évoquant une profondeur troublante qui me laisse songeuse.

Mon regard descend encore, s'attardant sur ses abdominaux sculptés, chacun d'eux semblant avoir été taillé avec soin par le temps et l'effort. Je me demande combien d'heures il a passées à se forger cet aspect, combien de sacrifices il a dû faire. Puis, mes yeux s'arrêtent sur le V de ses hanches, une ligne parfaite qui se dessine avant de disparaître dans la ceinture de son pantalon. Son allure athlétique et séduisante me trouble, éveillant en moi une curiosité insatiable, comme si je voulais percer le mystère qui l'entoure :

- Tu t'es trompée d'adresse ?

Je sursaute, comme prise en flagrant délit, et relève la tête, la secouant de gauche à droite pour lui signifier que ce n'est pas le cas. Mon cœur bat un peu plus vite.

- Non, je ne me suis pas trompée d'adresse. Je suis là pour voir Hunter.

Ce n'est pas la première fois que je viens chez lui. En réalité, toute sa famille me connaît, et je connais également chacun d'eux. Pourtant, c'est la première fois que je croise ce type. Il a une allure désinhibée, presque provocante, ce qui est agaçant.

- Et t'es qui, toi ? me demande-t-il paresseusement, ses bras croisés contre son torse, un sourire en coin qui laisse entrevoir une certaine arrogance.

- Sa petite amie, dis-je, essayant de garder ma voix ferme.

Je le vois hésiter un instant, son regard se durcit légèrement, puis il s'écarte de la porte pour me laisser entrer. Sa voix suave résonne alors légèrement dans mes oreilles :

- Hunter a eu un accident. Il est dans sa chambre, il n'est pas encore complètement rétabli. Je suis son frère .

- Oh... je ne savais pas, dis-je, gênée et inquiète, alors que je pénètre dans la maison. L'odeur familière de l'intérieur me rappelle tant de souvenirs. Moi, c'est Stella, ajoutai-je en lui tendant ma main. Il l'examine quelques instants, ce qui me met mal à l'aise, mais il finit par la serrer avec une poigne ferme, presque possessive.

- Hartley.

Il me dévisage intensément, ses yeux noirs en amande scrutant mon être, comme s'il cherchait à percer mes pensées les plus intimes.

- Alors, Stella, dis-moi, qu'est-ce qui t'amène ici ? Parce que je doute que tu sois juste là pour faire du tourisme.

Son ton est léger, mais sa voix possède une profondeur qui m'incite à répondre avec sincérité. Je prends une grande inspiration, cherchant mes mots.

- Je... je m'inquiète pour lui. J'ai crus comprendre qu'il était malade , et je voulais m'assurer qu'il allait bien.

Hartley incline légèrement la tête, mesurant ma sincérité avec une intensité qui me fait rougir. Son regard perçant semble franchir les défenses que j'ai mises en place, et je sens une chaleur envahir mes joues, comme si j'étais exposée sous son regard :

- C'est bien, ça montre que tu tiens à lui. Monte, tu le trouveras dans sa chambre, termine-t-il en s'éloignant, prenant la direction d'un autre couloir de la maison. Je le regarde s'éloigner, ses pas résonnant doucement sur le parquet .

Légèrement nerveuse, je grimpe les marches menant à la chambre de Hunter. Chaque pas résonne dans le silence de la maison, amplifiant mon appréhension. Lorsque je me retrouve face à la porte, je ne prends pas le temps de frapper et l'ouvre directement.

Hunter est devant sa console, un casque sur les oreilles, la manette entre les doigts. Il semble complètement absorbé par son jeu, les yeux rivés sur l'écran. En m'approchant, je remarque un bandage sur son torse , ce qui me fait froncer les sourcils. Une vague d'inquiétude m'envahit à la vue de cette blessure.

Je pose une main hésitante sur son épaule, mais il ne sursaute même pas. Il lève la tête vers moi, ses yeux s'écarquillant de surprise.

- Qu-qu'est-ce que tu fais ici ?

- Sympa l'accueil, dis-je avec sarcasme. Je t'ai laissé une tonne de messages, mais apparemment ta fichue console semble plus intéressante que moi.

Il soupire, inclinant la tête en arrière, un geste qui révèle à la fois sa fatigue et son irritation.

- J'ai perdu mon portable, ça fait quelques jours.

Mon pied frappe le sol d'agacement.

- Tu plaisantes ? Tu as perdu ton portable, et c'est tout ce que tu as à dire ? Tu sais combien de fois je me suis inquiétée ?

Il me lance un regard, mélange de défi et de fatigue.

- Je ne voulais pas que tu te fasses du souci pour moi. Je pensais que ça passerait.

- Passer ? Tu es blessé, Hunter ! Tu ne peux pas juste ignorer ça comme si de rien n'était.

Il se lève brusquement, la manette tombant sur le sol.

- Tu crois que je fais ça exprès ? Que j'aime être dans cet état ? Je déteste ça, d'accord ?

Je croise les bras, tentant de garder mon calme.

- Alors pourquoi tu ne me dis rien ? Pourquoi tu te renfermes toujours sur toi-même ? Je suis là pour t'aider, mais tu dois me laisser entrer.

Il détourne le regard, visiblement frustré.

- C'est plus compliqué que ça. Je n'aime pas montrer mes faiblesses. Je préfère gérer mes problèmes seul.

AU PRIX D'UNE VIE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant