Me mordillant nerveusement la lèvre, je clique sur la deuxième vidéo. À l'écran, Parker apparaît plus jeune, mais son regard trahit une maturité précoce, une dureté que son âge ne devrait pas avoir. L'image s'ouvre sur un entrepôt lugubre, ses murs en béton grisâtres ornés de graffitis qui racontent des histoires de rébellion et de désespoir. La lumière vacillante d'un néon crée des ombres dansantes qui se déplacent comme des spectres, accentuant l'atmosphère oppressante. L'air semble lourd, presque palpable, chargé de l'odeur âcre de métal rouillé et de crasse, comme si le lieu lui-même respirait une tension sourde.

Au centre de la pièce, un homme est ligoté sur une chaise métallique, sa posture désespérée. Ses bras sont enroulés de cordes rugueuses, serrées si fort qu'elles marquent sa peau pâle. Sa tête, inclinée, laisse entrevoir un visage blême, les yeux écarquillés, trahissant une terreur palpable. Chaque mouvement de son corps tremblant, chaque soupir, semble résonner à travers l'écran, me plongeant dans l'angoisse.

Parker apparaît alors, se délectant de la scène. Il se tient droit, une aura de menace émanant de lui, son sourire sadique révélant une satisfaction malsaine. Plusieurs autres hommes sont présents, leurs rires sinistres résonnant comme des échos de folie, prenant un malin plaisir à observer l'homme se faire saigner.

C'est alors que je vois qu'on emmène une femme, que je me tends sur mon lit. Parker la tient fermement par les cheveux, son visage illuminé par une expression de délice cruel. Ses lèvres effleurent le cou de la femme, qui se débat, ses yeux remplis de terreur. Elle crie à l'aide, mais son cri est étouffé par la brutalité de la scène. Le regard de Parker, glacial et déterminé, se fixe sur l'homme ligoté :

- « Voilà ce que l'on récolte lorsqu'on trahit Fallen Angel, » lance-t-il, un rictus satisfait étirant ses lèvres, ses yeux brillants d'un éclat malsain.

Il plaque la femme au sol, un sourire sauvage illuminant son visage, tandis que la tension dans l'air devient insupportable :

- « Je vais non seulement la baiser devant toi, mais je te promets aussi qu'elle va prendre son pied, » déclare-t-il, sa voix teintée d'un amusement cruel.

Je mets la vidéo en pause, sachant pertinemment ce qui va suivre. Mon cœur bat rapidement dans ma poitrine, alors que je m'imagine être à la place de cette femme. La chair de poule me saisit.

Mon téléphone dans mes mains vibre, attirant à nouveau mon attention. L'écran s'illumine avec un message :

« Ces deux vidéos que tu vois pourraient compromettre l'avenir des personnes présentes sur ces images. »

Je frémis en lisant. Un autre message arrive presque instantanément :

« Je peux faire disparaître la vidéo où tes amis apparaissent et libérer ton petit ami, mais cela nécessite un échange. Envoie la vidéo où Parker est impliqué au poste de police. »

Je déglutis, consciente de la gravité de la situation. Je réponds rapidement :

« Je ne peux pas. Parker va me faire du mal s'il découvre que c'est moi qui ai remis cette vidéo au flic. »

Le téléphone vibre à nouveau, et je sens mon cœur s'accélérer.

« Tu sembles oublier un détail essentiel : je détiens ton petit ami en captivité. Et n'oublie pas, j'ai une vidéo qui pourrait détruire son avenir et l'envoyer derrière les barreaux pour de longues années. Réfléchis bien à ce que cela signifie pour lui. »

Je reste figée, incapable de répondre. Puis, un dernier message arrive, glacial :

« Réfléchis bien. Si tu choisis de ne pas agir, les conséquences seront désastreuses pour lui. Je ne blague pas. Tu as le pouvoir de changer le cours des événements. Fais le choix judicieux. »

Je sens la panique monter en moi, chaque mot résonnant comme une menace.

« J'allais oublier un dernier détail : ne parle à personne de ce message ni de ces vidéos. Si tu le fais, tu sauras rapidement ce qui arrive à ceux qui trahissent ma confiance. La balle est dans ton camp, Stella. »

Je pose une main tremblante sur mes lèvres, réprimant un sanglot de terreur. Mon cœur est en proie à un dilemme déchirant, tiraillé entre le besoin urgent de protéger ma propre sécurité et l'angoisse de voir Hunter derrière les barreaux. Chaque fois que je me persuade que je fais le bon choix en le protégeant, une voix sourde dans ma tête me rappelle que j'ai une mère, mon seul parent. Et si, par ma faute, ils décidaient de s'en prendre à elle ?

[...]

- Mademoiselle Henderson ?

Je sursaute de ma chaise, le cœur battant, et lève les yeux vers mon professeur de maths. Il se tient là, les bras croisés sur son torse, une expression d'impatience mêlée d'inquiétude sur le visage. L'atmosphère de la classe semble se figer autour de moi.

- Est-ce que vous suivez au moins le cours ?

Je balbutie, la voix tremblante :

- N-non... j'ai une affreuse migraine. Puis-je aller à l'infirmerie ?

Son regard, d'abord incrédule, scrute mon visage à la recherche d'un signe de mensonge. Je feins de me masser les tempes, espérant qu'il croira à ma douleur. Après un moment qui semble interminable, il acquiesce d'un geste de la main, me laissant enfin partir.

Errant dans les couloirs du lycée, je regarde distraitement mon téléphone, mais mes pensées sont en tourmente. Chaque pas résonne dans ma tête, comme un rappel incessant que j'ai seulement vingt-quatre heures pour réfléchir et prendre une décision qui pourrait bouleverser ma vie.

Une boule d'angoisse se forme dans ma gorge. Je me sens tiraillée entre la peur et la responsabilité. C'est un choix terriblement difficile, une décision qui pourrait non seulement affecter mon avenir, mais aussi celui des personnes sur cette vidéo. Les visages défilent dans mon esprit, chacun portant le poids de ce que je pourrais révéler.

- Mon Dieu, murmurai-je en me prenant la tête dans les mains, qu'est-ce que je vais faire ?

L'idée de montrer cette vidéo au poste de police m'obsède : suis-je vraiment prête à assumer cette responsabilité ? La peur m'envahit à l'idée que ma décision pourrait mettre en danger ceux que j'aime. Quelles conséquences cela pourrait-il avoir sur leur sécurité ? Chaque scénario catastrophe défile dans mon esprit, me laissant dans un tourbillon d'angoisse.

AU PRIX D'UNE VIE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant