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L'incrédulité brille dans mes yeux alors que je me gare au loin, le moteur de ma voiture ronronnant doucement avant de se taire. Je sors, suivie de près par Addison, dont l'excitation est contagieuse. Un frisson d'anticipation me parcourt alors que je verrouille soigneusement les portières, mon regard rivé sur la course qui se déroule sous mes yeux.

Devant nous, la piste serpente comme un serpent de bitume, scintillant sous la lumière de la lune. Au loin, j'aperçois une Ferrari rouge flamboyante, qui ressemble étrangement à celle d'Hartley, prendre son deuxième virage. La voiture glisse avec une grâce féroce, ses pneus crissant sur l'asphalte frais de la nuit, laissant derrière elle une traînée de poussière et d'adrénaline.

- C'est incroyable ! s'écrie Addison, émerveillée, alors que nous nous frayons un chemin à travers la foule de spectateurs. Les cris de joie et les murmures d'angoisse se mêlent, créant une cacophonie électrisante. L'odeur de la transpiration, mélangée à celle de la vodka et du bitume chaud, s'infiltre dans mes narines, intensifiant l'atmosphère déjà chargée d'adrénaline.

À mesure que nous nous rapprochons, je peux voir les visages tendus des spectateurs, leurs yeux rivés sur la piste, impatients et anxieux. Mon regard se détourne de la course pour se poser sur une fille qui s'allume une cigarette, un bandeau rouge et noir noué à son poignet. Ses doigts tremblent légèrement, trahissant son excitation. Elle tire une bouffée, puis lâche un nuage de fumée, ses yeux fixés sur la piste avec une intensité presque hypnotique.

Je m'approche d'elle, intriguée, et j'entends un brin de sa conversation :

- Ça va passer, affirme-t-elle avec assurance. La Ferrari rouge d'H ne perd jamais.

- Non, ça ne passera pas, la contredit une autre fille à ses côtés, portant le goulot de sa bière à ses lèvres. Écoute, ce virage, il faut le prendre bien large. H a pris trop de vitesse, continue-t-elle, fixant intensément la course. Regarde, il y a cinq voitures au total. Trois d'entre elles sont collées comme des triplés, et H est coincé au milieu.

Elle marque une pause, puis reprend avec passion :

- Ce virage, c'est le cinquième, et il est particulièrement serré. Pour réussir à passer sans perdre de contrôle, il faut vraiment élargir son angle d'attaque. H ne peut pas se permettre de rester dans cette position. S'il continue comme ça, il va se retrouver piégé entre les autres voitures.

Je hoche la tête, comprenant mieux la situation.

- Si tu regardes bien, il y a deux voitures à sa droite qui essaient déjà de le doubler, ajoute-t-elle. Si H n'accélère pas au bon moment pour sortir du virage, il risque de se faire couper la route. Et avec la pression, il pourrait facilement perdre le contrôle.

Intriguée, Addison se tourne vers moi, ses yeux pétillants d'excitation.

- Tu crois qu'il va vraiment se crasher ? demande-t-elle, un mélange d'angoisse et d'enthousiasme dans sa voix.

- Avec la vitesse à laquelle il arrive, c'est possible, lui réponds-je, le cœur battant. Si ce " H " ne fait pas attention, il risque d'être coincé. Regarde comme ils sont serrés. C'est une course, mais ça devient dangereux... Mais, continuai-je, attirant l'attention des deux filles sur moi :

- Il pourrait très bien passer. Il n'est encore qu'au troisième virage, et ses chances de réussir ne sont pas négligeables.

Je prends une profonde inspiration, cherchant à expliquer clairement.

- S'il décide d'accélérer maintenant, il peut prendre le quatrième virage en élargissant son angle. En s'écartant des balises, il aura plus de marge de manœuvre, ce qui lui permettra de garder le contrôle. S'il réussit à sortir large du quatrième, il ne sera pas contraint de prendre le cinquième virage trop serré, car il sera suffisamment éloigné des marqueurs pour que cela semble naturel.

AU PRIX D'UNE VIE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant