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Je suis brusquement tirée de mon sommeil par le bruit assourdissant du réveil, qui résonne comme un coup de tonnerre dans mes tympans. La lumière du matin, éclatante et impitoyable, filtre à travers les rideaux, projetant des ombres dansantes sur le mur. Je plisse les yeux, tentant de m'adapter à cette clarté soudaine. La couverture, douce et chaude, glisse de mon corps lorsque je me redresse dans le lit, retirant une mèche de cheveux collée à mon front, révélant ma peau légèrement humide.

À ma grande surprise, je réalise que je suis entièrement nue, et je me trouve dans la chambre de Hunter. Les souvenirs de la soirée précédente sont flous, un mélange de rires, de tensions et d'étreintes passionnées. Comment avons-nous pu finir dans son lit après cette dispute ?

La place à mes côtés est froide, comme si Hunter avait quitté la pièce depuis un moment. Une pensée me traverse l'esprit : ma mère va me tuer. J'ai passé la nuit dehors, et à cette heure-ci, je n'ai aucun doute qu'elle a déjà signalé ma disparition à la police.

Je sors du lit, mes pieds nus rencontrant le parquet glacé qui me fait frissonner. Mon regard est attiré par deux préservatifs usagés qui traînent au sol. Mes sourcils se froncent, et je sens la chaleur monter à mes joues, un mélange de honte et de confusion. Mon corps, encore marqué par la passion de la nuit, est un rappel tangible de ce qui s'est passé. Je saisis le grand t-shirt noir qui traîne sur le lit et l'enfile rapidement, espérant couvrir ma vulnérabilité.

Juste à ce moment-là, la porte s'ouvre brusquement.

- Hunter ? lâche le type qui vient d'ouvrir la porte, s'attendant probablement à le voir. Il est roux, ses cheveux flamboyants tombant en désordre autour de son visage, avec des mèches qui semblent capturer la lumière du matin. Son crâne est rasé sur les côtés, accentuant la ligne de sa mâchoire carrée et sa barbe de quelques jours qui lui donne un air à la fois sauvage et réfléchi.

Ses yeux bleus, d'un éclat profond et intense, scrutent la pièce avec une curiosité presque animale. Ils sont entourés de cils épais qui contrastent avec son teint pâle, et un léger plissement de ses sourcils révèle une concentration aiguisée. Quand il me voit, son regard descend lentement sur mon corps, analysant chaque détail avec une intensité qui me fait frissonner de gêne.

Une alarme se signale dans ma tête. Je plaque rapidement mon pied sur les deux préservatifs qui traînent sur le parquet, espérant qu'il ne les remarque pas. La gêne me submerge, teintant probablement mes joues d'une couleur rouge vif.

Je relève la tête vers lui , son physique est impressionnant : il est musclé, avec des bras tatoués qui racontent des histoires de voyages et d'expériences vécues. Les motifs qui ornent sa peau, des dessins tribaux aux symboles plus personnels, ajoutent à son allure de bandit, évoquant une vie de défis et de liberté. Il porte un t-shirt noir ajusté qui souligne ses épaules larges et son torse bien dessiné, tandis que son jean, légèrement usé, tombe de manière décontractée sur ses hanches.

- Oh ! Laisse -t-il échapper , l'expression surprise gravée sur son visage. Désolé, je ne pensais pas trouver une fille ici.

Je secoue légèrement la tête, un mélange de gêne et de curiosité m'envahissant.

- Ne t'excuse pas, dis-je, tentant de paraître plus assurée que je ne le suis en réalité.

Il esquisse un sourire, mais ce n'est pas un sourire innocent. Il semble chargé d'une certaine ironie, comme s'il savait quelque chose que je ne sais pas.

- Tu n'aurais pas vu Hunter ?

- Non, je crois qu'il est parti. Ça fait déjà un moment, réponds-je, ma voix trahissant une légère hésitation.

- Ah bon ? D'accord. Au fait, moi c'est Nash. Et toi ?

- Stella, dis-je, essayant de capter son regard, de comprendre la dynamique qui se joue entre nous.

- Oh ! laisse-t-il échapper à nouveau, cette fois avec une note d'étonnement mêlée de respect. Tu es donc la fameuse Stella.

Mes sourcils se froncent, une vague de confusion m'envahit. La fameuse Stella ?

Il secoue la tête, comme s'il voulait balayer mes interrogations.

- Ce n'est rien. En tout cas, je suis ravi d'avoir fait ta connaissance.

Puis, sans un mot de plus, il tourne les talons, me laissant dans un état de perplexité totale. Qui sont tous ces types étranges qui vont et viennent chez les Clark comme si c'était un supermarché ? Chaque visage que je croise semble porter le poids de secrets inavoués, des histoires que je ne peux qu'imaginer.

Les images de la nuit précédente me reviennent alors, comme un boomerang frappant ma conscience. Le meurtre brutal d'Hartley et de ses amis, le canon froid de l'arme braqué sur ma nuque, la menace dans son regard, cette mise en garde glaçante : Reste loin de Hunter.

Mon Dieu, je ne sais pas d'où Hartley vient, mais ce qui est certain, c'est que lorsqu'il est revenu de l'université, il a amené avec lui une tempête de problèmes. Il traîne avec des types vraiment louches, des gens capables de tuer sans un battement de cil. Leur regard est vide, dénué d'empathie, comme s'ils étaient déjà morts à l'intérieur. Même Hartley, je suis convaincue qu'il en est capable. Mais le plus fou dans tout ça, c'est qu'il a probablement réussi à entraîné son frère dans cette merde dans laquelle il se débat.

Je ne suis pas encore certaine de la profondeur du gouffre dans lequel ils se trouvent, mais c'est suffisamment grave pour qu'il ait osé me menacer avec une arme. Une frisson me parcourt à cette pensée .

Je retire enfin mon pied du préservatif usagé et me penche, prête à le ramasser. Juste à ce moment-là, la porte s'ouvre à nouveau à la volée. Hartley se tient dans l'encadrement, son expression marquée par une irritation palpable. Son regard ne se pose pas sur moi ; il tombe directement sur le préservatif que je m'apprêtais à saisir.

- Fais chier, lâche-t-il, la colère dans sa voix trahit une frustration qui va au-delà de la simple situation. Je suis presque certaine que cela n'a rien à voir avec le préservatif qui traîne par terre. Où est Hunter ?

Je roule des yeux, exaspérée par son impolitesse. Il pourrait au moins faire l'effort de cacher son mépris. Ignorant son irritation, je ramasse le préservatif, une vague de gêne m'envahissant à l'idée d'être surprise dans une telle situation.

- Je te parle, insiste-t-il, sa voix se faisant plus pressante.

- Je ne sais pas, je réponds en haussant les épaule, mon regard exprimant la même condescendance que lui .

AU PRIX D'UNE VIE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant