AU PRIX D'UNE VIE

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Le bruit strident des pneus crissant sur le bitume résonne dans mes oreilles, comme un cri de désespoir. Mon corps est projeté en avant, mais je suis heureusement retenue par ma ceinture de sécurité, qui m'empêche de heurter le tableau de bord. Mon cœur bat à tout rompre dans ma carotide, chaque pulsation résonnant comme un tambour de guerre, alors que je tourne mon regard effarouché vers mon père. Son visage est tendu, ses yeux rivés sur la route, concentrés et déterminés, tandis que nous filons à toute allure, l'air vrombissant autour de nous.

Soudain, le hurlement des sirènes de la voiture de police retentit juste derrière nous, un son perçant qui fait grimacer mes oreilles.

- N'aie pas peur, Ella, tout va bien se passer, me rassure-t-il d'une voix qui tente de rester calme, mais je peux percevoir une légère tremblement dans ses mots.

- Papa !! criai-je, la terreur s'emparant de moi alors que notre voiture entre en collision avec un énorme camion. L'impact est brutal ; je sens mon estomac se soulever alors que nous dérivons de la route, la voiture effectuant plusieurs tonneaux dans un fracas assourdissant. Chaque retournement est un tourbillon de chaos, le monde extérieur se transformant en un flou de couleurs et de sons déformés.

Quand la voiture finit par se stabiliser, un vertige m'envahit. Je tourne lentement la tête vers mon père, mon cœur se serrant dans ma poitrine. Je le vois se toucher le front, une entaille béante laissant s'écouler un flot de sang rouge vif, qui contraste avec la pâleur de son visage. La vue de cette blessure me paralyse, une peur glaciale s'emparant de moi.

- Papa, ça va ? demandai-je, ma voix tremblante trahissant mon angoisse.

- Ella... murmure-t-il, sa voix à peine audible, comme un souffle égaré dans la tempête.

- Ella !

Je sursaute, sortant brutalement de mes pensées. La ligne de départ se dresse devant moi, marquée par des drapeaux colorés qui flottent au gré du vent. Mon regard se tourne alors vers Hunter, qui tente désespérément de se rapprocher de la voiture dans laquelle je suis, mais il est arrêté par un type imposant, les bras croisés, qui semble déterminé à ne pas le laisser passer. Mon cœur bat la chamade, l'adrénaline affluant dans mes veines alors que je réalise l'importance de ce moment.

Mes yeux se détournent de Hunter pour se poser sur l'Audi jaune qui file à toute vitesse sur la piste, son moteur rugissant comme un fauve affamé. Elle semble déjà avoir effectué son premier tour, prenant une avance considérable. Une vague de détermination m'envahit ; je ne peux pas laisser passer cette chance.

Je démarre la voiture, mon pied s'enfonçant brutalement sur l'accélérateur. Le moteur vrombit avec puissance, comme un animal prêt à bondir. Je me concentre, sachant que chaque détail compte. Mon esprit est clair, mon objectif défini : je dois prendre le premier virage large pour éviter de faire une erreur fatale lors du deuxième.

Alors que je file sur la piste, je saisis le levier de vitesse, mon regard plissé rivé sur l'Audi jaune qui s'éloigne. Le bruit du moteur résonne dans mon esprit, me donnant une sensation d'euphorie mêlée de nervosité. Au moment d'aborder le premier virage, je ralentis, mes mains crispées sur le volant, me préparant à négocier le tournant sans me planter. Une fois le virage passé, j'accélère à la deuxième vitesse, et rapidement, je me retrouve côte à côte avec mon rival.

- Les quelques secondes d'avance ne comptent plus ? lui crache-je sèchement, ma voix trahissant la tension qui m'envahit.

En guise de réponse, il se colle à ma voiture, ses intentions claires : il veut me faire sortir de la route, me forcer à céder. Je sens la pression monter, mais je refuse de reculer. Avec une poussée d'adrénaline, j'accélère, tentant de m'éloigner de lui. Le rugissement de mon moteur se mêle à celui de l'Audi, créant une symphonie de puissance et de vitesse.

Je jette un coup d'œil dans le rétroviseur, le visage de mon rival se dessinant, déterminé et concentré. Il ne lâchera pas prise facilement, mais je suis prête à tout pour rester dans la course.

La piste s'étend devant moi, serpentant à travers un paysage vibrant où la terre et le ciel semblent se rejoindre dans une danse effrénée. L'air est chargé d'une tension palpable, une excitation qui fait vibrer chaque fibre de mon être. Je me concentre intensément sur la route, mes yeux fixés sur le bitume qui défile à toute allure sous les pneus de ma voiture. Le deuxième virage approche, et je l'aborde avec une confiance renouvelée, mon véhicule glissant avec précision sur la trajectoire, comme une flèche tirée d'un arc.

Cependant, je sais qu'il est toujours à mes trousses, tel un prédateur déterminé. Sa présence est une ombre menaçante, collée à moi, prête à frapper. De temps à autre, je sens le choc brutal de sa voiture percuter la mienne, un impact qui me déstabilise et me fait perdre un instant ma concentration. Chaque collision est une piqûre d'adrénaline, un rappel que je dois rester vigilante et ne pas céder à la panique.

« Arrête tes conneries, connard ! » je crie, ma voix résonnant dans l'habitacle, mêlée au rugissement du moteur. Je sens la puissance de mon véhicule vibrer sous moi alors que j'accélère, mais je réalise avec frustration qu'il fait de même, déterminé à ne pas me laisser filer.

Alors que je me prépare à aborder le troisième virage, une vague d'anticipation me traverse. Soudain, il me percute à nouveau, me forçant à quitter la route. Je manque de heurter une balise, la peur me saisissant à la gorge. Parvenant à freiner de justesse, les pneus crissent sur le bitume chaud. « Putain ! » m'échappe, un mélange de colère et d'exaspération.

Je prends une profonde inspiration, essayant de retrouver mon calme. Je fixe ma ceinture, sentant le cuir froid contre ma peau, et j'oriente mon regard vers l'Audi qui m'a devancée, une lueur de défi dans mes yeux.

« Prépare-toi à te prendre ça dans la gueule, connard ! » je lance, la détermination dans ma voix résonnant comme un défi.

Il s'apprête à aborder le quatrième virage, le plus large de tous. Je sais que c'est ici que je peux faire la différence. Mon esprit s'emballe alors que je réfléchis à ma stratégie. Si j'accélère suffisamment, je pourrais le devancer, le forçant à perdre le contrôle. Je serre les dents, mes mains agrippant le volant avec force, et j'enfonce mon pied dans l'accélérateur.

En un éclair, je lui vole sa place, glissant devant lui avec une audace renouvelée. Le vent siffle à mes oreilles tandis qu'il freine brutalement, tentant d'éviter une collision. Le moment est intense, une fraction de seconde où nos destins se croisent, et je réalise à quel point une erreur pourrait nous coûter cher. L'adrénaline pulse dans mes veines, et avec un sourire moqueur, je prends facilement le cinquième virage, le plus serré.

La sensation de glisse parfaite me remplit de satisfaction. Le moteur rugit sous moi, une mélodie de puissance et de vitesse qui m'enivre. Rapidement, je traverse la ligne d'arrivée, le cœur battant, encouragée par les cris enthousiastes des spectateurs. Leur enthousiasme résonne dans l'air, une vague d'énergie qui me pousse à aller encore plus loin. Je lève les bras en signe de victoire, savourant ce moment d'euphorie.

En un instant, toutes les émotions se mélangent en moi : la joie éclatante, l'excitation palpable et même une pointe de soulagement qui m'envahit comme une douce brise après une tempête.

Je défais ma ceinture avec une certaine hâte, le cœur encore battant, et je sors du véhicule, mes jambes légèrement tremblantes sous l'adrénaline. À peine ai-je le temps de reprendre mon souffle que je me sens soulevée du sol. Des bras puissants m'attrapent, et je suis portée sur les épaules de quelques gars, leur rire et leurs cris de joie résonnant autour de moi. La sensation de l'air frais sur mon visage, mélangée à l'excitation de la foule, crée une euphorie indescriptible. Je lève les bras en signe de victoire, savourant ce moment de triomphe partagé.