~Hunter Clark~
Jetant le mégot de sa cigarette par terre, Christopher l'écrase sous la semelle de ses Nike blanches, les yeux fixés sur le sol, comme s'il voulait y lire un message caché. Il fourre ses mains dans son blouson noir, le cuir usé témoignant de ses combats passés. Aujourd'hui, le ciel semble en proie à une furie déchaînée, le tonnerre gronde, résonnant comme un avertissement, illuminant par éclairs le paysage désolé, noir et orageux.
Je fais de même, enfonçant mes mains dans mon blouson, le regard accroché aux gouttes d'eau qui glissent le long de la fenêtre. Ça fait un moment qu'on traîne ici, ayant quitté Cambridge hier soir sous l'ordre de Parker. On devait livrer la cargaison et retourner aux États-Unis, comme si tout cela était une routine.
Mais aujourd'hui, la situation est tendue. Je sens que quelque chose ne tourne pas rond. Le colis a été livré, mais le gars refuse de donner l'argent tant qu'il n'a pas Parker en face de lui. Comme tant d'autres avant lui, Conny Stringer veut voir Parker en personne. Il veut savoir à qui il a affaire.
Et comme tous ceux qui ont tenté avant lui, il ne le rencontrera pas.
Hartley commence à perdre patience. Je remarque le tic nerveux qui agite sa mâchoire, ses yeux se plissant légèrement, trahissant son irritation. Ses bagues brillent sous la lumière tamisée, un signe qu'il est prêt à agir. Je pose une main sur son épaule, un geste lourd de sens, secouant la tête pour le calmer. Ce n'est pas le moment de céder à la colère. Nous sommes peu nombreux, et nous ne sommes pas chez nous. Mieux vaut garder notre calme pour éviter que tout ne dérape.
Il capte mon message, son regard devient dur, presque glacial. Sa mâchoire se contracte, et je peux voir la lutte intérieure qui se joue sur son visage. J'aimerais lui dire que sa présence m'énerve, que j'ai envie de le frapper, mais je me retiens. Éviter de parler de ce qui s'est passé dans le night-club avec Ella est devenu une nécessité. Je n'ai pas envie de me battre avec lui. Je suis le genre de gars rancunier. Même si c'est mon frère, il est aussi mon aîné. Je ne peux pas lui dire tout ce que je pense, et il ferait bien de garder le respect que j'ai pour lui intact. Parce que si ça change, je me ficherai complètement du fait que nous soyons frères.
Jackson inspire profondément, son souffle se mêlant à l'air lourd et chargé de tension. Il détourne finalement la tête de la fenêtre, le tonnerre qui gronde projetant des ombres inquiétantes dans la pièce. Il a toujours été doué pour manier les mots, et aujourd'hui, il s'apprête à les utiliser comme des armes.
- Monsieur, un accord est un accord, n'est-ce pas ? articule-t-il, sa voix résonnant comme un écho dans le silence pesant. Conny, cependant, semble prendre ses paroles à la légère, l'ignorant délibérément. Son regard se fixe sur les poings d'Hartley, serrés comme des pierres. Je devine ce qu'il veut, et une irritation sourde monte en moi. Je ne me considère pas comme une personne impatiente, loin de là, mais face à son arrogance et à ce faux détachement qu'il s'efforce d'afficher, je sens ma patience se fissurer.
- « Ne nous faisons pas perdre notre temps, Conny, » lâchai-je avec un sourire glacé, l'appelant par son nom pour lui rappeler qu'il n'est qu'une ombre parmi tant d'autres. Je m'avance vers lui, mes pas résonnant sur le sol froid. Il est là, affalé dans son fauteuil en cuir, une cheville nonchalamment posée sur son genou, se croyant maître du monde. Son air décontracté ne fait qu'accentuer son ridicule.
Je pose ma main sur son épaule, ma poigne ferme comme une chaîne. Instantanément, tous ses hommes de main braquent leurs armes sur moi, leurs regards menaçants, mais je reste impassible. Leur menace glisse sur moi comme l'eau sur un plumage, et je remarque la surprise dans les yeux de Conny. Un sourire fugace se dessine sur son visage, mais il est vite effacé par la tension palpable.
Il lance un regard à ses hommes, leur ordonnant silencieusement de baisser leurs armes, mais c'est déjà trop tard. Ma patience est déjà ébranlée. D'un mouvement rapide, je saisis les cheveux de sa nuque, tirant sa tête en arrière, le canon de mon revolver s'enfonçant dans sa bouche, froid et implacable.
- « Nous avons assez joué, Conny. Il est temps de mettre de côté les faux-semblants. Parlons affaires, maintenant. »
Ses hommes, nerveux, pointent leurs armes vers moi, tandis qu'Hartley et les autres font de même, créant une danse macabre de menaces et de tensions.
- Si quelqu'un ose faire le moindre mouvement, je lui éclate la cervelle, avertis-je.
Conny écarquille les yeux, la terreur se lisant sur son visage. L'avertissement a fait son chemin, et il jette un regard désespéré à ses hommes, qui baissent enfin leurs armes, le cœur battant.
- Vous avez reçu votre marchandise, alors écoutez moi bien: vous allez nous remettre la mallette d'argent, et chacun fera son chemin. Parker n'a pas besoin de complications, et nous non plus. Alors, respectons les termes du contrat, d'accord ? Ce serait dommage de rendre cette rencontre... désagréable.
Il hoche la tête, la peur et la soumission se mêlant dans ses yeux. Je retire l'arme de sa bouche, la posant à la place sur son crâne, le métal froid contre sa peau.
- Donnez-lui la mallette, articule-t-il, essoufflé, comme s'il venait de courir un marathon à travers un labyrinthe d'angoisse. J'aurais pu être satisfait de lui avoir fermé sa grande gueule d'arrogant, mais la salive dégoulinant sur mon arme me rappelle que je vais devoir nettoyer tout ça moi-même.
L'un de ses hommes, le visage renfrogné, m'envoie la mallette. Je garde mon arme pointée sur lui, me déplaçant lentement :
- De bonnes affaires font de bons amis.
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AU PRIX D'UNE VIE
عاطفيةStella, une lycéenne pleine d'ambitions, voit son monde basculer lorsqu'elle découvre que son petit ami Hunter, avec qui elle sort depuis deux ans , est impliqué dans des activités illégales. Déterminée à le sauver de cette spirale destructrice, ell...