- Mon Dieu, mais où étais-tu, jeune fille ?! La voix de ma mère résonne dans le salon, mélant inquiétude et colère. Elle a reçu un appel de mon école, et je peux sentir le poids de ses reproches. Non seulement tu as découché, mais tu as aussi séché les cours ! Chaque mot qu'elle prononce accentue la gravité de la situation. Tu n'étais pas non plus chez Addison, alors tu as intérêt à me donner de vraies explications.

Elle croise les bras contre sa poitrine, un geste qui accentue la tension dans l'air. Ses sourcils se froncent, creusant des rides sur son front, et une ombre de colère se dessine autour de ses lèvres. Je sens mon cœur s'emballer, et une boule d'angoisse me noue l'estomac alors que je me tiens devant elle, prise au piège dans son regard perçant.

- Je... j'ai...

- Tu quoi ? Laisse-t-elle échapper, sa voix trahissant une impatience palpable, tandis que son pied frappe nerveusement le carrelage du salon, produisant un bruit sec qui résonne comme un coup de tonnerre dans le silence pesant de la pièce.

Je me sens submergée par la honte et la peur. Les mots se bousculent dans ma tête, mais rien ne sort.

- Je... j'ai été à l'école aujourd'hui... sauf que je n'ai pas pu assister aux cours... parce que j'ai été enfermée dans les toilettes des filles... je me fais harceler, maman.

À ces mots, elle se fige, son expression colérique se transformant lentement en une inquiétude profonde. Ses yeux s'agrandissent, et je peux voir une lueur de douleur et d'empathie qui remplace sa colère. Je me sens coupable, comme si je trahissais sa confiance, mais la peur de la vérité me paralyse.

- J'ai été hier soir chez Hunter parce que je me sentais mal... j'avais besoin de me changer les idées... et c'est le seul qui arrive à me comprendre... celui qui me protège au lycée.

Mon cœur se serre, et je murmure une prière silencieuse, demandant pardon pour ce mensonge lourd de conséquences.

- Chérie, oh ma petite princesse.

Elle me prend dans ses bras, et je me blottis contre elle, inspirant son odeur familière de lavande et de douceur. Dans cette étreinte, je trouve un réconfort éphémère, oubliant, ne serait-ce qu'un instant, la réalité accablante : Hunter a disparu, j'ai séché les cours, j'ai failli me faire tuer plusieurs fois, je suis entrée dans un gang dont il semble impossible de sortir.

- Qui sont ces gens qui te harcèlent ? Il faut qu'on les dénonce demain quand nous irons dans ton lycée.

Mon cœur s'emballe à l'idée de dénoncer des agresseurs qui n'existent même pas. L'angoisse me submerge.

- Je ne peux pas les dénoncer, m'écriai-je, le cœur battant et la panique prenant le dessus. Si je fais ça, je suis foutue, maman ! Je... je dois régler cette histoire toute seule. Je sais que ça semble risqué, mais s'il te plaît, ne t'en mêle pas. Je te promets que je te tiendrai au courant si jamais ça tourne mal. Je ne laisserai plus jamais personne me marcher sur les pieds.

- Mais chérie-

- S'il te plaît, maman, fais-moi confiance.

Je vois une lueur d'inquiétude dans ses yeux, une ombre qui assombrit son regard habituellement pétillant. Elle hoche la tête, mais son sourire est fragile, presque forcé. Ses sourcils se froncent légèrement, trahissant une inquiétude profonde.

- Mais promets-moi de m'en parler si ça ne va pas.

Je lui réponds, la voix douce mais ferme, cherchant à la rassurer :

- Je te le promets.

- Allez, monte te coucher.

Elle m'embrasse le front, une caresse réconfortante. « Tout ira bien, ma chérie », murmure-t-elle, mais je sens l'incertitude dans sa voix. Puis, avec un sentiment de désespoir, je me précipite dans ma chambre, le cœur lourd de pensées sombres. En fermant doucement la porte derrière moi, je crée une barrière entre moi et le monde extérieur, comme si cela pouvait me protéger des incertitudes qui m'assaillent. Une fois sur mon lit, je m'effondre, le poids de la journée me pesant comme une couverture de plomb.

AU PRIX D'UNE VIE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant