Je déglutis péniblement, la gorge sèche, tandis que je scrute les visages autour de moi, déjà marqués par la panique. Les autres commencent à courir dans tous les sens, leurs silhouettes se mêlant à l'obscurité du jardin, qui semble soudainement devenu un labyrinthe menaçant. Mon cerveau met quelques secondes à se réveiller, engourdi par la peur, mais l'adrénaline finit par s'emparer de moi. Je me mets alors à courir, le décompte résonnant comme un tambour dans mes oreilles à chaque pas que je fais.

- Vingt-trois.

Mon cœur s'emballe, martelant ma poitrine avec une intensité qui me fait presque mal. Je scrute l'obscurité, cherchant désespérément un endroit où me cacher. Prête à me précipiter vers les buissons touffus, je suis interrompue par une silhouette qui me devance, me forçant à tourner sur moi-même dans un accès de panique. Je manque de m'étrangler, la peur m'étreignant la gorge. Je cours plus loin dans le jardin, dépassant des arbres aux troncs noueux et aux branches tordues, qui semblent observer ma fuite. Les cris et les rires hystériques des autres résonnent autour de moi, créant une cacophonie angoissante.

- Vingt-huit.

Je me fige soudain, mes pieds s'enfonçant dans l'herbe humide alors que je me précipite derrière un grand chêne, son écorce rugueuse contre mon dos, me servant de refuge. Ma respiration devient haletante, chaque inspiration brûlant mes poumons.

- Trente.

Le décompte s'achève, et je peux presque entendre mon cœur battre dans mes tempes, chaque pulsation résonnant comme un avertissement. Je me plaque davantage contre l'arbre, comme si j'espérais qu'il m'engloutisse pour mieux me dissimuler. L'obscurité du jardin me paraît plus inquiétante que rassurante, chaque ombre prenant des formes menaçantes. Je calme ma respiration, plissant les yeux pour distinguer la moindre silhouette dans le noir.

Mon cœur rate un battement lorsque j'entends des pas, d'abord lointains, puis de plus en plus proches. Plus ils se rapprochent, plus je distingue leurs contours. Une fille surgit alors, courant à une vitesse fulgurante, ses cheveux volant derrière elle comme des drapeaux au vent. Elle me dépasse, l'expression de terreur gravée sur son visage, comme si le diable lui-même était à ses trousses — et c'est sûrement le cas.

Quelques secondes après son passage, un homme apparaît, courant à sa suite, un rire sadique s'échappant de ses lèvres. Mon cœur se serre alors que je pousse un soupir de soulagement lorsqu'il me dépasse sans me voir. Mais cette sensation de répit est de courte durée, car mes muscles se tendent de nouveau, prêts à fuir.

Une autre fille, qui courait à proximité, perd soudain l'équilibre et tombe au sol, juste à quelques pas de ma cachette. Son poursuivant s'avance alors lentement vers elle, sa silhouette élancée se découpant dans l'obscurité. Il avance avec une assurance troublante, faisant traîner sa batte de baseball sur l'herbe humide, le bruit de l'impact résonnant comme un présage de malheur.

Elle se redresse rapidement, se remettant à courir, et je m'attends à ce qu'il fasse de même pour la rattraper. Mais il prend son temps, comme s'il savourait chaque instant. Lentement, il lève sa batte de baseball, un sourire cruel se dessinant sur son visage. Je pose mes mains sur ma bouche pour étouffer un cri, mais lorsque, dans un mouvement brutal, il balance sa batte dans la direction de la fille, un cri perçant de douleur s'en suit, brisant le silence de la nuit. C'en est trop pour mon petit cœur. Je pousse un cri horrifié, attirant immédiatement l'attention du monstre dans ma direction.

D'un mouvement rapide, je me décale de l'arbre et commence à courir, le cœur battant la chamade, entendant dans le haut-parleur :

- Le numéro vingt-cinq a été éliminé.

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