**« Rompons »**

Sept lettres. Un seul mot qui suffit à me plonger dans un tourbillon d'émotions. Ça fait quatre heures que je suis coincée à cette soirée pyjama organisée par Ava, notre capitaine . La chambre est plongée dans une lumière tamisée, remplie de rires et de chuchotements, mais moi, allongée sur la moquette douce, je me sens complètement à l'écart. Les coussins éparpillés autour de moi semblent m'engloutir, et je lutte pour respirer, mon cœur battant à tout rompre.

Je relis le message sur mon téléphone, mes mains moites glissant sur l'écran. L'angoisse me serre la poitrine alors que je me demande si j'ai vraiment bien compris ce qu'il venait de dire.

- Sérieux, Stella, tu ne le connaissais pas ? lance Ava, son regard intense planté dans le mien, ses sourcils froncés comme si elle ne pouvait pas croire ce qu'elle venait d'entendre.

- Stella ?!

Je sursaute, sortant de mes pensées, et j'éteins rapidement mon portable, resserrant ma prise autour . Mon regard affolé se pose sur Ava, étendue sur son lit, entourée de coussins colorés. Son sourire éclatant contraste avec l'angoisse qui m'envahit. Je sais très bien qu'elle m'a invitée ici uniquement pour parler d'Hartley. Comme Hunter est mon petit ami, elle a sûrement pensé que j'avais des informations croustillante à partager.

- Euh... je... je pense qu'il est célibataire... enfin, je n'en sais rien, balbutiai-je, ma voix tremblante trahissant mon incertitude.

Je me redresse, mon téléphone serré dans ma main droite comme une bouée de sauvetage. La moquette douce sous moi semble devenir une prison.

- Je vais rentrer, dis-je d'un ton qui se veut ferme, mais qui manque cruellement de conviction.

- Quoi ?! s'écrie-t-elle, m'attrapant le poignet avec une force inattendue. Tu viens juste d'arriver !

Les autres filles hochent la tête, leurs expressions passant de la surprise à la désapprobation. Scarlet, la meilleure amie d'Ava, reprend la parole, son regard pétillant d'énergie :

- Ne sois pas si pressée, Stella. On s'amuse bien ici !

Addison, toujours pleine d'enthousiasme, acquiesce et ajoute :

- Restons encore un peu ! On a plein de choses à faire : des films, des jeux, et puis... on n'a même pas encore mangé de pop-corn !

Je lutte pour ne pas céder à l'hystérie. Je suis tellement choquée par la rupture soudaine avec Hunter que je n'arrive même pas à pleurer. C'était censé être une soirée de détente, pas une torture émotionnelle. Quand j'ai vu la notification de lui, je m'attendais à tout sauf à ça. Un simple « désolé, ça ne marche plus » « rompons » qui résonne dans ma tête comme un coup de tonnerre.

- Je vais aux toilettes, lâchais-je finalement, ma voix à peine audible. Ava, réalisant que je suis sur le point de craquer, relâche mon poignet, et son sourire s'efface lentement, remplacé par une expression de préoccupation.

Maintenant libre de son emprise, je me dirige vers la salle de bain, le regard perdu dans le vide. Les murs semblent se resserrer autour de moi, et je prends une grande respiration pour me calmer. Dans le miroir, je vois une fille qui essaie de garder son calme, mais dont les yeux trahissent la tempête intérieure. Mes joues sont brûlantes, et je sens une goutte de sueur perler sur mon front.

Je me passe de l'eau sur le visage, espérant que cela m'aidera à chasser cette sensation de malaise. Je repense à Hunter et à tous les moments heureux que nous avons partagés. Comment a-t-il pu me laisser tomber si facilement ? Je sens une boule se former dans ma gorge, mais je refuse de pleurer ici, devant tout le monde.

Je compose le numéro de téléphone d'Hunter, le cœur battant et l'esprit en ébullition. Ça sonne, mais il ne décroche pas. L'énervement monte en moi comme une vague, et je décide de lui écrire un message :

- Décroche, connard.

- Je veux connaître les raisons !!

Mon pied frappe nerveusement contre le carrelage froid de la salle de bain, le bruit résonnant dans le silence pesant. Je relance l'appel, chaque sonnerie me plongeant un peu plus dans l'angoisse. Au bout de la troisième sonnerie, il finit par décrocher. Je m'attends à entendre sa voix familière, mais ce n'est pas le cas. À la place, un timbre de voix féminin se fait entendre :

- Allô ?

Je serre les dents, une vague de frustration m'envahissant.

- Je veux parler à Hunter.

Elle glousse, un rire léger qui me donne la nausée. Puis, j'entends un autre rire, plus rauque, qui résonne à l'arrière-plan. La fille articule à nouveau, mais ce n'est pas à moi qu'elle s'adresse :

- Tu vas me faire mouiller.

Je fronce les sourcils, mon cœur s'emballant, chaque battement résonnant dans ma poitrine comme un tambour de guerre.

- Allô, pétasse, t'es sourde ?!

- Désolée... il est en train de me faire du bien, rappelle plus tard.

Elle me raccroche au nez, et je reste là, abasourdie, le téléphone glissant lentement de ma main. Je suis tellement offusquée que ma respiration se bloque dans ma gorge, me laissant un goût amer de trahison. Mes pensées tourbillonnent, se heurtant les unes aux autres comme des vagues sur un rivage agité.

Je me regarde dans le miroir, mon reflet me renvoyant une image de colère et de déception. Mes joues sont brûlantes, et je sens une chaleur sourde monter en moi. Les larmes menacent de débordement, mais je refuse de céder à cette faiblesse. Je me redresse, tentant de reprendre le contrôle, mais l'angoisse et l'incompréhension m'enserrent comme un étau.

AU PRIX D'UNE VIE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant