Mes yeux mettent un moment à s'habituer à l'obscurité, comme s'ils devaient s'ajuster à un monde nouveau. Lorsque je parviens enfin à les ouvrir complètement, je réalise avec une certaine confusion que je suis toujours dans la voiture. Cependant, à la différence de tout à l'heure, elle ne semble plus être sur la route. L'air est lourd, chargé d'une tension palpable, et mes sens, en alerte, me poussent à douter de tout ce que je perçois.

Je sursaute lorsque la portière s'ouvre brusquement, brisant le silence oppressant. Un homme vêtu d'un costume noir impeccable se tient devant moi, sa silhouette élancée et autoritaire. Il me tend la main, et je remarque que ses yeux, semblables aux miens, sont dissimulés derrière un masque sombre. Ce dernier, orné de motifs délicats, ajoute une aura de mystère à son visage, rendant impossible toute tentative d'imaginer à quoi il ressemble réellement. Mon cœur s'emballe, une vague d'adrénaline me traverse alors que je lutte contre un mélange de curiosité et de peur.

Hésitante, j'attrape la main qu'il me tend. Sa prise est ferme, mais pas désagréable, et il m'aide à m'extraire du véhicule. À cet instant, je prends pleinement conscience que nous sommes devant un manoir d'une sophistication saisissante. Les murs en pierre grise, ornés de détails architecturaux raffinés, se dressent majestueusement sous la lueur des lanternes qui éclairent le chemin. Des sculptures élégantes et des jardins soigneusement entretenus entourent l'entrée, et l'atmosphère respire le luxe et l'opulence. Je n'ose même pas imaginer à quoi peut bien ressembler l'intérieur de ce lieu énigmatique.

Alors que l'homme à mes côtés avance silencieusement, je suis consciente du bruit de mes talons qui claquent sur le pavé, chaque pas résonnant comme un écho dans la nuit calme. Ce son, à la fois familier et étrangement sinistre, amplifie mon anxiété, me rappelant que je ne suis pas ici par choix.

L'homme m'ouvre la porte avec une courtoisie presque déconcertante, s'écartant en gentleman pour me laisser passer. J'aurais pu trouver cela vraiment aimable de sa part, si je n'étais pas consciente qu'il me conduisait probablement dans un piège. Une intuition sourde me murmure que je suis tombée dans la fosse aux lions, et il n'y a plus aucun doute à ce sujet.

Mon cœur bat la chamade alors que je franchis le seuil du manoir, une vague d'appréhension m'envahissant. L'intérieur est d'une beauté saisissante, baigné dans une lumière douce et chaleureuse qui contraste avec l'obscurité extérieure. Les murs sont tapissés de velours riche, et des œuvres d'art aux couleurs vives ornent les espaces, témoignant d'un goût exquis. Chaque détail, des lustres étincelants aux meubles anciens, semble raconter une histoire, mais je me sens comme une intruse dans ce décor somptueux.

Alors que je fais quelques pas à l'intérieur, une question obsédante me taraude l'esprit : qu'est-ce qui m'attend ici ? Mon instinct me met en garde, mais la curiosité me pousse à avancer. Je me demande si je suis prête à affronter ce qui se profile dans l'ombre, alors que le murmure de la nuit continue de résonner autour de moi, comme un écho de mes propres doutes.

Malgré mes craintes, je poursuis ma marche aux côtés de l'homme qui m'accompagne. Nous traversons le grand salon du manoir, un espace majestueux où le temps semble suspendu. Les murs sont ornés de portraits anciens, leurs regards graves me suivant, tandis que des chandeliers en cristal scintillent, projetant des ombres dansantes sur le parquet ciré. L'atmosphère est chargée d'un parfum de vieux cuir et de cire, une odeur qui évoque des souvenirs oubliés.

Après un moment, nous arrivons devant de grandes portes closes, imposantes et ornées de motifs délicats. Deux hommes en costume noir se tiennent là, immobiles comme des statues, leurs visages dissimulés derrière des masques mystérieux, qui ajoutent à l'aura d'intrigue qui entoure cette soirée.

- Votre carte d'invitation, s'il vous plaît, articule l'un des hommes d'une voix grave et autoritaire. Je n'hésite pas à sortir l'objet requis de mon sac à main, ma main tremblante trahissant mon anxiété. Il examine rapidement ma carte, ses yeux scrutant chaque détail, avant de la remettre à son acolyte, puis il reprend la parole d'un ton froid :

AU PRIX D'UNE VIE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant