Encore abasourdi par les événements récents, je me sens tel un naufragé perdu dans un océan de confusion. Mes yeux se plissent, scrutant l'obscurité qui m'entoure, à la recherche désespérée de sa silhouette familière. Je veux me convaincre que tout ce qui s'est passé n'était pas le fruit de mon imagination, que ce n'était pas une simple hallucination. Cependant, son absence m'enveloppe de doutes, et je me retrouve à me demander si tout cela n'est qu'un mirage, une illusion façonnée par mon esprit troublé.

J'en oublie même que je me trouve dans un jardin vaste, dont les dimensions rivalisent avec celles d'une forêt, où les ombres des arbres s'étirent et se contorsionnent sous le voile de la nuit. L'air est lourd, imprégné de l'odeur de l'herbe humide et des fleurs fanées. J'ai complètement oublié que je suis pourchassé par des individus dégénérés, des silhouettes menaçantes qui s'amusent à frapper les gens avec des battes de baseball, leurs rires sinistres résonnant dans l'obscurité.

- Le numéro neuf a été éliminé.

Ces mots résonnent dans ma tête comme un coup de tonnerre. Je me fige, mon cœur s'emballe, et mon regard se pose sur mon propre numéro. J'ai le neuf. Mais si ce qui vient de se passer est réellement vrai, je me rappelle parfaitement qu'il ne m'a pas touché avec sa batte. Alors, qui est cet autre numéro ? La question tourne en boucle dans mon esprit, comme un insecte pris au piège dans une toile d'araignée.

Avant que je ne puisse réfléchir plus correctement , un cri strident déchire le silence, brisant l'atmosphère pesante. Des pas rapides résonnent dans l'herbe, comme si une ombre se précipitait vers moi, la frénésie de la chasse palpable dans l'air. Mon instinct de survie prend le dessus.

Je cherche du regard une issue, une chance de m'échapper. Mes yeux se posent sur un arbre robuste, ses branches noueuses s'étendant vers le ciel nocturne. Sans hésiter, je grimpe, mes mains agrippant l'écorce rugueuse. Chaque mouvement est précipité, presque désespéré. En atteignant une branche suffisamment haute, je me fige, le souffle court, sentant une sueur froide glisser le long de mon échine, mêlée à l'adrénaline qui pulse dans mes veines.

Là, perché dans l'obscurité, je me fais petite, espérant que l'ombre qui me traque ne me trouvera pas. Mon cœur bat à tout rompre, et je me demande combien de temps je pourrai rester caché, à l'affût du moindre bruit, attendant que la tempête passe.

- Le numéro treize a été éliminé.

Je souffle, m'accrochant désespérément au tronc de l'arbre, mes doigts s'enfonçant dans l'écorce rugueuse pour ne pas tomber. Mes yeux se posent sur le sol, où une silhouette vient tout juste de s'immobiliser, figée dans l'ombre.

- Le numéro cinq a été éliminé.

À mesure que la lumière de la lune filtre à travers les feuilles, je distingue plus clairement la forme. C'est l'un des poursuivants, armé d'une batte de baseball, son visage caché derrière son masque de lapin blanc et menaçant. Il tourne sur lui-même, scrutant l'obscurité, comme s'il cherchait quelque chose ou quelqu'un. Mon cœur s'emballe, et je retiens ma respiration, me serrant davantage contre le tronc de l'arbre, espérant disparaître dans la nuit.

Mais soudain, la branche sous moi émet un craquement sinistre, un bruit qui semble résonner dans le silence pesant de la nuit. Ce son infime attire immédiatement l'attention du poursuivant, et une vague de peur m'envahit, nouant mon estomac dans un étau glacé.

Je n'ai pas le temps de rassembler mes pensées. La branche cède brusquement sous mon poids, et je me sens plonger dans le vide, comme si le monde s'était soudainement ouvert sous moi. Un cri de terreur s'échappe de mes lèvres, résonnant dans la nuit, alors que je m'apprête à subir l'impact brutal du sol. L'adrénaline pulse dans mes veines, chaque battement de mon cœur amplifiant ma peur. Je redoute davantage le moment où je vais m'écraser que la menace du fauve qui rôde en dessous.

Cependant, au lieu de toucher la terre, des bras puissants m'attrapent, me rattrapant dans l'extrême . La sensation de sécurité est presque écrasante, me coupant le souffle. Je suis enveloppée dans une étreinte ferme, la force de l'individu me tirant contre un torse solide :

- Ella.

À l'instant précis où j'entends son timbre familier, un soupir de soulagement m'échappe, comme si un poids immense venait de se lever de mes épaules. C'est Hunter. La tension qui m'enserrait comme un serpent se dissipe lentement, et je réalise avec une profonde gratitude que je suis en sécurité dans ses bras, loin de la menace qui rôde dans l'obscurité. Son étreinte est ferme et protectrice, un cocon de chaleur au milieu de la froideur de la nuit.

- Ça va ? me demande-t-il, son regard inquiet scrutant le mien, ses yeux brillants d'une intensité qui me rassure tout en me faisant prendre conscience de la gravité de la situation.

- O-oui, je réponds, ma voix tremblante trahissant encore l'adrénaline qui pulse dans mes veines. J'ai juste eu très peur.

Il hoche la tête, une lueur de compréhension traversant son visage. Avec douceur, il me repose sur le sol, et je sens le contact frais de la terre sous mes pieds, un rappel brutal de la réalité qui m'entoure. La chaleur de son corps me manque déjà, mais je sais que je dois être forte.

- Écoute, je vais faire semblant de te pourchasser, dit-il d'une voix basse, presque un murmure, mais chargée d'urgence. Cours tout droit, là-bas, il y a un tunnel. Cache-toi. Personne ne viendra te chercher là-bas.

L'urgence dans son ton me dissuade de lui poser des questions. Je sens l'adrénaline monter à nouveau, pulsant dans mes veines comme un feu ardent. Sans hésiter, je commence à courir, mon cœur battant à tout rompre dans ma poitrine, chaque battement résonnant comme un tambour de guerre. Je le sens à mes trousses, sa présence me donnant un semblant de sécurité, mais rapidement, son rythme devient inconstant.

C'est alors que j'entends une voix derrière moi, une voix qui brise le silence de la nuit, et je me rends compte avec une terreur glaciale qu'il n'est pas seul. Mon cœur se serre dans ma poitrine, une vague de panique m'envahit. Je me concentre sur les instructions de Hunter, sur l'espoir d'un refuge. Je dois atteindre ce tunnel.

Chaque pas que je fais semble résonner comme un cri dans l'obscurité, et l'écho de la voix qui se rapproche me pousse à redoubler d'efforts. Je ne peux pas me retourner, je ne peux pas regarder en arrière, même si la peur me ronge. L'obscurité est pleine de dangers invisibles, mais l'espoir brille au bout du chemin, dans ce tunnel qui m'attend comme une promesse de sécurité.

Je sens le vent sur mon visage, frais et vivifiant, alors que je me dirige vers le tunnel. Mes jambes brûlent, mais je refuse de ralentir. Chaque seconde compte. La lumière du tunnel scintille au loin, une lueur d'espoir dans cette nuit cauchemardesque. Je dois y arriver, je dois me cacher et espérer que Hunter saura me protéger.

Mais avant que je puisse faire un autre pas, un choc brutal me frappe le crâne, comme si un marteau s'abattait sur moi. Je m'arrête net, la douleur fulgurante se mêlant à un vertige qui m'enveloppe tel un brouillard épais. Mes jambes deviennent molles, incapables de me soutenir, et je m'effondre au sol, le monde autour de moi se dissolvant en une série d'ombres vacillantes et de lumières scintillantes, comme si la réalité elle-même se dérobait sous mes pieds.

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