Le meilleur ami de l'Homme

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Le tonnerre claque dans le ciel.

- Zeus n'est pas content, note Denys.

- Oui et moi non plus si le camp n'est pas prêt avant la nuit noire, ajoute Élien.

- Sois clément, les hommes ont peur. Cet endroit est maudit.

- Les spartiates n'ont pas peur.

- Si, du châtiment des dieux.

Élien fixe son ami longuement. Son regard insistant lui donne implicitement son accord.

- Vous y voyez quelque chose là-haut ? Cria-t-il.

- Non, mon énomotarque ! Une brume s'est installée. Nous ne voyons que sur 100 mètres.

Merde, si une armée se pointe ici, il sera trop tard lorsque nous l'apercerons.

Les tentes viennent d'être mises en place avec un feu bien trop peu ardant. Comme si quelque chose l'étouffait. Les hommes aussi étouffent. L'oxygène manque, les gorges sont comprimées et les jambes tremblantes. Un nouvel éclair vient illuminer la plaine un instant. Une heure plus tard, le camp est totalement installé mais la nuit et pluie sont venus faire leur loi.

Élien, dans la cabane, risque sa tête dehors.

- Le champ de vision se résume à 10 mètres.

- T'en fais pas, c'est une mission comme une autre, il ne va rien se passer comme d'habitude.

Pourtant, j'ai un très mauvais pressentiment.

- Dit aux gars de redoubler de vigilance. Dori au poing.

Un éclat de foudre frappe une nouvelle fois les cieux.

- Par tous les dieux ! S'exclame un soldat dehors.

Élien se précipite dehors.

- Quoi, soldat ?

- J'ai... J'ai vu une femme !

- Où ça ?

- Je ne sais pas, mon officier. À une vingtaine de mètres, je dirai. Je l'ai aperçu grâce à la lueur de Zeus.

- Restez aux aguets.

Ensuite, le tonnerre gronde et envoie de l'électricité partout dans l'air. Élien reste parmi ses hommes et observe au loin pendant que l'eau frappe son casque. Les gouttent s'écoulent le long de sa protection nasale et s'accumulent à l'extrémité, pour finir par tomber. La cape rouge d'Élien commence à s'imbiber d'eau.

Je devrai l'enlever.

La pluie ne cesse d'empirer et les nuages s'agglomèrent au-dessus de leur tête.

Zeus, calme toi, je t'en supplie. Qui t'as offensé ?

Un éclat de foudre vient frapper un arbre en plein milieu de la plaine. Le tronc se brise instantanément et s'embrase. Les soldats émettent des sons de stupéfaction sous le coup. Soudain, à côté de l'arbre, la femme apparaît quelques secondes. Des rires inhumains sortent de sa bouche et inondent la vallée d'obscurs sentiments. Des hurlements de loups s'élèvent au loin dans la forêt.

Pas la peine d'en rajouter, sales bêtes.

Malheureusement, leurs cris se font de plus en plus proches.

- Sur le qui-vive, les gars ! Ne vous éloignez pas du campement.

Élien se rend compte qu'aucun de ces hommes ne se reposent. Ils ont tous leur armure sur le dos et la lance en main.

Kairos, Le Moment OpportunOù les histoires vivent. Découvrez maintenant