- Arrêtez-vous !
Élien ne s'arrête évidemment pas. Fallait-il être fou pour penser le contraire ? Probablement. Quoiqu'il en soit, le jeune grec explose la cage thoracique du premier garde en lui donnant un puissant coup d'épaule. Les autres derrière lui sont propulsés par terre sous la violence de l'impact. Élien ramasse alors une lance par terre et la plante dans la bouche ouverte d'un soldat. Les deux derniers repoussent Élien dans la geôle avec leurs dori.
Grosse erreur.
- Vous connaissez l'arroseur arrosé ? Demande-t-il.
Les deux gardent se regardent d'un air penaud. Le spartiate, dans la confusion, effectue une roulade sur le côté et sort de la cellule. Avec la rapidité d'un chat, il referme la porte en bois et rabat le loquet en métal. Il jete un dernier regarde sur Léandros, aussi à l'intérieur.
- Désolé ! Dit-il en haussant les épaules.
D'autres voix se rapprochent. Élien décide de ne pas jouer au fou et part de l'autre côté pour rejoindre Cléo. Hélas, seulement dix mètres plus loin, des chiens aboient dans sa direction.
Je suis pris en tenaille. Qu'importe, il faut faire un choix.
Ni une, ni deux, Élien choisit les chiens. C'était une erreur. Deux grands molosses accompagnés de leur maître et de deux gardes l'attendent. Celui qui tient les chiens est un géant de deux mètres. Il est torse nu avec une énorme massue dans sa main droite.
Merde.
Il relâche les chiens. Ceux-ci, se ruent sur Élien sans crier gare.
Normal, ce sont des chiens, ils aboient.
Avec une lance, la tâche est aisée.
Je pique dans leur flanc comme quand je pique une saucisse.
Malheureusement, le géant et son gourdin, eux, ne se font pas prier et frappent Élien puissamment. Le choc est brutal. Contre toute attente, un rire résonne dans le couloir, c'est celui du spartiate.
- Il était temps, je m'amuse.
Il crache légèrement du sang puis se relève. Un deuxième coup de gourdin s'abat sur son crâne mais il est plus rapide et esquive l'attaque mortelle. Les deux autres gardes restent derrière tant le couloir est étroit. Élien pique dans la cuisse du maître puis au niveau de l'avant-bras. Il crie de douleur mais se ressaisit et envoie un coup latéral qui aurait détruit les côtés d'un imprudent. Ce que n'est pas Élien. En effet, il se baisse avec la douceur d'une plume et prépare une nouvelle attaque. Alors qu'il est agenouillé, il lève sa lance vers le menton du géant et lui donne un coup de pied au niveau du manche. L'arme est propulsée et traverse de toute part le crâne de l'homme. Les deux spectateurs m, horrifiés, lui foncent dessus. Cette fois-ci, la posture est mauvaise. Pas d'arme, à genoux et un peu fatigué.
C'est donc comme ça que je vais mourir ? Dans une prison d'Àrgos ?
Soudain, les deux hommes s'arrêtent. Comme figés de peur. Non, pas par la peur mais par Thanatos. Du sang émane de leur bouche. Puis, ils s'effondrent. Derrière eux, une femme se tient debout avec une épée en main. Élien éclate de rire.
- Qu'est-ce qu'il y a de drôle, imbécile ? Demande Cléo.
- Merci de m'avoir aidé mais je remercie encore plus les dieux d'avoir fait sortir ton sein de ta tunique.
Cléo, horrifiée, cache son intimité dans son chiton.
- Je te déteste, pervers ! Cette tenue n'est pas adapté pour se battre.
VOUS LISEZ
Kairos, Le Moment Opportun
Ficción históricaDans le monde grec, la guerre gronde et le destin appelle ses héros. Entre mythologie et réalité, le jeune Élien d'Amyclées va devoir tracer son chemin parmi d'obscurs événements. Quel rôle va jouer Cléo, une jeune aristocrate athénienne en quête d'...