Kairos, Le Moment Opportun

Épilogue

Cléo se relève avec la main sur le dos. Il n'est pas chose aisée de ramasser les sacs d'olives. Quatres année sont passées depuis la disparition d'Élien. Quatres année d'un deuil difficile, voire impossible. Athéna n'a, pour l'instant, pas montré le bout de son nez à part en empêchant la guerre comme elle l'a sifflé en partant.

- Cléo ! Crie une voix au loin.

Parfois Denys, Anastasia et Démétrios viennent la rendre visite. Cette fois-ci, c'est Anastasia.

- Comment vas-tu ?

- Plutôt bien. La récolte est bonne.

- Et Hélios ?

Cléo détourne son regard vers le petit garçon qui traîne avec les chèvres en contre-bas.

- Son père lui manque. Il a du mal à admettre que les autres enfants en ont un.

- Je comprends. Si tu as besoin d'aide, fais moi signe.

Anastasia attrape un sac et part le déposer à côté du pressoir. Cléo arrive juste derrière.

- Et toi avec Denys ?

Ana arbore un large sourire.

- Le deuxième arrive, répond-t-elle en se frottant le ventre.

- Bravo, dit Cléo toute contente pour son amie.

- Tu penses toujours à lui ?

- C'est impossible de ne pas l'oublier. Son empreinte est partout. De toute façon, je veux continuer de penser à lui, même si ça fait mal.

- Tout le monde l'aimait. C'était un homme bien. Sparte le sait, surtout avec une statue en son nom.

Elle marque une pause puis reprend

- Je ne sais pas si tu as entendu mais des rhapsodes ont écrit des chansons sur lui ! Dans cent ans, les gens le connaîtront toujours.

- C'est vrai. Mais, je n'ai pas besoin de ça. Ce petit bout de chou me rappelle déjà tellement son père.

Hélios émet un petit rire en tirant sur la queue de la chèvre. L'animal le repousse, ce qui l'énerve. Ses yeux passent du brun au jaune solaire.

- C'est bien le fils à son père.

Loin, très loin au fin fond de la Terre. Les températures sont extrêmes. Tout le monde est torse nu mais rien n'existe pour se rafraîchir. L'eau est boueuse ou de feu. L'air est lourd et irrespirable. Le travail est forcé et épuisant.

Élien se gratte la tête. Le plan n'est pas aussi parfait qu'il le souhaitait. Pas mal de risques sont à réévaluer. Passer le triple rempart de cuivre sera plus difficile que prévu.

- T'en penses quoi, Anaximène ?

- Je pense qu'il est temps de se casser de cet enfer. Quoi qu'il en coûte.

Élien tire un sourire malicieux.

Cléo, j'arrive.