Un espoir ?

22 4 0
                                    

Cléo s'appuie sur une colonne du Parthénon et admire Athènes. La vue sur la cité est imprenable. Ses cheveux blonds détachés, arrivant dans le bas de son dos, luttent contre la brise. Son père passe à côté d'elle.

- Suis-moi, nous avons des choses à régler.

Il est un éminent diplomate du Conseil athénien, la boulè. Sa chevelure et ses yeux sont bruns à contrario de sa fille qui tire ses traits de sa mère. Sa prestance et son charisme naturel lui permettent d'être écouté par tous lors des réunions de la boulè.

- Il faut trouver qui a commis cet acte avant qu'il ne soit trop tard, dit-il en descendant les marches du temple.

- Les prêtres ont sûrement été soudoyés pour prétendre ne rien savoir à ce point là, ajoute-t-elle.

Normalement, ils savent toujours tout ce qu'il se passe dans cette cité grâce aux confessions, aux rumeurs et aux pots- de-vin, songe-t-elle. Ils cachent donc quelque chose.

- Cette guerre a été déclenchée par certains intéressés, j'en suis certain, dit-il en dévalant l'Acropole.

George s'arrête en bas de la colline et attrape le bras Cléo avant de la regarder en profondeur. Sa fille était d'une beauté divine. Un visage doux, soigné mais aussi une couleur de cheveux et d'yeux très rares parmi leurs semblables, lui conféraient un charme immense faisant palîr même les plus vieux. Ses vêtements comportent du relief grâce à ses seins charnus et ses hanches dessinées.

- Tu ressembles tellement à ta mère.

- J'aimerai tellement la rencontrer un jour.

- Je l'espère pour toi ma fille mais je ne sais pas où elle est, je te l'ai déjà dit.

Il expire en regardant le sol.

- Je vais me rendre à Sparte avec une délégation pour essayer de calmer le jeu et les convaincre peut-être d'éviter le bain de sang. Rentre à la maison, je te rejoins dès que je peux.

- Tu vas où ?

- Je dois finaliser deux ou trois bricoles avec certains membres de la boulè.

Cléo se retourne, faisant vriller sa robe délicatement, et commença à rentrer tout en regardant les alentours. Les pavés sont à moitié effacés à cause du passage fréquent, les maisons splendides avec le soleil frappant sur les murs. Elle n'aime pas rentrer seule le soir avec la criminalité grandissante dans les rues. C'est pourquoi, elle emprunte alors les axes principaux où il y a du monde et des gardes.

Après quelques minutes, elle arrive devant sa maison et entre.

- Salut Thoric.

- Bonsoir mademoiselle Georgiopoulou. Vous avez faim ? Demande l'esclave.

Thoric était un homme du nord qui a été capturé et vendu comme esclave. Cela fait bien dix ans qu'il sert la famille Georgiopoulos.

- Oui très !

Il lui amène du vin et des côtes de porc qu'elle dévore instantanément. Sa journée avec son père l'a éreinté. Tenter de convaincre la boulè d'éviter la guerre et tenter d'extirper des informations semblent d'une difficulté colossale. La plupart des membres sont favorables à la guerre même si elle n'est pas voulue. Cléo repense à un des membres qu'elle avait tenté d'approcher mais celui-ci ne pensait qu'à venger son fils, mort durant la guerre précédente. Les autres membres ne la prennent pas au sérieux : "À part être jolie, tu n'y connais rien à la politique". Ce qui a pour don de la mettre en rogne. Malgré son apparence trompeuse, la jeune fille est une vraie force de la nature. Plusieurs fois, elle est en venue aux mains avec des garçons quand elle était plus jeune et les as corrigés. Cléo se retourne sur son lit.

Kairos, Le Moment OpportunOù les histoires vivent. Découvrez maintenant