Kairos, Le Moment Opportun

Infiltration

Le garde ne se doute de rien. Il n'a pas vu ni entendu une femme se faufiler derrière lui. Cléo ricane légèrement une fois à l'abri.

Mine de rien, c'est excitant !

Le début de l'infiltration a semblé être le plus facile. Désormais, il va falloir redoubler de vigilance. Infiltré la salle des archives est la meilleure idée qu'elle ait eu depuis longtemps. Évidemment, les archives ouvertes au public ne contiennent pas ce qu'elle recherche. C'est pourquoi, elle a dû se résoudre à se faufiler dans les archives privées d'Athènes. La salle se trouve au premier étage, au fin fond du couloir. En passant ce garde, l'accès à l'escalier en colimaçon est d'ores et déjà libre. Cléo se rue alors vers les marches mais des bruits d'en haut surviennent.

Mince, il va falloir retenter plus tard.

La jeune athénienne se cache dans un recoin sombre juste derrière une colonne à l'entrée de l'escalier. Le bruit se fait désormais plus précis, ce sont des claquements de sandales et des cliquetis métalliques.

Des hoplites. Par Athéna, il y en a combien dans ce bâtiment ? Deux à l'entrée, un dans la salle des archives, un qui garde l'escalier et plusieurs en haut semble-t-il. Pas de doutes, il y a quelque chose à dissimuler.

Deux soldats en armure passent sans la remarquer, ils saluent leur camarade en fonction et s'éloignent.

Maintenant.

Cléo se rue une nouvelle fois vers les marches et les enchaînent sans réfléchir. Une fois arrivée, elle passe sa tête à l'extérieur de la cage d'escalier en pierre pour évaluer la situation. Le couloir se présente en L. À gauche, c'est la petite portion et tout droit, le jackpot !

Personne, finalement c'est mon jour de chance.

La jeune athénienne sort de sa cachette avec vanité. Une main sur son épaule la ramène à la réalité.

- Qui êtes-vous ? Vous n'êtes pas censée être ici.

- Oh, excusez-moi, je me suis perdue, dit-elle en mimant grossièrement une pétasse.

- Ce n'est pas grave, je peux vous aider ! S'exclame-t-il avec un grand sourire.

- Ah oui ? Répond Cléo en exagérant son décolleté.

Le garde, obnubilé par la jeune femme, ne voit absolument pas venir le coup de poing dirigé vers son visage. Il s'effondre en un clin d'oeil.

Ah, les hommes... je remercie les dieux d'être une femme.

Cléo le traine dans les toilettes, d'où il venait, et l'enferme dedans. Après s'être dépoussiérée les mains, elle rejette un coup d'oeil furtif dans le couloir. Cette fois, la voie semble dégagée. L'aristocrate longe le mur et arrive devant la porte de la salle qu'elle convoite.

Étrange, elle est entrouverte.

Sa curiosité la pousse à regarder. Elle distingue plusieurs individus.

Un, deux,... Deux.

Depuis son point de vue, difficile de faire mieux. De plus, ils sont de dos.

Un hoplite et un aristocrate, je dirai. Je ne suis pas venu jusqu'ici pour repartir bredouille.

Avec courage, ou folie, elle plonge sans un bruit sous un bureau. Enfin, c'est sans compter la petite figurine qui tombe et qui se brise sur le coup.

Oh, la conne.

- Qu'est-ce que c'était ? Demande l'un des deux.

- Va voir, ordonne l'autre.