La vérité

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Cléo s'appuie sur les remparts d'Athènes. Elle a réussi à fuir le champ de bataille au bon moment car la cavalerie Thessalienne a massacré les survivants derrière elle. Son regard vide témoigne de son désespoir.

Nous ne pourrons jamais tenir la ville avec si peu de troupes. Les remparts s'étendent du port à la cité !

Sa mère, Agathe, a été capturée tout comme Zéphyr car elle ne fuit jamais devant un ennemi.

- Ah tu es là, note Georges.

- Je contemple une dernière fois cette vue avant que Sparte ne rase la cité.

- Ils ne vont pas forcément tout piller et tout détruire.

- Papa, soyons réalistes.

Il soupire. Il sait que sa fille a raison.

- J'ai des nouvelles, d'ailleurs.

- Ah bon ?

- Je crois avoir compris qui est derrière tout ça mais nous en reparlerons dans un endroit sûr.

- Mmh, d'accord.

- Tu sais, je pense que nous devrions quitter Athènes.

- Quoi ?

- La cité ne va pas résister, tu l'as dit.

- Moi, je reste. Je suis une diplomate mais aussi une guerrière.

- Je savais que tu dirais ça. Je vais partir ce soir à Chios pour un petit temps. C'est une île de la côte ionienne qui est alliée à Athènes, répond-t-il résigné.

- Alors que nous sommes tout près du but ?

- Qu'est-ce que ça va changer ? Athènes ne sera bientôt plus une cité-Etat libre.

Cléo sait qu'il marque un point et se retourne pour fixer le camp spartiate. Elle se tient avec son armure et son casque calé entre son bras et sa hanche.

- À quoi songes-tu ?

- À rien.

En réalité, elle a une pensée pour Élien. Son cœur lui dit d'aller le voir et de faire plus ample connaissance mais la raison lui dit qu'il va piller Athènes, qu'il va tuer et violer les habitants de sa cité natale.

Non, il n'est pas comme ça. Il est différent.

Georges descend les escaliers et disparaît. Cléo ne tarde pas à le rejoindre à la maison.

Son père part à l'aube sur un navire marchand avant que la marine spartiate ne procède à un blocus maritime. La flotte athénienne a pourtant vaincu celle spartiate mais elle a fui vers les îles pour rassembler leurs forces.
Il lui a laissé une lettre. Celle-ci contient la vérité.

Chère Cléo,

Durant la bataille, j'ai fait le tour de la ville et j'ai remarqué plusieurs choses intéressantes. Les fauteurs de troubles semblent être les prêtres du Parthénon. Plusieurs d'entre eux circulent avec des coffres remplis d'or Perses. En réalité, je ne sais pas si c'est directement lié mais des membres de la boulè s'y rendent et semblent être liés à ce coup fourré.

C'est tout ce que je sais, libre à toi de creuser pour te libérer l'esprit si l'occasion se présente.

Tu me trouveras à Chios, ton papa qui t'aime,

George.

Cléo n'en revient pas.

Les serviteurs d'Athéna ? Étrange.

Kairos, Le Moment OpportunOù les histoires vivent. Découvrez maintenant