Chapitre 4

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"Petite Patte ! Petite Patte tu m'entends ? Réponds moi !

- Mmh... Laisse moi dormir, Petite Araignée... Je suis fatiguée..." marmonna la chatonne, furieuse d'avoir été arrachée au sommeil après avoir enfin passé une nuit tranquille.

Mais l'insistance de son frère ne faiblit pas, et elle se redressa malgré elle, baillant à s'en décrocher la mâchoire. L'herbe à chat fait vraiment des miracles, songea-t-elle en réalisant combien son état s'était amélioré pendant la nuit. Sa vision était redevenue claire, et sa gorge la faisait moins souffrir que la veille. Même si elle sentait que la fièvre était encore là, elle se sentait capable de se lever et de faire quelques pas.

Alors qu'elle s'étirait en grattant son nid de ses petites griffes, le parfum familier de Bourgeon de Rose chatouilla sa truffe. Celle-ci était penchée au-dessus de Pluie d'Épine, qui dormait toujours, et lui tournait le dos. A côté de la chatonne, Petite Araignée la scrutait avec des yeux grands ouverts, comme s'il avait vu un écureuil voler, qui amusa sa sœur.

"Pourquoi Bourgeon de Rose réveille Pluie d'Épine ? Je pense qu'elle a envie de se reposer, fit remarquer la petite chatte à la patte blanche.

- Petite Patte... Je...

- Quoi ? Tu as perdu ta langue ?"

Bourgeon de Rose, sans un mot, se retourna, faisant face aux deux chatons. De l'autre côté, Truffe de Lilas avait le même regard désolé et compatissant que la guérisseuse, ce qui affola le cœur de Petite Patte. Il s'est passé quelque chose, quelque chose que je n'ai pas remarqué, comprit-elle. Réfléchi, Petite Patte ! Qu'est ce que j'ai manqué ? Stupide maladie !

"Petite Patte... Tu devras être forte." la mit en garde la guérisseuse, sa voix douce mais lourde de sous-entendus.

Forte ? Mais je ne le suis pas ! se retint de répondre la chatonne à la guérisseuse, qui posa la queue sur son épaule. Au même instant, Griffe de Chêne déboula dans la tanière, essoufflé et la fourrure en bataille. Balayant la pouponnière du regard, il ne s'attarda même pas sur ses petits, et se dirigea en trombe vers sa compagne.

"Bourgeon de Rose ! Écarte toi, je dois la voir.

- Attends, Griffe de Chêne ! Tu ne devrais pas...

- Ce n'est pas à toi d'en décider, feula-t-il en la bousculant pour atteindre sa compagne. Que s'est-il passé ? Tu avais dit que tu la soignerais !

- J'ai dit que j'allais faire tout mon possible, ce que j'ai fait. Le Clan des Étoiles en a malheureusement décidé autrement.

- Non ! Je ne te crois pas !"

Pendant un instant, Petite Patte oublia comment respirer. Qu'avait bien pu décidé le Clan des Étoiles ? Pourquoi Griffe de Chêne semblait penser que Pluie d'Épine n'était pas soigné ? Pour les chats plus âgés, le mal blanc était sûrement plus long partir.

Pendant que Bourgeon de Rose tentait tant bien que mal de calmer le père des petits, Petite Patte se faufila derrière la guérisseuse, près de sa mère. Elle avait hâte de lui annoncer qu'elle allait mieux, qu'elle n'avait plus à s'inquiéter. Mais arrivée devant la reine grise et blanche, elle sentit que quelque chose n'allait pas. Sa mère, roulée en boule, semblait dormir profondément, malgré tout le vacarme qui régnait dans la tanière. D'habitude, Pluie d'Épine se réveillait à la moindre branche qui frémissait dans le vent. Son flanc, qui s'était autrefois soulevé avec chaque inspiration, restait désespérément immobile.

Intriguée et inquiète, Petite Patte donna timidement un coup de patte dans l'épaule de sa mère, s'attendant à se faire gronder pour l'avoir réveillé.

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