Chapitre 89 : 1976 : Vif d'or repéré

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Jour 4

— Pardon... pardon... excusez-moi...

Mona et Grace se tournèrent en même temps vers le garde-chasse. Rubeus Hagrid passait entre les sièges des gradins, dérangeant la moitié des supporters installés.

— Où est-ce qu'il va comme ça ? demanda Grace.

— Aucune idée, il n'y a presque plus de sièges libres par ici.

— Sauf à côté de toi, tu oublies que les Serpentard te fuient comme la peste.

Mona se tourna de l'autre côté. Il y avait deux sièges libres à sa gauche, et à peine eut-elle le temps de le réaliser que le garde-chasse s'installa prudemment sur les deux sièges.

— J'y crois pas, murmura Grace, ahurie.

Mona non plus. Tous les élèves se sentaient plus ou moins mal à l'aise en présence du garde-chasse. Il était même un sujet de raillerie pour la plupart des Serpentard.

— Alors, Mona ? Comment va Meredith ? demanda-t-il après un instant.

— Euh... aussi bien que possible, répondit-elle.

— Et Ignatius ?

— Pareil.

Ils sont obligés de se cacher parce qu'une demi-douzaine de Mangemorts cherchent à les tuer, comment veux-tu qu'ils aillent ?

— Ne me dis pas que c'est lui ton garde du corps aujourd'hui ? murmura Grace.

Ouais, même Vanessa Paradis a eu droit à Romain Duris dans L'Arnacœur. Non, je ne dois pas y repenser ! Je vais encore faire des cauchemars, avec tous ces gloussements dans la salle de cinéma ! Non, pas Dirty Dancing! Pas Dirty Dancing!

Mona ne répondit rien. Les joueurs entraient sur le terrain. Elle se redressa aussitôt et guetta les sportifs. Plus loin, sur le même banc qu'elle, elle voyait Terence en compagnie d'Avery et Mulciber. Il parlait précipitamment, Mulciber semblait de plus en plus enclin à lui répondre. Mona se détourna, écœurée, et dirigea à nouveau toute son attention vers le terrain. Le commentateur venait de citer les noms de chaque joueur de Serdaigle, tous salués par des cris de joie. Vint le tour des joueurs de Serpentard. Mona applaudit chaque joueur de son équipe.

— AUBREY ! cria le commentateur.

Mona et Grace applaudirent un peu plus fort au nom de Bertram.

— Eeeettttttttt MOON !

— OOOOuuuuAAAAAAAAIIIIISSSSsss ! hurla Mona en tapant dans ses mains avec toute la force qu'elle pouvait.

Plusieurs élèves se tournèrent vers elle. Les acclamations pour Hugh avaient été moins virulentes que pour les autres.

— Pitié, assieds-toi, ordonna Grace, gênée.

Mona obéit et réalisa enfin qu'elle était observée.

La honte, la honte... mais c'est pas possible tellement c'est la honte. Presque autant que lorsque les premières notes de Dirty Dancing retentissent dans le restaurant et que Romain Duris...

Je reçois beaucoup de tomates pourries ces derniers temps.

Les joueurs se mirent en place et les balles furent lancées. Des acclamations résonnèrent dans tout le stade. Mona en profita pour se relever de son siège.

— Vas-y Hugh ! s'écria-t-elle. ALLEZ !

— Mais calme-toi, imposa Grace en tirant sur la manche de son amie. Le match vient de démarrer, comment veux-tu qu'il ait déjà repéré le Vif d'or ?

— C'est mon frère, il est trop fort, dit-elle en guise d'explication.

Grace soupira bruyamment. À côté d'elle, Mona entendit Hagrid rire doucement.

Tu m'étonnes, non mais t'as vu la honte que tu nous mets, à Grace et à moi. Tu lui fous la honte devant les autres élèves et à moi devant les lecteurs. Non mais franchement. Pire que les vraies fausses larmes de Romain Duris. Non je suis pas jaloux.

Hugh ne se révéla pas aussi fort que Mona le prétendait. Il cherchait toujours le Vif d'or sans le trouver. Les poursuiveurs assuraient le spectacle, le Souafle passait de main en main et des points étaient marqués de chaque côté. Les joueurs étaient tendus et certains batteurs, principalement les Serpentard, n'hésitaient plus à envoyer les Cognards sur les joueurs adverses. C'est ainsi qu'un poursuiveur de Serdaigle fut assommé et tomba de son balai. Des acclamations retentirent du côté des supporters de Serpentard, tandis que des huées provenaient des autres côtés. Terence se montra particulièrement véhément, au point qu'Irène Clay, quelques mètres plus loin, se déplaça pour le gifler devant tout le monde.

— Espèce de... ! cria Terence.

Il sortit sa baguette magique, imité par Irène. Hagrid se leva d'un coup, et les baguettes se baissèrent. Terence murmura en direction d'Irène, mais Mona n'entendit pas ce qu'il disait, bien que l'expression amusée de Mulciber l'inquiétât. Hagrid se rassit et l'attention de tous fut à nouveau concentrée sur le match. Les Serdaigle prirent la tête, dominant le score de peu.

— Allez Hugh, trouve le Vif, allez... murmura Mona.

Grace soupira et fit soudain un drôle de bruit.

— Qu'est-ce qu'il y a ? s'inquiéta Mona.

— T'as un moyen de prévenir Hugh ?

Textote-le.

— Pourquoi ?

— S'il te plaît, ne crie pas.

— Pourquoi ?

— Le Vif est juste au-dessous des buts des Serdaigles. Celui du milieu. Ne crie pas, répéta Grace.

— Il faut prévenir mon frère, réalisa Mona, paniquée. Comment on fait ?

— Je ne...

Grace se tut, les yeux fixés sur le terrain.

— Qu'est-ce qu'il y a encore ?

— Quelqu'un d'autre a repéré le Vif d'or, déclara Grace.

— L'autre attrapeur ? demanda Mona en se tournant vers les buts adverses.

— Pas vraiment...

Mona n'en croyait pas ses yeux. Le Vif d'or filait, poursuivi par une chouette que Mona reconnaîtrait entre mille.

— C'est pas vrai... dit-elle, ahurie.

— J'en ai bien peur, répondit Grace.

Les attrapeurs, aidés par Dame de Fane, s'élancèrent vers le Vif.

J'adore ce pigeon.

— C'est ta chouette ? demanda Hagrid.

— Oui, répondit Mona, craintive.

— Appelle-la, sinon tu vas être accusée de tricherie.

Mona se leva d'un coup, passa devant les autres élèves à toute allure. Elle entendit à peine Terence lui adresser la parole.

— Ne me dis pas que c'est... commença-t-il.

Mona l'ignora et rejoignit les escaliers des tribunes. Elle descendit quelques marches jusqu'à être invisible des autres élèves et sortit sa baguette.

— Accio Dame de Fane ! lança-t-elle.

Un jour, Mona Moon sera une rebelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant