Un jour, Mona Moon sera une rebelle

Chapitre 132 : 1978 : La carte du Maraudeur

Arrivée au deuxième étage, ce n'est pas sur Sirius qu'elle tomba, mais sur James.

– Salut la Cousine ! dit-il. Remise de ta petite virée ?

Il portait son sac de cours, rempli à ras bord. Dans une main, il tenait le fameux parchemin.

– Oui, mentit Mona. Pas de mal de crâne, ni rien.

Ouh la menteuse, elle est amou... NON elle ne l'est pas ! D'ailleurs, j'aimerais savoir pourquoi je n'ai toujours pas accès à cette partie de son cerveau. Je ne sais pas si Clive est vraiment sorti de son esprit.

– Je vais voir Lily, raconta James. Pour ce qui ressemble un peu à un rancard. On va réviser à l'écart.

Si t'espères du bécotage, il me semble que c'est mort.

– Des conseils ? demanda-t-il.

– Ce n'est peut-être qu'un demi-rancard, dit Mona. Elle veut peut-être juste voir ce que tu donnes loin des autres maraudeurs.

– Pas con, dit James.

– Dans l'ensemble, ça m'a l'air de bien se passer entre vous.

– Oui, je crois aussi, dit-il.

Mona resta plantée devant lui, attendant qu'il ajoute quelque chose.

– Pourquoi tu discutais avec Lily dans un placard à balai ? demanda-t-il soudain.

Il ne pouvait pas le savoir, Mona avait vérifié, il n'était pas dans le couloir. C'est parce qu'il a une carte magique !

– Qu'est-ce qui te fait croire ça ? demanda-t-elle.

– Je vous ai vues, dit-il.

– On parlait simplement de notre ronde de ce week-end, dit Mona. Mais c'est impossible que tu nous aies vues, quand je discute avec... une préfète, fille de Moldus, je vérifie que les gens voient bien qu'on parle entre préfets. Et tu n'étais pas là.

– C'est le week-end des Poufsouffle et des Serdaigle, dit James. Je suis préfet-en-chef maintenant. Et je sais qui doit faire quelles rondes et à quel moment.

Mona réfléchit à toute vitesse, elle devait dire quelque chose et vite. Elle ouvrit la bouche pour parler et opta pour une autre option. Elle arracha le parchemin des mains de James.

– Je le vois trop souvent, ce truc, dit-elle. Qu'est-ce que c'est ?

Enfin ! Merci Merlin ! Je commençais à penser qu'elle quitterait l'école sans avoir découvert la carte !

James tenta de le reprendre, mais Mona sortit sa baguette. L'attaque de Mulciber devait être suffisamment présente dans l'esprit de James pour qu'il ne tente rien. Elle déplia le parchemin et découvrit un plan de l'école. De petits points nommés se promenaient.

– C'est en temps réel ? demanda-t-elle, abasourdie.

– Oui, répondit-il, vaincu.

C'est encore plus fort que Google Maps.

Mona chercha alors la sorcière borgne où Remus les avait amenés la veille avec Waha. Le plan indiquait le passage secret qu'ils avaient emprunté.

– Voilà qui est très utile, dit-elle.
– Oui, répondit James. Et je suis censé la remettre aux autres Maraudeurs avant de rejoindre Lily.

Mona replia la carte et la lui tendit.

– Méfait accompli, murmura James en pointant sa baguette sur le papier.

Aussitôt, les inscriptions disparurent.

– La Carte du Maraudeur, dit-elle. Alors, même Peter a participé à ça ?
– Et ton futur petit ami aussi, dit James.

Mona lui adressa un regard noir avant de le forcer d'un geste à s'en aller. Elle hésita à le suivre vers la salle commune des Gryffondor. Finalement, elle se dirigea vers les toilettes pour se rafraîchir.

Vous ne pensiez tout de même pas qu'on allait vous amener Sirius tout de suite ? Sinon ce ne serait pas drôle. C'est sadique, hein ? Et vous ne pouvez même pas m'en vouloir, c'est de la faute de l'autrice, pas de la mienne. Bon, là vous pouvez m'en vouloir, parce qu'au lieu de narrer le texte, je raconte des bêtises. Je vous ai dit que j'étais un narrateur génialissime ?

Ce n'est qu'une fois dans la pièce que Mona réalisa qu'elle se trouvait dans les toilettes de Mimi Geignarde.

– Encore toi ? demanda Mimi.
– Oui, répondit Mona.
– Tu n'es pas trop répugnante cette fois, dit le fantôme.
– Merci, Mimi, répondit Mona, pourtant offensée.

Mona entra dans une cabine et...

On sort... mince, on ne peut pas ! Pourquoi on ne peut pas sortir ? Moi, je ne veux pas voir Mona pisser moi ! On va se mettre au-dessus de son crâne. On ne verra rien... mais on risque d'entendre...

Elle s'installa sur la cuvette et...

Et voilà, elle y va, on entend ! Pitié, on se croirait dans une scène gag d'un drama coréen.

Soudain, la tête de Mimi Geignarde apparut à travers la porte.

– Mimi ! s'exclama Mona en se crispant.

J'ai pigé pourquoi on assiste à cette scène.

– Tu sais, dit Mimi en l'ignorant, je n'ai toujours pas trouvé à qui tu me fais penser.
– Tu pourrais peut-être y réfléchir à l'extérieur de la cabine, suggéra Mona.
– Je ne pourrais pas voir ton visage, informa Mimi.

Eh oui, c'est logique, non ?

– En tout cas, ça me bloque, dit Mona aussi poliment que possible. Et je suis assez pressée.
– Tu as rendez-vous avec un garçon ? demanda Mimi.
– Sors, et je te raconte.

Le fantôme disparut aussitôt.

– C'est un garçon ? insista Mimi depuis l'autre côté de la porte.
– Oui, répondit Mona.
– Ton petit ami ?
– Non, dit Mona. Mais il se pourrait que ça change incessamment sous peu.

Nan, ça ne changera pas.

Mimi partit dans un concert de gloussements tandis que Mona déroulait le papier toilette.

– Tu veux devenir sa petite amie ? demanda Mimi.
– Pas vraiment, dit Mona.
– Il est mignon ?
– Euh... oui, peut-être...
– Et tu l'as déjà embrassé ?

Arrache la cuvette des toilettes et balance-la à la tête de Mimi.

Mona se releva et sortit des toilettes.

– Alors ? insista Mimi.
– Oui, je l'ai déjà embrassé.
– Et c'était bien ?

Non, c'était pas bien !

– Ce n'est pas vraiment la question. Bon, je te laisse, je reviendrai sûrement te voir.

Elle se précipita presque vers la sortie pour éviter d'autres commentaires du fantôme. Avant de passer la porte, elle vérifia qu'aucun pied ne dépassait des cabines. Elle referma la porte et s'appuya contre le mur avec un soupir de soulagement.

– Tiens, t'es là, toi !

Mona ouvrit les yeux et découvrit Sirius devant elle, tenant la Carte du Maraudeur à la main.